Toujours en quête de ces zones où la réalité bascule dans la fable, Asmae El Moudir poursuit son exploration d’un cinéma sensoriel et profondément humain. Autlook Filmsales vient de rejoindre Don’t Let the Sun Go Up on Me, son prochain long-métrage documentaire, actuellement en production. Le projet sera dévoilé, sous forme de work-in-progress, lors des Ateliers de l’Atlas du Festival international du film de Marrakech, où la réalisatrice a déjà façonné une partie de sa trajectoire.
Le film retrace le destin singulier de Fatimazahra, jeune femme marocaine atteinte d’un trouble génétique rarissime rendant toute exposition au soleil potentiellement mortelle. Condamnée à vivre la nuit, elle fonde une communauté de patients, les « Enfants de la Lune », un groupe longtemps ignoré du grand public. À sa mort en 2023, ses compagnons entreprennent un voyage bouleversant : rejoindre les îles Lofoten, en Norvège, territoire baigné dans la nuit polaire, pour y reconstruire un espace où l’obscurité devient refuge.
El Moudir mêle archives familiales, mises en scène poétiques et paysages quasi surnaturels pour façonner un film où la lumière, habituellement symbole de vie, se mue en antagoniste absolu. « Nous parlons d’une maladie rare dont l’ennemi principal est le soleil », explique-t-elle, dans une entrevue accordée à VARIETY. « Ce qui est une source de joie pour la plupart devient un danger mortel pour eux. C’est un film de vampires rendu réel, mais sans jamais les réduire à des victimes. »
Fidèle à son approche, la cinéaste s’intéresse aux zones de friction entre banalité et fantastique. Dans ce monde où les membres de la communauté sortent casqués, protégés comme des astronautes, elle cherche à comprendre comment se tissent les relations, les sentiments et les solidarités. « Leur quotidien ressemble pour nous à de la science-fiction, mais pour eux c’est la normalité. Comment aiment-ils ? Comment se projettent-ils après la disparition de leur leader, Fatimazahra ? »
Pour ce film, El Moudir s’entoure d’un trio de productrices : Emma Lepers (Haut et Court Doc), Monica Hellström (Ström Pictures) et le collectif norvégien Lofoten Film Collective. La livraison du projet est prévue pour 2027. Chez Autlook Filmsales, l’enthousiasme est palpable : « C’est un projet audacieux, visuellement puissant, porté par une jeunesse longtemps tenue à l’écart », souligne sa directrice générale, Stephanie Fuchs.
La présence du film aux Ateliers de l’Atlas n’a rien d’anecdotique. The Mother of All Lies, qui y fut développé puis finalisé, a façonné un parcours inédit : doublement primé à Cannes, lauréat de plus de 30 distinctions internationales, premier film marocain à remporter l’Étoile d’Or à Marrakech et sélectionné aux Oscars en 2024. Pour Rémi Bonhomme, directeur artistique du festival, El Moudir incarne aujourd’hui une figure tutélaire. « Elle a ouvert une brèche pour toute une génération qui ne se sentait pas légitime. Son parcours montre ce qu’il est possible d’accomplir. »
Avec Don’t Let the Sun Go Up on Me, la cinéaste semble déterminée à repousser une nouvelle fois les frontières du documentaire. En éclairant une communauté invisible qui vit dans l’ombre pour survivre, elle poursuit son geste : transformer l’invisible en récit collectif, et la douleur en puissance narrative. Un film attendu, où la nuit devient enfin un territoire de liberté.
Le film retrace le destin singulier de Fatimazahra, jeune femme marocaine atteinte d’un trouble génétique rarissime rendant toute exposition au soleil potentiellement mortelle. Condamnée à vivre la nuit, elle fonde une communauté de patients, les « Enfants de la Lune », un groupe longtemps ignoré du grand public. À sa mort en 2023, ses compagnons entreprennent un voyage bouleversant : rejoindre les îles Lofoten, en Norvège, territoire baigné dans la nuit polaire, pour y reconstruire un espace où l’obscurité devient refuge.
El Moudir mêle archives familiales, mises en scène poétiques et paysages quasi surnaturels pour façonner un film où la lumière, habituellement symbole de vie, se mue en antagoniste absolu. « Nous parlons d’une maladie rare dont l’ennemi principal est le soleil », explique-t-elle, dans une entrevue accordée à VARIETY. « Ce qui est une source de joie pour la plupart devient un danger mortel pour eux. C’est un film de vampires rendu réel, mais sans jamais les réduire à des victimes. »
Fidèle à son approche, la cinéaste s’intéresse aux zones de friction entre banalité et fantastique. Dans ce monde où les membres de la communauté sortent casqués, protégés comme des astronautes, elle cherche à comprendre comment se tissent les relations, les sentiments et les solidarités. « Leur quotidien ressemble pour nous à de la science-fiction, mais pour eux c’est la normalité. Comment aiment-ils ? Comment se projettent-ils après la disparition de leur leader, Fatimazahra ? »
Pour ce film, El Moudir s’entoure d’un trio de productrices : Emma Lepers (Haut et Court Doc), Monica Hellström (Ström Pictures) et le collectif norvégien Lofoten Film Collective. La livraison du projet est prévue pour 2027. Chez Autlook Filmsales, l’enthousiasme est palpable : « C’est un projet audacieux, visuellement puissant, porté par une jeunesse longtemps tenue à l’écart », souligne sa directrice générale, Stephanie Fuchs.
La présence du film aux Ateliers de l’Atlas n’a rien d’anecdotique. The Mother of All Lies, qui y fut développé puis finalisé, a façonné un parcours inédit : doublement primé à Cannes, lauréat de plus de 30 distinctions internationales, premier film marocain à remporter l’Étoile d’Or à Marrakech et sélectionné aux Oscars en 2024. Pour Rémi Bonhomme, directeur artistique du festival, El Moudir incarne aujourd’hui une figure tutélaire. « Elle a ouvert une brèche pour toute une génération qui ne se sentait pas légitime. Son parcours montre ce qu’il est possible d’accomplir. »
Avec Don’t Let the Sun Go Up on Me, la cinéaste semble déterminée à repousser une nouvelle fois les frontières du documentaire. En éclairant une communauté invisible qui vit dans l’ombre pour survivre, elle poursuit son geste : transformer l’invisible en récit collectif, et la douleur en puissance narrative. Un film attendu, où la nuit devient enfin un territoire de liberté.





















