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Agroalimentaire : Le secteur de la biscuiterie retrouve le sourire


Rédigé par Abdellah MOUTAWAKIL Lundi 13 Décembre 2021

Touché de plein fouet par le choc du Covid-19, le secteur de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie commence à retrouver des couleurs. Il affiche un rebond de 13% et entend mettre le cap sur la conquête des marchés internationaux.



C’est drôle comme indicateur, mais c’est le plus concret : quand l’école fonctionne bien, le secteur de la biscuiterie se porte également très bien. C’est le moins que l’on puisse déduire des réponses des acteurs de cette industrie. A commencer par le président de l’Association de Biscuit, Chocolaterie et Confiserie (AB2C). « Nous constatons aujourd’hui un rebond de +13% du chiffre d’affaires réalisé par le marché, et ce, grâce à des habitudes de vie ordinaire retrouvées comme le système présentiel retrouvé dans les établissements scolaires », constate Rachid Sraidi.

En un mot, le secteur a retrouvé le sourire depuis le retour progressif à la normale. « L’exercice 2021 a permis de retrouver une tendance de consommation plus régulière, ce qui s’est manifesté par une certaine reprise du secteur », poursuit le président de l’AB2C, qui indique également que cette belle reprise s’explique par le « dynamisme de certains intervenants ayant décidé de sortir des sentiers battus et apportant de la valeur ajoutée à l’offre existante ».

Concurrence rude

De la valeur ajoutée à l’offre existante, mais aussi beaucoup de concurrence dans cet univers croustillant qui compte environ 70 acteurs. Chacun faisant part d’une grande ingéniosité, pour ne pas dire agressivité, pour protéger son territoire.

D’ailleurs, le président de leur association en fait état sans verser dans la langue de bois : « Le secteur de la biscuiterie est très dynamique, avec une concurrence rude et une démultiplication des intervenants ».

Actuellement, on assiste non seulement à une bataille féroce entre acteurs marocains, qui dominent le marché, mais ceux-ci font aussi face à la déferlante des produits importés de l’étranger, notamment des pays avec lesquels le Maroc entretient des accords de libre-échange. On pense aisément aux biscuits en provenance de la Turquie, qui résistent de façon extraordinaire sur le marché marocain.

25% d’import

Globalement, et selon les dernières chiffres communiqués par l’AB2C, la part de marché des produits importés au Maroc dans le secteur de la biscuiterie tourne autour de 25%. C’est apparemment beaucoup selon les professionnels, qui appellent à protéger l’industrie locale.

« De nouvelles marques ont vu le jour plus récemment, avec pour objectif de substituer les produits importés en encourageant la consommation locale sans aucun compromis en matière de qualité ou d’innovation », fait-on savoir auprès de l’Association de Biscuit, Chocolaterie et Confiserie.

Ce savoir-faire marocain acquis tout long de ces dernières années, notamment en termes de montée en gamme des produits, doit lui aussi, selon les acteurs locaux, aller tenter sa chance à l’export. A ce propos, les marchés les plus à portée son naturellement ceux d’Afrique subsaharienne.

Sur place, toutefois, il faudra aussi faire preuve d’une grande capacité d’intrusion et d’adaptation. Car, en plus des industriels libanais bien implantés en Afrique francophone, notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les exportations des pays membres de l’UE et de la Turquie y ont déjà élu domicile.

10.000 emplois

Il est à noter qu’avant la crise du Covid, ce secteur important de l’industrie agroalimentaire employait quelque 10.000 personnes et ne lésinait pas sur des investissements lourds, dont le montant atteignait plus de 600 millions de dirhams à fin 2018.

A ce propos, il faut rappeler qu’en 2017, à l’occasion des Assises de l’Agriculture, l’AB2C avait conclu un contrat- programme avec l’Etat, avec pour objectif d’investir 800 millions de dirhams sur 5 ans. C’était dans le cadre d’un méga-contrat programme de 12 milliards de dirhams signé avec la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI). Ce contrat-programme prévoyait la création de 3.000 emplois directs et plus de 10.000 emplois indirects. Mais avec le choc créé par le Covid, c’est à du rattrapage que l’on assiste désormais après « une année 2020 ayant marqué un arrêt brutal de la tendance positive d’évolution qu’avait connue le secteur ces dernières années ».


Abdellah MOUTAOUAKIL

Repères

Quand la fermeture de Sebta fait l’affaire des biscuitiers
Il suffit de faire un tour dans le Nord du Maroc, notamment dans les commerces des villes de Tanger et Fnideq, pour se rendre compte de la forte présence des produits espagnols, notamment des biscuits et autres chocolats. Mais la situation a considérablement changé depuis la fermeture en 2019 par le Maroc du poste frontière dédié aux transporteurs de marchandises détaxées en provenance de Sebta et les récents incidents liés à l’immigration. Une situation qui fait l’affaire des industriels marocains dont les produits sont désormais plus visibles sur les marchés de la région Nord.
 
