Dans un contexte de troubles des chaines d’approvisionnement, le Maroc tente de s’adapter. Impacté, à l’instar des autres pays par les conséquences de la guerre en Ukraine, le Royaume a dû revoir la hiérarchie de ses fournisseurs. Selon des données révélées par l’Agence Reuters, le Maroc fait appel à l’Union européenne pour satisfaire ses besoins. Le Royaume est devenu la première destination du blé européen à l’export pendant la campagne 2022-2023.
Vu les effets de la sécheresse, le Maroc prévoit d’augmenter ses importations pour combler son besoin. Selon la même source, notre pays prévoit d’importer 1,5 millions de tonnes supplémentaires de blé tendre entre mars et mai.
Grâce à cette augmentation fulgurante de sa demande, le Maroc s’est positionné comme l’une des destinations principales du blé en provenance de l’UE dans la région dépassant ainsi l’Algérie.
La France demeure l’un des principaux fournisseurs européens du blé tendre qui est en mesure de répondre aux besoin des importateurs des pays d’Afrique du Nord grâce à un excédent d’exportation. Reuters fait savoir que « la demande soutenue du Maroc, ainsi que d’importantes ventes à l’Algérie, à la Chine et à l’Égypte, ont aidé la France, premier producteur de blé de l’UE, à vendre la majeure partie d’un excédent d’exportation hors UE estimé à un peu plus de 10 millions de tonnes ».
« Le marché français s’est mieux comporté en vendant beaucoup en début de saison », a déclaré un trader à ce sujet. La France demeure un fournisseur essentiel du Royaume qui pourrait augmenter ses importations jusqu'à 5 millions de tonnes à la fin de l'année en cours selon le responsable du Maghreb dans le groupe "intercéréales", Yann Lebeau.
Rappelons que le recours aux pays européens ayant des excédents de production s’explique par la volonté des pays, dont le Maroc, d’éviter les perturbations d’acheminement du blé en mer noir à cause du conflit russo-ukrainien sachant que des incertitudes planent sur le prolongement de l’accord céréalier.