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Sport

Analyse Maroc-Congo : Un record retentissant pas à l’image de la prestation des Lions de l’Atlas


Rédigé par Rabei Benkiran le Mercredi 15 Octobre 2025

Une fois de plus, les Lions de l’Atlas ont eu du mal à s’imposer face à une équipe réputée plus faible. Cette fois-ci, c’était face à des Diables Rouges courageux et regroupés en défense. Le Maroc a clairement manqué de créativité malgré l’adoption par Regragui d’une stratégie résolument offensive. Un record battu, donc, oui, mais pour ce qui est de la manière, on repassera.



Dans un Complexe Moulay Abdellah qui n’affichait pas comble, face à une modeste équipe du Congo Brazzaville (133ème au classement FIFA), qui n’a enregistré que des défaites et un nul lors de ces éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les Lions de l’Atlas se présentaient avec une stratégie extrêmement portée vers l’avant, avec pas moins de 5 joueurs à vocation offensive au coup d’envoi.
 
Pour arracher le record de victoires consécutives (15) détenu par l’Espagne et l’Allemagne, Walid Regragui optait pour un 4-1-4-1.
 
Dans les cages, on retrouvait l’inusable Yassine Bounou, alors que la défense centrale actait le retour de Nayef Aguerd, remis d’une grippe, accompagné de Jawad El Yamiq.
 
Le capitaine Achraf Hakimi et Souffian El Karouani étaient en charge d’animer les couloirs.
 
Au milieu de terrain, Neil El Aynaoui occupait seul le poste de pivot, alors que devant lui, les deux créatifs Ismael Saibari et Eliesse Ben Seghir prenaient place en soutien de l’attaquant.
 
Abdessamad Ezzalzouli et Brahim Díaz évoluaient sur les ailes et Hamza Igamane était titularisé pour la seconde fois, et cette fois-ci seul en pointe.
 
Des Lions parfois volontaires, mais qui manquaient de tranchant
 
Vêtus de leur habituelle tunique rouge lors de cette rencontre qui marquait un rendez-vous avec l’histoire, les Lions de l’Atlas débutaient la partie tambour battant.
 
Dès la 2ème minute, Brahim Díaz trouvait, d’un centre tendu, Ismael Saibari, seul au deuxième poteau, mais ce dernier ne parvenait pas à redresser la gonfle.
 
Le Maroc assiégeait le camp congolais, alors que le rythme de la rencontre baissait progressivement en intensité. À la 27ème minute, c’est le Congo qui tenait sa première et seule tentative du match, avec une frappe à ras de terre de Déo Bassinga.
 
Lors du temps additionnel de la première période, la rencontre s’emballait avec une première occasion d’Eliesse Ben Seghir : sur un centre au cordeau de Hakimi, Abdessamad Ezzalzouli ne parvenait pas à contrôler la balle et celle-ci se retrouvait dans les pieds du numéro 13 qui voyait son tir du gauche dévié par la tête de son coéquipier, pour fuir ensuite le cadre (45ème).
 
Deux minutes plus tard, ce même Ben Seghir décochait une frappe flottante des 25 mètres, repoussée tant bien que mal par Perrauld Ndinga (45ème + 2).
 
Finalement, le premier acte se concluait sans but marqué et les Diables Rouges confirmaient le fameux adage selon lequel « il n’y a pas de petites équipes ».
 
Avec un embouteillage dans l’axe, trop peu de mouvement sur les côtés, et en dépit de nombreux coups de pied arrêtés, les Lions de l’Atlas ne trouvaient donc pas la faille.
 
Hakimi à la baguette, Youssef En-Nesyri à la finition
 
C’est d’ailleurs par les flancs que les joueurs de Walid Regragui allaient trouver le salut.

Au retour des vestiaires, Youssef En-Nesyri entrait à la place d’Eliesse Ben Seghir. Le Maroc évoluait dans un 4-1-3-2 avec plus de taille dans la zone de vérité et de la présence pour réceptionner les centres.
 
À la 60ème minute, Hamza délivrait un long centre de la gauche, Youssef En-Nesyri remisait de la tête sur Neil El Aynaoui, qui tentait une reprise dégagée des poings par le portier congolais.
 
Peu de temps après, Achraf Hakimi était lancé en profondeur sur la droite et adressait un centre à ras de terre à Youssef-Nesyri, qui concluait du gauche, avec sang-froid et à bout portant (63ème, 1-0).

Dans la lancée de ce but, Hamza Igamane, Abdessamad Ezzalzouli et et Jawad El Yamiq cédaient leur place à Ayoub El Kaabi, Ilias Akhomach et Adam Masina.
 
Très remuant, l’ailier de Villareal réalisait un tir du gauche de l’entrée de la surface de réparation, captée par Perrauld Ndinga (78ème).
 
Puis Brahim Díaz était suppléé par Oussama Targhalline (81ème). Les hommes de Walid Regragui évoluaient alors dans un 4-4-2 plus équilibré dans cette fin de match. Plus rien n’était à signaler jusqu’au coup de sifflet final.
 
Un record, peut-être, mais qui comprend des victoires étriquées

Ainsi, avec cette victoire difficilement arrachée, le Maroc entre dans l’histoire en devenant l’équipe nationale ayant réussi la plus grande série de victoires consécutives (16), détrônant l’Allemagne de 2010-2011 et l’Espagne de 2008-2009 (15).
 
Suite à un match nul face à la Mauritanie en mars 2024, le Maroc est successivement venu à bout de la Zambie (2-1), du Congo (0-6), du Gabon (4-1), du Lesotho (0-1), de la République centrafricaine (5-0 et 0-4), du Gabon (1-5), du Lesotho (7-0), du Niger (1-2), de la Tanzanie (2-0), de la Tunisie (2-0), du Bénin (1-0), du Niger (5-0), de la Zambie (0-2), de Bahreïn (1-0) et donc, du Congo (1-0).
 
Mais parmi ces victoires, certaines ont été difficiles à décrocher et se sont dessinées tardivement, laissant voire les lacunes offensives du onze national. On peut penser à ce titre aux succès face au Lesotho (1-0), au Niger (1-2), à Bahreïn (1-0) et au Congo (1-0).

Sans une certaine dose de réussite, l’équipe A aurait pu passer à côté de ce record.
 
Hier, cela a suffi, mais, si l’on n’était pas encore prévenu, ces deux dernières victoires sur le plus petit des scores face à deux équipes largement à la portée de nos Lions, démontrent que les matchs à venir, dont ceux de la CAN qui sera jouée à domicile (du 21 décembre au 18 janvier), seront autant de défis à relever, notamment au niveau de la créativité du football développé par nos joueurs offensifs.
 
Si le team national montre un vivier de talents évident sur toutes lignes, et de l’équilibre dans ses formations en théorie comme en pratique, il lui faudra trouver cette flamme nécessaire pour faire basculer les rencontres.
 
Alors qu’un match amical se profile contre les champions du monde argentins pour la réouverture du Stade de Tanger, le Maroc s’avance dans la compétition continentale comme un favori évident.

De quoi conjurer le sort et mettre fin à 49 années de disette ?



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