Contrebande en baisse
Selon les estimations des douanes marocaines, la contrebande tolérée vers la petite ville de Fnideq représentait entre 6 et 8 milliards de dirhams. A ce propos, les autorités marocaines ont annoncé, en 2020, une dotation budgétaire de 400 millions de dirhams pour un programme de développement économique et social. Celui-ci prévoit notamment la création de zones franches à Fnideq et à Tétouan. En attendant, plusieurs informations font état de l’ouverture, en mars 2022, par le Maroc du poste frontière dédié aux porteurs de marchandises détaxées avec Sebta. Affaire à suivre.

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Agroalimentaire : Le secteur de la biscuiterie retrouve le sourire

Biscuiterie


Le consommateur plus exigeant
 
Innovation, compétitivité et la R&D. Pour de nombreux industriels marocains du secteur de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie, tels sont les grands enjeux auxquels il faut faire face. La facilité d’accès à l’offre étrangère a rendu le consommateur marocain beaucoup plus exigeant. Des exigences sur le plan de la qualité du produit, mais aussi et avant tout sur les aspects sanitaires. Car il ne faut pas l’oublier, la biscuiterie est intimement liée au sucre et aux risques énormes sur la santé publique, notamment le diabète et autres maladies de la sédentarité.

« C’est dire que les acteurs marocains redoublent d’efforts et de volonté pour subvenir aux besoins divers et variés du consommateur marocain », rassure Rachid Sraidi, président de l’Association de Biscuit, Chocolaterie et Confiserie (AB2C).
 

Agroalimentaire


Quels fruits pour le contrat-programme 2017-2021 ?
 
Le secteur de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie fait partie de la grande famille de l’agroalimentaire. Au Maroc, parler de l’industrie agroalimentaire revient à évoquer le poids de ce super-secteur dans l’économie. En effet, selon les chiffres les plus récents communiqués l’été dernier, l’agroalimentaire pèse 25% du PIB industriel.

Son chiffre d’affaires se situe à 161 milliards de dirhams, avec une valeur ajoutée annuelle de 39 milliards de dirhams. Ce super-secteur compte pas moins de 2100 entreprises, emploie 161. 671 personnes et représente 15% des exportations industrielles.

Son chiffre d’affaires à l’export s’établit à 32,8 milliards de dirhams. L’agroalimentaire a fortement bénéficié du Plan d’accélération industriel (PAI). C’est dans ce cadre qu’un contrat-programme de 12 milliards de dirhams avait été signé entre l’Etat et la FENAGRI, dont 4 milliards de contributions publiques, à travers le fonds de développement agricole et le fond de développement industriel et de l’investissement.

7 filières prioritaires étaient concernées par ce contrat-programme étalé sur la période 2017-2021. Il s’agit de la valorisation des fruits et légumes frais, la transformation des fruits et légumes, l’industrie laitière, la biscuiterie, chocolaterie et confiserie, l’industrie des pâtes et couscous, l’industrie de l’huile d’olive, et l’industrie des viandes. Ce contrat-programme a permis d’amorcer 283 projets d’un montant de 8 milliards de dirhams d’investissement.

 

3 questions à Rachid Sraidi, Président de l’Association de Biscuit, Chocolaterie et Confiserie (AB2C)


« Nous constatons un renchérissement de nombreuses matières premières »
 
Malgré la reprise du secteur, les difficultés ne manquent pas. Il s’agit, entre autres, du renchérissement de nombreuses matières premières, doublé à la rareté de plusieurs intrants, selon le président de l’AB2C.

- On dit que ce secteur a tiré profit du Covid ? Si oui, comment ?

- Etant intimement lié à la saison scolaire, le secteur de la biscuiterie a subi de plein fouet les ravages du Covid, à l’instar de plusieurs autres secteurs. D’autant plus que les ondes de choc continuent de faire effet à travers un impact grandissant sur l’approvisionnement des matières premières.


- Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?


- Comme expliqué précédemment, le secteur de la biscuiterie subit les dommages collatéraux engendrés par le Covid, notamment le renchérissement de nombreuses matières premières utilisées dans le procédé de fabrication de nos biscuits, doublé à la rareté de plusieurs intrants, sans citer les délais d’approvisionnement qui s’allongent et l’impact des frais de transport, ce qui rend l’équation très critique pour les industriels.


- Ce secteur est-il davantage dominé par des acteurs marocains ou étrangers ?


- Le secteur de la biscuiterie est indéniablement dominé par les acteurs locaux, notamment le groupe Anouar Invest à travers sa marque de biscuiterie Excelo qui détient la position de leader depuis quelques années déjà, et ce, grâce à une politique de démocratisation de l’offre à travers une recherche permanente de nouveautés au prix le plus accessible, sans lésiner sur la qualité.

De nouvelles marques ont vu le jour plus récemment, avec pour objectif de substituer les produits importés en encourageant la consommation locale sans aucun compromis en matière de qualité ou d’innovation, à travers la marque Be! C’est dire que les acteurs marocains redoublent d’efforts et de volonté pour subvenir aux besoins divers et variés du consommateur marocain, mais également avec l’ambition d’exporter le produit marocain à l’international. 


Recueillis par A. M.

 








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