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International

Algérie : Quand le planton malmène le général


Rédigé par ALI B. Mardi 11 Janvier 2022

Il y a un adage marocain qui dit que les jeux des buffles écrasent les coquelicots. La guerre des clans du pouvoir algérien se poursuit et s’illustre par des bagarres entre porteurs de l’uniforme et d’épaulettes plus ou moins garnies.



Algérie : Quand le planton malmène le général
Il est clair que ce qui se passe actuellement sur la scène algérienne, qu’on ne peut qualifier de politique tant que ce sont les uniformes de la Grande muette qui pérorent de part et d’autre, et de plus en plus souvent. Les politiques, eux, sont soit aux abonnés absents, soit aux bouts des ficelles des marionnettistes de la fameuse ANP qui détient les pleins pouvoirs. Et pour l’instant, c’est Saïd Chengriha qui se trouve à la tête de l’armée, de l’Algérie et des… scandales.

Le dernier en date qui éclabousse le général est la vidéo fuitée d’une prison de haute sécurité. Celle où l’adjudant chef Guermit Bounouira, ancien garde de camp du général Gaid Salah, accuse Chengriha de tous les forfaits possibles: meurtres, enrichissement illicite et trafic de drogue.

Rien que ça, pourrait-on dire. Un général qui use et abuse de son pouvoir pour s’enrichir illicitement est chose normale dans un pays comme l’Algérie où les cas antécédents ne sont pas l’exception mais la règle. Non, la vidéo fuitée du planton en chef de Gaid Salah intéresse moins par son contenu que par les circonstances et le timing de sa « fuite ». Comme le révèle le site Algérie Part Plus, Guermit Bounouira est incarcéré dans la prison de Blida dans un quartier de haute sécurité, appelé communément « le Pavillon des Traitres », qui réunit tout un gotha de militaires accusés des crimes de « Haute Trahison ».

Complicité de l’intérieur et de l’extérieur de la prison

On y retrouve le général Wassini Bouazza, ancien patron de la DGSI, avec d’autres déchus de l’ANP comme le général-major Mohamed Bouzit, ex-patron du renseignement extérieur algérien, le général Belmiloud Othmane, ex-patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA). Bref, un pavillon censé être sous stricte et étroite surveillance. Autrement dit, une fuite de la vidéo en question et sa « réalisation » à l’intérieur de la cellule, ne pouvaient se faire sans complicité et de l’intérieur et de l’extérieur de la prison.

Ce qui révèle que ceux contenus intramuros ont toujours leurs tentacules au-delà des remparts. Et cela révèle aussi que la guerre intestine entre les galonnés algériens, parmi lesquels l’adjudant-chef n’est qu’exécutant, fait rage pour la reconquête du pouvoir et surtout de sa juteuse plus-value. Rien que ça.

Ce qui nous ramène encore une fois à un autre adage toujours marocain, « les voleurs n’ont pas été pris en flagrant délit, mais au moment du partage du butin ».

ALI B.