​Palestine : Des colons détruisent des puits d’eau en Cisjordanie occupée

Des colons israéliens illégaux ont détruit des puits d’eau dans une localité palestinienne de Cisjordanie, dans le cadre des attaques continues dans les territoires occupés, a rapporté lundi une organisation locale. Selon un communiqué de la société des eaux (Jerusalem Water Undertaking), des colons armés ont détruit dans la nuit de dimanche les puits d’Ein Samiya, situés à Ramallah, au centre de la Cisjordanie, interrompant totalement l’accès à l’eau. L’organisation a précisé que ces puits constituaient l’unique source d’eau pour des dizaines de villages palestiniens de la région. Jerusalem Water Undertaking a déclaré que les puits endommagés constituaient la seule source d’approvisionnement en eau pour des dizaines de villages palestiniens de la région. Leur destruction a entraîné une interruption totale de l’accès à l’eau. L’organisation alerte aussi sur une crise de l’eau sans précédent si les attaques des colons ne sont pas arrêtées. Les six puits d’Ein Samiya, dans la ville de Kafr Malik, exploités depuis les années 1960, fournissaient l’essentiel de l’eau potable aux localités de l’est de Ramallah, dans le centre de la Palestine occupée. Elle a mis en garde contre une crise hydrique sans précédent dans toute la zone «si aucune mesure n’est prise pour mettre fin aux attaques des colons israéliens».

Parallèlement, dimanche, des dizaines de colons d’extrême droite affiliés au groupe Tzav 9 ont bloqué des centaines de camions d’aide humanitaire en provenance de Jordanie à destination de Gaza.

D’après les statistiques palestiniennes, environ 770.000 colons vivent dans 180 colonies et 256 avant-postes illégaux en Cisjordanie occupée.

Les autorités palestiniennes ont recensé au moins 2.153 attaques de colons israéliens illégaux au cours du premier semestre de cette année, entraînant la mort de quatre Palestiniens.
 

Alors que les projecteurs restent braqués sur Gaza, la Cisjordanie a été oubliée. Dans l’ombre des grands conflits, Israël mène une guerre discrète mais féroce : raids militaires intensifiés, colons déchaînés. Depuis le 7 octobre, l’occupation prend un tour encore plus violent. Il y a une semaine, le village palestinien isolé de Mu'arrajat, dans la vallée du Jourdain, a été vidé de ses habitants après des mois de violences répétées de colons israéliens. "Au cours des deux dernières années, des colons ont incendié la mosquée de Mu'arrajat, attaqué son école et volé son bétail", révèle le Financial Times. Mais le point de rupture est arrivé ce jeudi 3 juillet, après des jours de harcèlement, de destruction de biens, l'installation d'un avant-poste et des menaces d'expulsion. Les colons ont forcé les habitants à partir, menaçant et détruisant leurs biens. En quelques heures, les 200 habitants ont fui le hameau. Ce qui s'est passé à Mu'arrajat n'est pas un cas isolé. Depuis octobre 2023, les attaques de colons –protégés par les forces israéliennes – ont triplé selon les ONG. Elles visent des hameaux palestiniens stratégiques, dans le but de les vider de leur population. Ces actions s'inscrivent dans une stratégie pleinement assumée : transformer l'occupation en une annexion de facto.

Des ministres israéliens, dont Smotrich (Finances) et Ben Gvir (Sécurité nationale), défendent activement l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée, certains réclamant même l’annexion pure et simple du territoire. Début juin, vingt ministres du Likoud ont exhorté Netanyahu à accélérer cette démarche avait rapporté le journal Le Monde. Cette idéologie, portée par le sionisme religieux messianique, considère la Cisjordanie – ou "Judée-Samarie" – comme une terre biblique à "racheter" par la colonisation. Le gouvernement dominé par l'extrême droite soutient implicitement cette expansion, en réduisant les ordres d'éloignement contre les colons violents et en légalisant des avant-postes illégaux.