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L'Opinion

Ce qui nous rassemble et ce qui nous dissemble


Rédigé par Majd EL ATOUABI le Jeudi 5 Juin 2025



Quel rapport pourrait-il y avoir entre le Kessal d’un Hammam au quartier populaire d’El Massira à Rabat, un taximan de l’aéroport de Salé et un haut cadre d’une grande institution publique de la Capitale ? A priori, rien. Issus de couches sociales différentes et évoluant dans des cercles sociaux incomparables, nos trois antihéros partagent pourtant un point commun. Celui de la quête insatiable de la «Hamza», cette fameuse bonne occasion derrière laquelle courent beaucoup de Marocains et qui se traduit par une recherche effrénée de leur seul intérêt personnel, au détriment de celui général du pays. 

Malgré des mois de disette financière en raison du fonctionnement intermittent des Hammams décrété par les autorités pour résorber les impacts de la sécheresse, notre Kessal s’est empressé d’acheter un gros mouton au lendemain même de l’appel Royal instituant l’annulation du sacrifice de l’Aïd pour cette année. Le but étant de profiter de l’éphémère dégringolade des prix des ovins générée par cette annulation, sans se soucier le moins du monde des conséquences de son acte sur la régénération espérée du cheptel national. 

Profitant du timide essor touristique de la Capitale, le taximan de l’aéroport de Salé s’est quant à lui transformé en pirate avide, rackettant locaux comme touristes avec des tarifs des courses exorbitants au détriment de tout contrôle et de toute réglementation. Comme le Kessal, il ne réalise même pas que son comportement nuit non seulement à son propre business, mais aussi et surtout à la réputation de l’ensemble du pays, qui se prépare pourtant à accueillir de grands événements sportifs internationaux lors desquels nos torts et nos travers seront scrutés en mondovision. 

Planqué depuis des années dans les méandres de la haute administration de luxe, notre troisième larron, en bon fils à papa qu’il est, profite du parapluie protecteur de son géniteur, lui-même retraité de la haute administration, pour se la couler douce en allant rarement au bureau, réduisant ainsi sa productivité à sa plus infime expression, tout en boudant et en profitant allègrement des largesses et des avantages de toutes sortes que lui procure sa fonction et qu’il estime être son dû absolu. 

Pris un par un, ces trois personnages, aussi disparates dans leur niveau de vie que semblables dans leur manière d’appréhender l’intérêt général, nourrissent pourtant, comme tous les Marocains, une confiance inébranlable dans la capacité du Maroc à surmonter tous les obstacles pour faire bonne figure, en toute situation, lors des grands comme des petits événements. Mais ils ne semblent pas du tout conscients que leurs comportements respectifs sapent cette même capacité en laquelle ils ont tellement foi. Bonne fête à toutes et à tous.



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