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Africa Banking Forum : Focus sur la dynamique bancaire de relance


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 27 Février 2023

Aujourd’hui, les banques et les Etats doivent collaborer pour une meilleure bancarisation du continent car le secteur bancaire africain reste un partenaire privilégié des gouvernements pour relever les défis du financement du secteur privé dans un environnement concurrentiel.



M. Adama Coulibaly, ministre de l'Economie et des Finances de Côte d'Ivoire
M. Adama Coulibaly, ministre de l'Economie et des Finances de Côte d'Ivoire
« Il est impératif que tous les acteurs économiques collaborent étroitement afin de trouver des mécanismes de financement pour soutenir l'économie du continent. Le secteur bancaire doit jouer un rôle crucial en tant qu'allié solide pour atteindre cet objectif », telle est l’une des principales recommandations d’Africa Banking Forum (ABF) qui vient de se tenir à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

En effet, l’avenir de l’Afrique passe par le développement cohérent de son système bancaire. Face aux mutations rapides de l’écosystème financier international, les pays africains expriment le besoin permanent de mise à niveau de leur système bancaire, comme l’explique ce spécialiste de la Finance et des Banques.

Placée sous le thème : « La dynamique bancaire africaine, levier de relance et d’intégration », la 14ème édition de l’Africa Banking Forum a réuni plus de quatre cents participants et d’experts issus de 30 pays, à l’initiative de One Africa Forums (organisateur de forums économiques dédiés exclusivement au développement de l’Afrique), en partenariat avec les associations bancaires sous-régionales.

Pour comprendre la portée de cet événement, il convient de souligner que l’objectif principal de l’ABF est d’accompagner et de proposer des solutions novatrices et adaptées aux problématiques de développement et de modernisation du secteur bancaire africain. Ce Forum, tenu durant deux jours, sous l’égide du ministère ivoirien de l’Economie et des Finances, a été aussi l’occasion pour les experts de débattre des défis qui se dressent aux secteurs bancaires dans un contexte africain en totale mutation.
En la matière, force est de constater que les banques africaines ont fait de grands progrès. A ce propos, Adama Coulibaly, ministre de l'Economie et des Finances de Côte d'Ivoire souligne que « face à la crise sanitaire, le secteur bancaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a fait preuve de résilience et a été en mesure de répondre aux besoins de financement de nos économies ».
 
Réduction du taux directeur
 
Ceci a été possible grâce aux mesures prises par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), au nombre desquelles on peut noter la réduction du taux directeur de 2,5 % à 2 % en juin 2020, et le lancement de nouvelles fenêtres de refinancement à 6 et 12 mois pour les titres publics au taux de soumission minimal de 2 %, relève le ministre.

En outre, depuis juin 2022, et afin de lutter contre la montée des pressions inflationnistes, la BCEAO a procédé, à trois reprises (juin, septembre et décembre), à une hausse de son taux directeur de 25 points de base, amorçant ainsi une tendance de resserrement de sa politique monétaire à l’instar des principales banques centrales du monde.

Dans ce contexte, soutient Sabrina Medaghri-Alaoui de Dow Jones France, une banque aujourd’hui se doit de fonctionner à l’international. Elle peut être panafricaine, ou beaucoup plus globale. Pour pouvoir capter ses marchés, une banque se doit d’avoir un réseau performant à l’international. Et, pour mettre en place un livre de compte qui se fait de manière automatisée, les banques doivent répondre à des exigences internationales.

Cette rencontre intervient dans un contexte particulier où les crises écologiques, sanitaires et sécuritaires continuent de maintenir l’économie mondiale dans sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Non épargnée, l’Afrique vit aussi « sa crise économique » et n’a d’autres alternatives que l’intégration régionale et continentale pour réussir sa relance. À cet effet, le secteur bancaire apparaît à la fois comme un allié de taille des politiques d’intégration économique et véritable fer de lance de la reprise.

Pour les conférenciers, les innovations technologiques sont en train de révolutionner la banque avec la parution de nouveaux concepts comme celui de la banque digitale qui constitue une opportunité propre à assurer l’inclusion financière des populations. Partant de ce constat, l’inclusion financière doit aider également nos pays à élaborer des stratégies de développement et de finance performantes, capables de faire une vraie allocution de ressources vers des secteurs productifs et créateurs d’emplois.
 
Apporter des solutions innovantes
 
Selon Ibrahima Coulibaly, Directeur des Systèmes d’Information chez MANSA BANK, la nouvelle génération de Core banking système permet d’offrir l'expérience-client la plus réussie et la plus personnalisée, avec une excellence opérationnelle dans un contexte de maîtrise du risque de sécurité et de non-conformité.
 
