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​Sahara Marocaine : "Le vote du 31 octobre 2025 est un Waterloo diplomatique pour l'Algérie", estime le Pr. Laqabi


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mercredi 5 Novembre 2025

Dans un entretien exclusif accordé à L'Opinion, le Dr. Said Laqabi, professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Safi (Université Cadi Ayyad), analyse les conséquences de l'adoption historique par l'ONU de la résolution 2797 sur le plan d'autonomie marocain. Un décryptage sans concession.



  • Professeur Laqabi, que représente véritablement cette résolution 2797 ?
 
Nous assistons à un véritable renversement de paradigme. Après cinquante ans de statu quo, le Conseil de sécurité a enfin reconnu ce que le Maroc n'a cessé de défendre : l'autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réaliste. C'est un Waterloo diplomatique pour l'Algérie, qui se retrouve isolée sur la scène internationale.
 
  • Justement, comment analysez-vous la position algérienne lors de ce vote ?
 
L'Algérie a montré son vrai visage : un pays qui prône une chose et en fait une autre. Son représentant a critiqué la résolution, mais n'a pas osé voter contre. Pourquoi ? Par peur de froisser les États-Unis. C'est l'attitude typique d'un état qui n'assume pas ses positions. Ils ressemblent à ce saumon qui persiste à nager à contre-courant, mais sans la noblesse de l'animal.

 
  • Que change concrètement cette résolution ?
 
Trois choses fondamentales. Premièrement, la souveraineté marocaine passe de de facto à de jure aux yeux de l'ONU. Deuxièmement, le plan marocain devient la base exclusive des futures négociations. Troisièmement, cela ouvre la voie à des actions concrètes comme la reprise de notre espace aérien, toujours contrôlé par l'Espagne, ou le règlement du dossier Lagouira.
 
  • Quel impact sur les relations Maroc-Algérie ?
 
La balle est dans le camp algérien. Sa Majesté le Roi a tendu la main, une fois de plus. Mais le régime actuel, ce tandem Teboune-Chengriha, semble vivre dans un autre siècle. Ils naviguent à contre-courant de l'histoire pour des raisons que la raison elle-même ignore. Pourtant, l'espoir demeure : celui de voir le peuple algérien, notre peuple frère, comprendre les signes du temps.

 
  • Et maintenant, quelles sont les prochaines étapes ?
 
Quatre dossiers prioritaires s'imposent. D'abord, corriger l'erreur historique de l'admission de la prétendue RASD au sein de l'Union Africaine. Ensuite, procéder à l'identification réelle des populations de Tindouf. Enfin, comme l'a annoncé Sa Majesté, le Maroc dévoilera bientôt les détails de son plan d'autonomie élargi. La route sera longue, mais le cap est désormais fixé."
 
  • Partagez-vous l'optimisme affiché par les diplomates ?
 
Je suis réaliste. Cette résolution est une victoire historique, incontestable. Mais je reste sceptique quant à la volonté réelle du régime algérien de jouer le jeu de la paix. Pour qu'ils comprennent, il faudrait peut-être que les poules aient des dents... Mais comme disait le philosophe, au fond de la boîte de Pandore, il reste l'Espérance.