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International

6ème Congrès du CARSI : Le continent décomplexé au cœur des innovation technologiques


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 11 Décembre 2023

Ayant pour objectifs principaux de promouvoir l’excellence en matière de recherche scientifique et d’innovation en Afrique, afin d’accélérer le programme de développement du continent, le Conseil africain de la recherche scientifique et de l’innovation (CARSI) vient de tenir son 6ème Congrès à l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques à Rabat, pour préparer le continent aux enjeux de l’Intelligence Artificielle dans un monde numérisé. Explications.



Dans la grande cour verdoyante de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques à Rabat, en cette matinée du 7 décembre, beaucoup de monde se côtoyait pour un évènement particulier autour d’un sujet d’un intérêt particulier : la science, la technologie et l’innovation. Il s’agit du 6ème Congrès du Conseil africain de la recherche scientifique et de l’innovation (CARSI), organisé du 5 au 8 du mois en cours.

On les appelle aussi les têtes pensantes, qui se sont retrouvées dans la capitale administrative du Royaume, durant deux jours, pour débattre de ce secteur si indispensable pour le développement de l’Afrique. Un événement majeur qui regroupe tous ces scientifiques (hommes et femmes), venus des quatre coins du continent. 

Ne pas rater le train des innovations technologiques à l’heure où l’Intelligence Artificielle s’incruste dans la vie économique des Etats, l’Afrique est appelée à s’embarquer dans un monde numérisé. Telle est la quintessence de cette rencontre du CARSI. Ce Congrès se tient dans un contexte particulier

En effet, lentement mais sûrement, les pays d’Afrique ont commencé à se préparer à la quatrième révolution industrielle où les progrès de l’Intelligence Artificielle, de l’automatisation, de l’Internet des objets (IoT), du cloud computing, de la robotique, de l’impression 3D, des nanotechnologies et des technologies sans fil avancées sont en train et vont radicalement changer notre façon de vivre, de travailler et de gouverner nos sociétés. Des défis que les Etats africains sont appelés à relever.

D’ailleurs, le décor a été planté par Omar Fassi-Fihri, secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, cette institution noble, dans son allocution d’ouverture. Pour lui, c’est dans la domestication du savoir et dans la maîtrise des technologies actuelles et futures que « pourront être trouvées les meilleures réponses à bien des défis qui interpellent l’Afrique ».
 
Domestication du savoir 

Il s’agit, entre autres, des défis du sous-développement, du surendettement, du surpeuplement, de l’improductivité, de la pauvreté, de la sauvegarde de l’environnement, de la malnutrition ou encore des maladies endémiques.  

D’ailleurs, il est persuadé que « le continent pourra initier ce mouvement fédérateur et créer une dynamique collective qui permettra de consolider tout le potentiel scientifique et technologique, d’autant qu’il dispose de plusieurs atouts, notamment la jeunesse de sa population et l’importance de ses ressources naturelles ».  

En outre, les multiples questions qui ont été abordées durant les différentes assises, dont « Les STI (Sciences, Technology, Innovation) comme moteur du développement de l’Afrique au 21ème siècle », « La 4ème révolution industrielle et l’intelligence artificielle en Afrique », « Les STEM (Sciences, Technology, Engineering, Mathematics) en Afrique », « Les projets phares du CARSI » et « La diaspora du CARSI », prouvent à suffisance l’importance de cette conférence.

C’est à juste raison que les discours liminaires ont tourné au tour de la STI (Science, Technologie et Innovation) comme moteur du développement de l’Afrique au XXlème siècle et au-delà ; la 4ème Révolution industrielle et l’IA en Afrique et la STEM (Science, Technologie, Ingénierie, Mathématiques) en Afrique comblant le fossé éducatif). 

Par ailleurs, le rendez-vous de Rabat vient à point nommé puisque la STISA-2024 (Science, technologie et innovation pour l’Afrique) constitue pour l’Union Africaine un merveilleux outil qui permettra d’accélérer la transition de l’Afrique vers une économie basée sur la connaissance et impulsée par l’innovation. Cependant, bien qu’efficace, cet outil ne portera des fruits que dans un environnement favorable et une mise en œuvre idoine, recommande l’organisation panafricaine.
 
Améliorer les compétences techniques

Parmi les objectifs stratégiques recherchés, il s’agit tout d’abord, entre autres, d’améliorer l’efficacité de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) en se consacrant aux domaines prioritaires et en les mettant en œuvre, améliorer les compétences techniques et la capacité institutionnelle pour le développement des STI, promouvoir la compétitivité économique à travers la promotion de l’innovation, la création de valeur ajoutée.