 
Ce qui fait dire à Ernest Ghehi, Exc.MBA, Directeur, Delivery Manager Afrique centrale et Afrique de l’ouest chez Sopra Banking Software, qu’aujourd’hui les CBS de nouvelle génération « plateforme », en plus d’assurer la fonction de système central de base, sont totalement intégrés End to End, ce qui permet d’offrir des services depuis le front vers le back office en passant par le Middle office de manière fluide et évolutive”.
Au regard de ces constats, il est important aujourd’hui que les banques et les Etats collaborent pour une meilleure bancarisation du continent. Pour ce faire, explique le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, le secteur bancaire de son pays demeure un partenaire privilégié du gouvernement pour relever les défis du financement du secteur privé.
 
En effet, dit-il, les banques ivoiriennes, à l’instar de leurs consœurs africaines, évoluent dans un environnement concurrentiel. Elles doivent donc s’adapter aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante et hétéroclite. Aussi, elles devront apporter des solutions innovantes en intégrant dans le circuit du financement, des populations non encore couvertes. 
Enfin, rappelons qu’Africa Banking Forum se veut un laboratoire d’idées où experts, analystes, financiers, banquiers et hommes politiques vont approfondir leurs analyses sur les défis et enjeux actuels et évolutifs des secteurs bancaire et financier. Il s’agit aussi d’apporter des réponses claires et cohérentes aux différentes problématiques qui seront soulevées.
 
Wolondouka SIDIBE

Bon à savoir

Depuis 2004, One Africa Forums (précédemment i-conférences) est organisateur de forums économiques dédiés exclusivement au développement de l’Afrique, avec un focus sur les pays de l’Afrique francophone. De tels forums de portée internationale visent la promotion de la coopération Sud-Sud et l’intégration économique du continent. Fort d’un réseau de plus de près de 100.000 dirigeants africains, ces forums réunissent les acteurs des secteurs public et privé et mettent à l’honneur les meilleures pratiques sur le continent en donnant la parole aux pays africains. Les Forums sont organisés autour de secteurs stratégiques pour l’Afrique : agriculture, santé, transformation digitale, paiement et identification, banque, infrastructures de transport, infrastructures portuaires et poste. En 2020, One Africa Forums a lancé une plateforme de débats virtuels offrant ainsi au continent une plus grande ouverture sur le monde. Sous le label Digital Africa Live, ces web conférences sont un espace de dialogue invitant les acteurs internationaux à prendre part dans la transformation du continent en participant à des débats dynamiques et prospectifs sur l’avenir de l’Afrique.


 

Billet : Pas de place aux fachos !

Entre colères et indignations, les déclarations du président tunisien, Kaïs Saïed, continuent de susciter des réactions les plus vertes sur le continent à commencer par l’Union africaine. On se rappelle déjà, il y a quelques jours, quand ce chef d’Etat fustigeait l'immigration clandestine, particulièrement d'Afrique subsaharienne, prônant des mesures « urgentes » contre ce qu'il a qualifié de « hordes de migrants clandestins ».

Des propos qui ont entrainé des protestations même sur le sol tunisien où des milliers de Tunisiens ont scandé « nous sommes tous des Africains », lors d’une manifestation en soutien à ces migrants. A l’heure où l’Afrique parle d’intégration, de coopération interafricaine renforcée, les propos de Kaïs Saïed ont été ressentis comme une douche froide pour les panafricanistes, mais aussi par tous les défenseurs des droits humains. On pensait que cette chasse aux migrants subsahariens appartenait à une époque révolue.

D’ailleurs, Alaa Talbi, directeur de l’ONG le Forum des droits économiques et sociaux, parle d’un discours qui instaure une forme de racisme d’État dans un pays où il n’y a pas de lois de protection des migrants... A l’UA, c’est une condamnation ferme qui a fait écho à ces propos choquants et racistes du président tunisien qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de l’institution panafricaine et heurtent ses principes fondateurs. D’ailleurs, elle tient à rappeler à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent, en vertu du droit international et des instruments pertinents de l’Union africaine.

Il s’agit de traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, de s’abstenir de tout discours haineux et à caractère raciste susceptible de nuire aux personnes, et d’accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux. Le pire est que Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères de la Tunisie, n’a même pas daigné rectifier le tir. Il s’est contenté de défendre l’indéfendable. Mais il n’y aura pas de place aux fachos sur le continent.
Toujours est-il que cette affaire scabreuse doit interpeller les dirigeants africains sur un point : investir sur les jeunes en créant plus d’emplois pour que cesse cette immigration clandestine qui n’a fait que trop endeuiller le continent.
 
