L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Abdellatif Ouahbi dément les rumeurs sur sa supposée démission


Rédigé par Anass Machloukh Lundi 9 Janvier 2023

Sous pression, le ministre de la Justice a fait la lumière sur toutes les zones d’ombre dans l’affaire des avocats, tout en réfutant les rumeurs sur son supposé départ du gouvernement. Détails.



Abdellatif Ouahbi, Ministre de la Justice
Abdellatif Ouahbi, Ministre de la Justice

Au milieu du chahut médiatique, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, est allé au plateau de 2M dans l’Emission « Avec Ramdani » pour se défendre et donner sa version des faits après les nombreuses révélations insolites sur le concours des avocats qui ont surgi depuis sa dernière sortie médiatique. Face au durcissement du réquisitoire populaire, il fallait une mise à jour de son plaidoyer, tant les accusations sont graves.

Départ du gouvernement: le niet de Ouahbi

Evidemment, les rumeurs de démission du ministre ont dû nécessairement être abordées. Ces derniers jours, des rumeurs, reprises par quelques médias, ont fusé de toutes parts sur un supposé départ de l’Exécutif. Interrogé sur ces spéculations, Ouahbi a répondu par un «niet »  catégorique. «Je suis toujours ministre, je n’ai pas demandé la démission pour autant que je ne céderai pas à une petite controverse », a-t-il rétorqué, ajoutant qu’il ne va pas céder dès la première difficulté. Le ministre n’a pas éludé la question relative au soutien du gouvernement qu’il ne veut pas, dit-il,  associer à celle polémique qu’il fait sienne. « C’est ma propre bataille », a-t-il martelé, ajoutant toutefois que le Chef du gouvernement lui apporte tout son soutien. « Nous sommes un gouvernement harmonieux et nous travaillons jour et nuit sans relâche», a-t-il poursuivi.

Bien qu’il se soit montré rassuré et confiant en lui-même, Ouahbi n’est pas dans le déni. Il a, en fait, reconnu ses bavures et ses maladresses verbales. « Peut-être ai-je fait des erreurs, mais je suis investi d’un mandat et d’une responsabilité que je compte assumer jusqu’au bout », a-t-il tranché.

En effet, Ouahbi a réitéré que «la profession est ouverte du moment que l’accès n’est pas plafonné par des postes». Une réplique qui semble signifier que les tentatives de favoritisme n’ont pas de valeur.

103 candidats ont consulté leurs copies

Le ministre a réaffirmé que la baisse du seuil de réussite a eu pour but d’augmenter le nombre des personnes admises. C’est là, d’ailleurs, où foisonnent les soupçons de clientélisme puisque nombreux sont ceux qui y ont vu une manière de laisser délibérément la voie ouverte aux tripotages. Pour rappel, 2081 candidats ont figuré sur la liste des admis, sachant que 800 auraient réussi si le seuil de réussite n’avait pas été revu à la baisse.

« Je suis prêt à enquêter ! »

Interrogé sur ça, le ministre a assuré qu’il est prêt à enquêter. « Lorsque je vois des noms dont la réussite est contestée, je demande leurs copies. Jusqu’à présent, il n’y pas eu de cas de réussite suspicieuse après avoir vérifié plusieurs dossiers », a-t-il assuré. Selon le ministre, 103 candidats ont fait des recours et ont obtenu la revue et la scrutation de leurs copies. En effet, la Justice s’est prononcée en faveur de la révision des copies d’examen. Le tribunal administratif de Rabat, rappelons-le, a donné gain de cause à une candidate malheureuse en l’autorisant à accéder à sa copie et la comparer à la référence des réponses. 

Pourquoi ne pas publier les notes ?

Quant à la fille dont le cri a fait le tour des réseaux sociaux, elle aurait échoué avec une note très en dessous de la moyenne, à en croire le ministre. En parlant des notes, Ouahbi s’est déclaré favorable à la publication de la liste des admis avec leurs notes. Une telle démarche, si transparente soit-elle, n’en demeure pas moins difficile, selon lui, pour des raisons de protection des données personnelles.

Concernant l’étrange cas d’un responsable au sein du ministère qui a réussi le concours, et qui a fait couler beaucoup d’encre, Abdellatif Ouahbi s’est défendu en avançant des arguments juridiques.  «Il m’est interdit d’empêcher quiconque âgé de moins de 45 ans et titulaire d’une licence de passer l’examen », a-t-il argué, ajoutant que parmi les candidats, il y a eu des instituteurs, des policiers et des infirmiers.

Toutefois, cela se pose la question de l’incompatibilité des professions exercées simultanément. En effet, la loi stipule que « la profession d’avocat est incompatible avec toute activité de nature à porter atteinte à l’indépendance de l’avocat et au caractère libéral de la profession ». Force est de constater que les fonctions administratives et judiciaires sont toutes incompatibles avec la Justice. Sur ce point, le ministre a expliqué que les cas d’incompatibilité seront de toute façon relevés, lorsque les candidats seront inscrits au Barreau. « A ce moment, s’il existe des cas d’incompatibilité, le bâtonnier, sous la supervision du procureur du Roi, pourra appeler la personne concernée à abandonner sa double vocation», a-t-il fait savoir. 
 
 








🔴 Top News