Dans ce concert, il est évident qu’aujourd’hui le Maroc est devenu un acteur incontournable dans la recherche scientifique sur le continent, comme le soulignent aisément les responsables du CARSI. Puisque, à l’heure actuelle, 43 doctorants issus de 17 pays africains bénéficient d’une bourse de scolarité à l’Université Euromed de Fès qui couvre l’ensemble des dépenses liées à leurs recherches. A n’en pas douter, ces doctorants joueront un rôle essentiel pour façonner l’avenir du continent à la faveur des sciences et technologies.

Enfin, pour comprendre la portée du Congrès, il faut dire que le Conseil dispose d’environ 12.000 scientifiques africains qui s’attachent à apporter des solutions aux problématiques du continent, sans oublier que l’organisation mène plusieurs projets phares, notamment en matière de lutte contre l’hépatite et de gestion des catastrophes naturelles. A rappeler, in fine, que l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, en la personne de son Chancelier Pr Mostapha Bousmina, préside l’ASRIC depuis le 4ème Congrès tenu du 22 au 25 novembre 2021, à Nairobi au Kenya.  

Trois questions à Vincent P.K. Titanji « Le Maroc constitue un cadre idéal pour la recherche »

Vincent PK Titanji, Professeur émérite à l’Unité de biotechnologie, département de biochimie et de biologie moléculaire (BMB), Université de Buea-Cameroun
Vincent PK Titanji, Professeur émérite à l’Unité de biotechnologie, département de biochimie et de biologie moléculaire (BMB), Université de Buea-Cameroun
En marge du 6ème Congrès du Conseil africain de la recherche scientifique et de l’innovation (CARSI), Vincent PK Titanji, Professeur émérite à l’Unité de biotechnologie, département de biochimie et de biologie moléculaire (BMB), Université de Buea-Cameroun, nous parle du rôle important du Maroc dans la recherche, l’innovation et les technologies en Afrique. Eclairage. 
 
  • Que représente pour vous ce 6ème Congrès ? 
  • C’est une instance d’échange des scientifiques du continent mais aussi un moment de coordination de nos actions multiples dans la promotion de l’innovation, des sciences et technologie pour appuyer nos différents efforts au service du développement de l’Afrique. C’est le sixième de ce genre. Après chaque Congrès, nous émettons des recommandations sur lesquelles nous travaillons. A la prochaine rencontre, nous débattrons des résultats obtenus à travers un bilan et qui constituera un tableau de bord pour les futures discussions. 
 
  • Comment le Maroc peut-il contribuer au renforcement de la coopération scientifique avec les autres Etats du continent ?
  • Le Maroc occupe une place privilégiée à l’heure actuelle parce que la qualité des infrastructures techniques et industrielles que nous avons vues sur place est un motif de satisfaction. Sur ce volet, le Royaume se trouve à un stade très avancé qui constitue un cadre idéal pour la recherche, l’innovation et la technologie. Et je crois que beaucoup d’Etats africains peuvent s’inspirer du modèle marocain en la matière. Ils pourront tir
 
  • Qu’en est-il au Cameroun ?
  • Dans mon pays, nous faisons beaucoup d’efforts surtout dans le domaine de l’agriculture, de la biotechnologie et de la recherche médicale à partir de nos plantes médicinales. Nous avons mis au point, au Cameroun, beaucoup de médicaments à base de ces plantes et qui sont maintenant approuvés. D’ailleurs, je peux vous citer le cas de Covid-19 que nous venons tous de vivre. Car c’est chez nous que les tous premiers médicaments anti-Covid ont été homologués. C’est après que les Américains et les Occidentaux sont venus avec leurs vaccins. Si on les avait attendus, je pense que le pire serait produit. Nous sommes engagés à travers des structures comme l’Académie des Sciences de Cameroun, les différents Instituts de recherches, les Laboratoires des universités d’Etat pour maximaliser ce que l’on peut tirer comme avantage dans la science, la technologie et l’innovation. 

Bon à savoir

Concernant la création de richesse, le plus grand espoir de développement du continent réside dans ses ressources humaines dynamiques. Cependant, afin d’accélérer la transition de l’Afrique vers une économie fondée sur la connaissance et impulsée par l’innovation, nos ressources humaines doivent avoir accès aux compétences dont elles ont besoin. En outre, une attention particulière devra être accordée à l’innovation et à l’adéquation appropriée des technologies et des résultats de recherche existants. Il est nécessaire de promouvoir la créativité et les technologies innovantes pour transformer au niveau local les ressources naturelles dont regorge le continent et créer davantage de richesses et d’emplois pour les jeunes. Cette priorité favorise le développement des capacités internes, stimule la cocréation ainsi que le développement et la commercialisation de produits et services nouveaux ou améliorés grâce à l’implication des réseaux de consommation. Cela permettra de créer de nouvelles opportunités pour l’emploi à valeur ajoutée en adaptant et en commercialisant les produits de l’innovation nationale et régionale à travers l’Afrique.



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