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Budget Economique Exploratoire 2021 : La dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB


Rédigé par N. BATIJE Mardi 14 Juillet 2020

Le Haut Commissariat au Plan vient de produire une note d’information afférente au Budget Economique Exploratoire 2021. Un exercice qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2020 ainsi que ses perspectives pour l’année 2021.



Budget Economique Exploratoire 2021 : La dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB
Le HCP précise d’emblée que l’élaboration de ce Budget intervient dans un contexte inédit marqué par une crise sanitaire dont les ramifications rendent toute prévision complexe à établir.

 Cependant, ce qui est certain c’est que, jusqu’ici, cette conjoncture peu porteuse devrait impacter négativement l’économie nationale suite notamment à la décélération des transferts des MRE, des recettes de voyages, des IDE au Maroc et de la demande mondiale adressée au pays.

Récession en 2020 : une décroissance de 5,8%

A en juger par le pronostic du HCP, l’économie nationale devrait connaître, sous l’effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie, une récession en 2020, la première depuis plus de deux décennies. Soit une décroissance de l’ordre de 5,8%. Une contreperformance qui se traduirait, sous l’hypothèse d’une poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité au niveau national, par une hausse de 5,6 points du taux de chômage qui atteindrait près de 14,8%. Ce qui ferait que le marché du travail connaitrait des pertes d’emploi qui atteindraient 712 mille postes sur l’ensemble de l’année 2020.

Dans ces conditions, la demande intérieure devrait enregistrer une baisse de 4% en 2020, sa contribution à la croissance serait ainsi négative de 4,4 points au lieu d’une contribution positive de 1,9 point en 2019. De même, la contribution de la demande extérieure à la croissance serait négative de 1,4 point, après avoir été positive de 0,6 point l’année précédente. 

Pour couvrir ces besoins, le Maroc ferait recours aux emprunts extérieurs, dépassant le plafond des financements extérieurs fixé par la loi des finances 2020 à 31 MMDH. Ces conditions devraient porter l’encours de l’endettement global du trésor à 74,4% du PIB en 2020. S’ajoutant à la part de la dette extérieure garantie, la dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB, en hausse de près de dix points par rapport à un an auparavant.

Eventuelle reprise de l’activité en 2021

Au niveau de ses prévisions pour 2021, le HCP part d’un certain nombre de préalables dont la fin de la pandémie du Covid-19 en décembre 2020, un scénario moyen de la production agricole 2020/2021, l’évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc…et évoque une croissance du PIB de 4,4%.

La croissance économique devrait être soutenue en 2021 par la reprise de la demande intérieure contribuant pour 4,8 points à la croissance économique, au moment où la contribution de la demande extérieure demeurerait négative avec -0,4 point en amélioration par rapport à -1,4 point en 2020.

L’évolution des finances publiques en 2021 suppose une augmentation des dépenses publiques, en liaison avec les actions et mesures nécessaires pour la dynamisation et la relance de l’activité économique, qui à son tour devrait entrainer une amélioration des recettes fiscales. Dans ces conditions, estime le HCP, les recettes fiscales devraient s’améliorer suite à la reprise attendue de l’activité économique pour représenter 18,3% du PIB en 2021 au lieu de 17,5% du PIB prévu l’année en cours. Tenant compte de la baisse attendue des recettes non fiscales, à 2,8% du PIB contre 3,2% en 2020, les recettes ordinaires devraient s’améliorer pour atteindre 21,5% du PIB en 2021. 

Une nouvelle sortie à l’international en vue

Tenant compte des dépenses d’investissement qui devraient augmenter pour redynamiser l’activité des entreprises, particulièrement celles dépendantes des marchés publics, les finances publiques devraient connaitre un déficit budgétaire prévu à 5% du PIB en 2021 au lieu de 7,2% attendu en 2020. 

Pour couvrir ce besoin de financement, le Maroc devrait effectuer une nouvelle sortie sur le marché international. Ainsi, le taux d’endettement du Trésor devrait rester élevé pour atteindre près de 72,3% du PIB quoiqu’en allégement par rapport à 74,4% prévu en 2020. Tenant compte de la dette garantie, qui devrait continuer d’augmenter, affichant un taux de croissance de 4,4%, la dette publique globale serait portée à 89,9% du PIB au lieu de 92% attendu en 2020.

N. BATIJE

Repères

Les EEP en manque de financement
Les trésoreries des Entreprises et Etablissements Publics (EEP), engagés dans des investissements de grandes envergures, devraient, sous l’effet de la crise sanitaire, être confrontés en 2020 à de fortes tensions de financement. Parmi les établissements publics les plus touchés, le HCP énumère ceux évoluant dans le secteur des transports, notamment l’ONCF, la RAM, les Autoroutes du Maroc, l’ONDA et évoque, dans ces conditions, une dette publique globale qui dépasserait le seuil de 92% du PIB, en hausse de près de 12 points par rapport à un an auparavant.
Infortune du textile & cuir
L’activité au niveau de l’industrie du textile et du cuir, devrait enregistrer une chute de 14,6% en 2020 contre une hausse de 3,1% en 2019.Les données du HCP attribuent cette situation à la baisse de la demande associée aux problèmes de la logistique, notamment en Espagne et en France, deux débouchés qui absorbaient près de 60% des exportations du secteur. Ce qui fait que la situation de la production des entreprises marocaines demeure fortement corrélée aux perturbations que traversent les groupes internationaux et donneurs d’ordre de ce secteur. 
La consommation en net repli
La consommation des ménages devrait se replier en 2020, sous l’effet des retombées des restrictions sanitaires et des contractions des revenus en lien avec le recul de la production et la succession de deux mauvaises années agricoles. Ce qui ferait que les ménages réduiraient leurs dépenses de consommation, notamment en matière de biens durables, de transport et de restauration et de loisirs. Du coup, estime le HCP, la consommation des ménages devrait enregistrer une évolution négative pour la première fois depuis 1997 et serait de près de - 5,1% en 2020 au lieu d’une hausse de 1,8% une année auparavant. 








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