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International

Asie-Pacifique : Le Quad présente à Tokyo un front uni contre la Chine


Rédigé par L'Opinion Mardi 24 Mai 2022

L’influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique fait trembler les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l’Australie et de l’Inde qui tentent d’y opposer un front uni.



Les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie s’opposent à tout « changement du statu quo par la force », en particulier en Asie-Pacifique, a déclaré le Premier ministre nippon Fumio Kishida à l’issue d’une réunion à Tokyo de l’alliance Quad qui regroupe ces quatre pays.

« Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ébranle les principes fondamentaux de l’ordre international », les dirigeants américain, indien, australien « et moi-même sommes d’accord sur le fait que les tentatives unilatérales de changer le statu quo par la force ne seront jamais tolérées nulle part, particulièrement dans la région indo-pacifique », a déclaré le Premier ministre japonais Kishida à l’issue de la réunion. Les membres du Quad, qui s’inquiètent de ce que la Chine suive les pas de la Russie à Taiwan, et des manoeuvres militaires de la Chine dans la région, ont également annoncé un plan visant à consacrer au moins 50 milliards de dollars à des projets d’infrastructures et à des investissements en Asie-Pacifique ces cinq prochaines années.

Une « ambiguïté stratégique »

« L’origine du Quad et ce rapprochement entre l’Inde, le Japon, l’Australie et les États- Unis, c’est une inquiétude commune face à la Chine. Et donc, évidemment, ce partenariat va continuer de se renforcer, et d’ailleurs de se diversifier, puisqu’on a vu que depuis l’arrivée au pouvoir du président Biden, les questions d’infrastructures, les questions de production de vaccins, sont désormais traitées au niveau du Quad », rappelait Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, au micro de Heike Schmidt du service international. Lundi, le président américain Joe Biden avait affirmé que son pays défendrait Taïwan en cas d’invasion de l’île autonome par les forces de Pékin.

Il a cependant précisé mardi que « l’ambiguïté stratégique » de Washington, consistant à ne reconnaître diplomatiquement que la Chine continentale tout en s’engageant à donner à l’île autonome les moyens militaires pour se défendre en cas d’invasion, restait inchangée.

Dans leur déclaration mardi, les quatre chefs d’Etat ont fait spécifiquement référence à « la militarisation » de secteurs contestés, à « l’utilisation dangereuse de navires de garde-côtes et de milices maritimes et aux efforts visant à perturber les activités d’exploitation des ressources offshore d’autres pays », autant d’activités que la Chine est accusée de mener dans la région.

Aucune condamnation de la Chine et la Russie

Mais la déclaration finale évite cependant de condamner explicitement la Chine ou la Russie. L’Inde est le seul membre du Quad ayant refusé de critiquer publiquement Moscou pour son invasion de l’Ukraine. A l’issue de leurs discussions à Tokyo, les pays du Quad se sont également mis d’accord pour lancer une nouvelle initiative de surveillance maritime destinée à renforcer la surveillance des activités chinoises dans la région.

Ces mesures, avec le plan visant à consacrer au moins 50 milliards de dollars à des projets d’infrastructures et à des investissements, font suite aux inquiétudes suscitées par les récents efforts déployés par la Chine pour nouer des liens avec les nations du Pacifique, notamment les îles Salomon qui ont conclu un pacte de sécurité avec Pékin le mois dernier. «Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires et la région pour stimuler les investissements publics et privés», ont déclaré les dirigeants américain, indien, japonais et australien dans leur déclaration commune.


 


Pékin voit d’un mauvais oeil le soutien US à Taiwan

La Chine a mis en garde les USA pour leur soutien à l’île insulaire et qui pourrait déboucher sur une grave crise militaire et diplomatique. Le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi, a mis en garde Washington sur son attitude à pourrir les relations entre la Chine et Taiwan. Cette mise en garde a été adressée au conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan.

« Si la partie américaine insiste pour jouer la carte de Taiwan et s’engage de plus en plus sur la mauvaise voie, cela conduira certainement à une situation dangereuse », a menacé le chef de la diplomatie chinoise. Un message qu’il a tenu à faire passer directement aux Américains. Mieux, la Chine dit se préparer à prendre toutes les dispositions pour défendre l’intégrité de son territoire qui comprend bien sûr Taiwan.

La Chine répète à qui veut l’entendre que « Taïwan fait partie de la Chine ». Pour Yang Jiechi, c’est une question non négociable. A son homologue américain, il a été catégorique: « Si la question de Taiwan n’était pas traitée correctement, cela aurait un impact néfaste sur les relations sino-américaines », a prévenu le diplomate chinois.
 








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