Wolondouka SIDIBE 
 
 

Systèmes alimentaires résilients en Afrique : Choisir des solutions adaptées aux changements climatiques

Le Centre mondial pour l’adaptation (GCA), en collaboration avec la Banque africaine de développement et l’Institut Wangari Mathai, viennent de clore un forum régional de trois jours sur l’avenir des systèmes alimentaires résilients en Afrique.
Ce forum, qui avait pour thème : « L’avenir des systèmes alimentaires résilients en Afrique - Solutions numériques de l’AAAP face aux changements climatiques », a dispensé une formation pour renforcer les capacités des parties prenantes d’Afrique de l’Est à concevoir et mettre en œuvre des solutions propres à améliorer la sécurité alimentaire et la résilience climatique, ainsi qu’à faciliter le partage de connaissances entre agriculteurs sur les méthodes vouées à intensifier l’utilisation des Services de conseil numériques tenant compte du climat.

Les services de conseil numériques tenant compte du climat sont des outils et des plateformes qui intègrent les informations climatiques dans la prise de décision en agriculture. Ces services vont des applications mobiles numériques à la radio et aux plateformes en ligne, en passant par l’impression numérique de bulletins fondés sur des modèles climatiques et des services de vulgarisation qui utilisent des plateformes d’information climatique.

Ces Services de conseil numériques tenant compte du climat offrent des opportunités idoines pour renforcer la résilience des petits producteurs face à l’aggravation des impacts des changements climatiques. Depuis les prévisions saisonnières jusqu’aux avis de ravageurs, des services bien conçus donnent aux producteurs les ressources nécessaires pour s’adapter aux chocs climatiques et planifier en fonction des nouvelles conditions climatiques.
 
La voie de la souveraineté alimentaire
 
À l’échelle mondiale, plus de 300 millions de petits exploitants agricoles ont un accès limité ou inexistant à ces services, parce que la prestation de services est encore fragmentée, non viable au-delà des cycles de projet et qu’elle est loin d’atteindre le plein déploiement.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du forum, Patrick Verkooijen, PDG du Centre mondial pour l’adaptation, a appelé à un soutien financier urgent pour mettre l’Afrique sur la voie de la souveraineté alimentaire. Et d’ajouter qu’« avec le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, l’AAAP, nous sommes en train de déployer un projet de 350 millions de dollars pour renforcer la résilience en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la Corne de l’Afrique, à travers la mobilisation des nouvelles technologies climatiques numériques pour les informations sur les marchés, les produits d’assurance et les services financiers qui peuvent et doivent être adaptés aux besoins des petits exploitants agricoles ».
Pour rappel, le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) est une organisation internationale qui agit comme courtier en solutions pour accélérer l’action et le soutien en faveur des solutions d’adaptation, de l’international au local, en partenariat avec les secteurs public et privé. Quant à l’Institut Wangari Maathai (WMI) pour les études sur la paix et l’environnement, il est un centre mondial d’enseignement et de recherche sur la gestion de l’environnement, la gouvernance, la paix et les conflits, et promeut le lien entre paix et démocratie.
 

Prévention de l'extrémisme violent : Dakar abrite un colloque international

La capitale sénégalaise, Dakar, accueille du 28 février au 2 mars 2023, le Grand Rendez-vous pour la prévention de l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest et centrale, à l’initiative du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de Suisse et du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) du Sénégal.

Cet événement, qui sera présidé par la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Aïssata Tall Sall, réunira une centaine de hauts représentants de gouvernements et d’institutions publiques, élus nationaux et locaux, représentants des forces de défense et de sécurité, des acteurs de la société civile, femmes, jeunes. Y participent également des représentants des communautés, des chefs traditionnels et religieux, chercheurs, et responsables d’organisations régionales et internationales.

Le Grand Rendez-vous a pour objectif de dresser un état des lieux des actions en faveur de la prévention de l’extrémisme violent et de réfléchir aux moyens de renforcer cette approche qui vise à identifier les causes de la violence, comme y invite le Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent (2015).
 La rencontre fournira une plateforme régionale pour une analyse approfondie de l’évolution de l’insécurité et la formulation de recommandations, en particulier à l’adresse des responsables politiques et des organisations régionales et internationales pour consolider leur engagement en faveur de la prévention de la violence.

Le Segment de haut niveau verra notamment la participation du haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, Maman Sambo Sidikou, du ministre de la Sécurité nationale du Ghana, Albert Kan- dapaah, du ministre d’Etat et Secrétaire général à la Présidence de la République du Tchad, Gatta gali N’gothe, du Secrétaire d'Etat adjoint, Simon Geissbühler du département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) de Suisse, du Général de brigade Jean Dieme, Directeur général du CHEDS, ainsi que la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Giovanie Biha.
 







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