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​Tuer un juif, ce n’est pas tuer le sionisme!


Rédigé par Mohamed LOTFI le Samedi 24 Mai 2025

Évidemment que les palestiniens ont le droit de se défendre, y compris par la lutte armée. Ce droit est reconnu dans plusieurs résolutions des Nations Unies, notamment dans la Résolution 3314 de l'Assemblée générale de l'ONU (1974). Cette résolution définit l'agression et stipule que les peuples sous occupation étrangère ont le droit de lutter pour leur autodétermination, y compris par l’usage de la force, si nécessaire.



Elle précise que l'occupation étrangère constitue une violation grave du droit international, et que les peuples vivant sous occupation ont le droit de résister et de se défendre, même par les armes, pour recouvrer leur indépendance et leur souveraineté.
 
Une autre référence clé est la Résolution 2625 (1970) de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui confirme le droit des peuples à l'autodétermination et à la résistance face à l'occupation.
 
On ne le dira jamais assez : Israël est né du projet colonial. Le sionisme, l’idéologie qui a donné naissance à cet État, a émergé à une époque où les puissances européennes se partageaient le monde comme on découpe un gâteau. Bien avant la Shoah, le sionisme a cherché à justifier son existence en instrumentalisant des siècles d’exclusion et de persécutions que les juifs ont subies dans de nombreux pays.
 
Or, les premiers à s’opposer au projet sioniste furent précisément des juifs issus de la diaspora. L’historien Yakov Rabkin l’explique avec rigueur dans Au nom de la Torah : une histoire de l’opposition juive au sionisme (PUL, Québec), traduit en quatorze langues, dont l’anglais, l’arabe et l’hébreu. Yakov est lui-même de confession juive et antisioniste.
 
Tuer un juif, ce n’est pas tuer le sionisme. Même tuer un juif sioniste, représentant de l’État d’Israël, hors du territoire palestinien, ne fait qu’alimenter la machine idéologique sioniste. Lorsqu’un citoyen américain commet un tel acte, aussi bien intentionné soit-il, cela sert qui en fin de compte? La propagande d’Israël. C’est offrir sur un plateau à ses défenseurs un argument de plus pour justifier la violence coloniale, le génocide et donner à des figures comme Bernard-Henri Lévy de quoi alimenter leur rhétorique victimaire.
 
Et ce sont, encore une fois, les Palestiniens qui paieront le prix. Comme ils l’ont payé après les attentats du 11 septembre lorsque le soutien populaire à la cause palestinienne a été progressivement érodé dans les pays occidentaux. Depuis cet évènement, tout acte de résistance palestinienne était qualifié de terroriste. Même le Hamas, pourtant élu démocratiquement en 2006 par la majorité des gazaouis, a été qualifié dernièrement par une une illustre journaliste de dictature.
 
Je ne suis pas sûr que certains combattants palestiniens, engagés dans une lutte politique et stratégique, accueillent favorablement une initiative aussi isolée que celle d’un militant américain agissant en solitaire.
 
Comme le nazisme, le fascisme, le sionisme finira par s’autodétruire. C’est là l’ironie tragique de l’histoire maintes fois démontrée : ce projet, fondé sur la négation de l’autre, l’exclusion et la force, creuse lui-même sa propre tombe. Il ne cesse de préparer le terrain à sa propre disparition.  
 
Beaucoup de juifs dans le monde le savent, certains le souhaitent.
 
Mes salutations de Rabat.
 
Mohamed Lotfi
 







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