Berline électrique - Mazda 6 e, deuxième tentative transformée

2019… Mazda lançait sur le marché européen son premier modèle 100 % électrique, le MX-30. À cause d’une batterie de trop petite taille pour son gabarit, ce SUV ne parvenait pas à dépasser les 200 km d’autonomie, ce qui a impacté sur ses ventes et en a rapidement fait un échec commercial. Finalement, seule la version MX-30 PHEV, dotée d’un moteur thermique rotatif utilisé comme générateur d’électricité, demeurait au catalogue dans certains pays d’Europe et aux États-Unis.
 
Six ans plus tard, Mazda ose une deuxième tentative, en proposant cette fois-ci une berline à l’apparence soignée : la Mazda 6 e.
 
Ce modèle est mieux équilibré sur le papier, notamment grâce à un partenariat avec le groupe Changan (propriétaire de Deepal et Avatr, entre autres), spécialiste de la voiture électrique.
 
Ce dernier est rattaché à Mazda depuis vingt années déjà, à travers une société commune à parts égales, la condition pour s’exporter en Chine à l’époque.
 
Lancée à l’automne 2024 dans l’Empire du Milieu sous le nom EZ-6, la Mazda 6 e s’appuie sur la plateforme EPA1, qui a aussi servi de base à la fabrication des chinoises Deepal SL03, L07 et Changan Nevo A07.
 
Étant produite à 80 % en Chine, la 6 e est soumise aux droits de douane européens. Néanmoins, elle affiche un tarif compétitif de 42.900 €, soit moins que certaines de ses concurrentes, comme la BMW i4 et la Volkswagen ID.7. Seule la Tesla Model 3 la domine sur cet aspect, avec un prix en dessous des 40.000 €.

 
Sur le plan du design, la 6 e tire son épingle du jeu avec du raffinement et de l’élégance à tous les étages. Avec ses proportions imposantes, elle se situe entre la Tesla Model 3 et la Volkswagen ID.7.
 
Cette 5 portes se pare d’une calandre volumineuse, qui s’éclaire au moment de la recharge, et mise sur des lignes tendues, une silhouette élancée avec ceinture basse et des surfaces légèrement creusées sur le profil.
 
Les portières sans montant accueillent des poignées rétractables, idéales pour améliorer l’aérodynamisme mais aussi pour rehausser le standing.
 
À l’arrière, la poupe se dote d’une bande lumineuse avec à ses deux bouts des feux en demi-cercles, qui rappellent l’iconique sportive RX-7 du constructeur.
 
Le hayon renferme un becquet rétractable, qui se déploie uniquement au-dessus de 90 km/h, de quoi sublimer le physique de la voiture, qui montre beaucoup de style et de prestance.

 
À l’intérieur, la planche de bord, rectiligne, fait preuve de sobriété. Un grand écran central de 14,6’’ l’habille (pas de commandes physiques, n’en déplaise à certains), et la finition est soignée et exemplaire.
 
Dès la version la plus basse « Takumi », on retrouve la commande gestuelle (qui permet de contrôler l’audio et le téléphone avec un simple mouvement de la main) et la reconnaissance vocale. 
 
Dans la version la plus haute « Takumi plus » (celle dont traite cet article), on retrouve des matériaux nobles, comme du cuir beige et de la suédine, agréable au toucher, sur les sièges, les contreportes et la planche de bord. Un cuir plus classique recouvre le volant ainsi qu’une partie des contreportes et de la - très imposante - console centrale.
 
Cette dernière propose un espace de rangement en dessous, pour son sac à mains par exemple, et un accès, plutôt difficile au passage, à deux ports USB.
 
À l’arrière, la garde aux jambes est convenable alors que la garde au toit (96 cm) est amplement suffisante pour des adultes. C’est aussi là qu’on profite le mieux du toit panoramique vitré occultable qui apporte une belle clarté à bord.
 
Pour finir, la soute présente un volume de 466 l (1.074 l dossier rabattu), alors qu’un « frunk » de 72 l vient la compléter, ce qui plaide en la faveur de la vocation de familiale de cette berline.

 
Cette voiture sino-japonaise se décline en deux versions, aux prix comparables (seulement 1.600 € d’écart). La première, dite « normale », dispose d’une batterie de 68,8 kWh pour une puissance de 258 ch, alors que la seconde, appelée « Grande Autonomie », s’équipe d’une batterie de 80 kWh, pour 245 ch.

Avec la version normale, il est permis d’atteindre 479 km d’autonomie, contre 552 km avancés par le constructeur pour la Grande Autonomie. Cependant, cette dernière version nécessite le double de temps pour recharger sa batterie (47 min contre 24 min pour passer de 10 % à 80 %).

Cela ne s’explique pas seulement par la taille de la batterie, mais aussi, voire surtout, par la technologie des batteries, laquelle conditionne la puissance de charge.
 
La plus petite est une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) qui accepte au maximum 165 kW, alors que la plus grosse, NMC (nickel-manganèse-cobalt), est moins adaptée à la charge rapide (90 kW maximum).
 
La version normale semble mieux adaptée à un usage quotidien. Ses 258 ch et 320 Nm de couple autorisent des accélérations de 0 à 100 km/h en 7,6 sec seulement (0,2 sec de moins que la version Grande Autonomie). La vitesse maximale, elle plafonne à 175 km/h pour les deux versions.
 
À haute vitesse, le travail aérodynamique porte ses fruits, pas de bruit d’air à relever non plus sous les 130 km/h. 
 
Avec sa transmission en propulsion et ses suspensions à l’architecture qui a déjà fait ses preuves ailleurs (MacPherson triangulés à l’avant et multibras à l’arrière), la grande berline se révèle agréable à conduire et digère bien les aspérités.

Sur le plan de la consommation, on tourne autour des 15,5 kWh/100 km dans les faits contre 16,6 sur la fiche technique. Cela s’avère positif, mais vaut seulement sans climatisation ni accessoires branchés.
 
Ainsi, avec son look à part, sa dotation de base généreuse, sa finition soignée et son tarif compétitif, la 6 e a de quoi séduire les conducteurs désirant rouler vert et avec style.

Chiffres
Vitesse maxi : 175 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 7,6 sec
Conso moyenne constructeur (kWh/100 km) : 16,6
Conso constatée (kWh/100 km) : 15,5
Autonomie moyenne mixte (km) : 479
Temps de charge borne rapide DC 165 kW : 24 min*
Poids à vide (kg) : 1 962
 
^* de 10 à 80 % de capacité
 
Données techniques
Puissance fiscale (CV) : nc
Moteur électrique : Synchrone à aimants permanents
Batterie : Lithium-fer-phosphate
Capacité brute (kWh) : 68,8
Puissance maxi (ch) : 258
Couple maxi (Nm) : 320
Transmission : Propulsion
Boîte : Automatique, 1 rapport
Pneus AV/AR : 245/45 R
Dim. L x l x h, en m : 4,92x1,89x1,49
Empattement, en m : 2,89
Volume du coffre à 5/avant, en l : 466/72
Durée de garantie : 6 ans ou 150 000 km