Le voilà. Enfin. Le voilà enfin. Le voilà enfin sur une scène. Le voilà enfin sur une scène des plus prestigieuses : L’OLM Souissi. Elle accueille pendant son faste Elton John, Scorpions, Sting, BB King, Lenny Kravitz, Deep Purple, Robert Plant… Aujourd’hui, on nous annonce un déferlement inédit pour un Marocain sur pareilles planches. L’astéroïde risque de percuter la Terre. Fini le temps des poursuites judiciaires, puisque « le 18 janvier 2023, ElGrandeToto est condamné par le tribunal de Casablanca pour injures, diffamation, menaces, atteinte à l’ordre public, consommation de drogue et incitation à en prendre. Il est condamné à huit mois de prison avec sursis et à une amende de 10 000 dirhams et doit verser 50 000 dirhams au youtubeur Mohamed Tijjini en guise de dédommagement. » Mais ces soucis n’altèrent en rien l’aura du rappeur de plus de 430 millions de vues sur Internet à l’époque de ces fracas. Pourtant, peu de rappeurs expriment leur solidarité avec ElGrandeToto. Le silence brandit allègrement son étendard. Le malaise se fait son nid chez beaucoup de collègues qui perdent leur flow, de Don Bigg, à Dizzy Dros ou encore 7liwa.
Présence de l’identité marocaine
Après des débuts prometteurs en 2017, le rappeur casablancais choisit une forme où il excelle, La Trap, « un genre musical issu du hip-hop sudiste, ayant émergé au début des années 2000 dans le sud des États-Unis. Il se caractérise par son contenu lyrique et un son particulier, lié notamment à l'utilisation importante du kick de la boîte à rythme Roland TR-808 (caractérisés par la présence plus importante de sub-bass), des doubles croches, triolets et autres divisions temporelles plus rapides aux sonorités charleston, des nappes de synthétiseur et des ensembles de cordes virtuelles. » Avec cela, on retrouve des références marocaines comme il est question dans un crochet de Radio France International en décembre 2023 : « La présence constante de l’identité marocaine dans ses morceaux est une des grandes spécificités de Toto. Par petites ou grandes touches, elle se retrouve d’abord dans les productions instrumentales qui empruntent des samples et des références au patrimoine marocain, nord-africain et même moyen-oriental.
Ensuite, et surtout, elle est visible à travers la langue, la darija. La force de la darija est qu’elle permet au rappeur de proposer de nouveaux flows, ces rythmes et intonations choisis pour débiter ses paroles et qui dessinent son identité artistique. Choisir de rapper majoritairement dans sa langue natale tout en ayant des rêves d’exportation est un réel combat culturel et politique. Il était impensable, il y a peu, qu’un artiste qui rappe en darija puisse avoir un auditoire qui dépasse les frontières du Maghreb. L’aisance de Toto dans la recherche de mélodies et sa capacité à se poser sur n’importe quel type d’instrumental ont définitivement cassé les barrières linguistiques. De plus, le choix d’une langue moins universelle que l’anglais permet de créer des ponts avec d’autres artistes dans le même cas. El Grande Toto a croisé le micro avec le Nigérian CKay _- , les Espagnols Morad et Farid Bang ou encore l’Italien Baby Gang, décentrant ainsi de plus en plus le monopole occidental sur le rap.
Enfin, les sujets traités par El GrandeToto sont indissociables de cette identité car ses chansons relatent la vie quotidienne d’un jeune Marocain, une vie remplie de rêves et de désillusions. Le rappeur dépeint la violence du quartier, la consommation de stupéfiants, l’espoir d’un avenir radieux et le désir profond de rendre fiers ses parents. ‘’Quand je parle de moi je parle de tout le monde’’, disait-il dans l'émission Légendes urbaines. Son parcours est émaillé de collaborations d’ici et d’ailleurs : Tagne, Small X, Dollypran, Khtek, Garzo, Morad, La Fouine… Le 28 juin, pour le prochain Mawazine, ElGrandeToto sautillera sur la scène de l’OLM Souissi, en ouverture du concert de Lil Baby, l’une des figures du rap américain. Un événement d’ampleur, qui marque l’entrée du rap marocain dans une nouvelle dimension internationale. Embrasser le monde depuis chez soi, voilà une performance tressée dans l’inédit.
Ensuite, et surtout, elle est visible à travers la langue, la darija. La force de la darija est qu’elle permet au rappeur de proposer de nouveaux flows, ces rythmes et intonations choisis pour débiter ses paroles et qui dessinent son identité artistique. Choisir de rapper majoritairement dans sa langue natale tout en ayant des rêves d’exportation est un réel combat culturel et politique. Il était impensable, il y a peu, qu’un artiste qui rappe en darija puisse avoir un auditoire qui dépasse les frontières du Maghreb. L’aisance de Toto dans la recherche de mélodies et sa capacité à se poser sur n’importe quel type d’instrumental ont définitivement cassé les barrières linguistiques. De plus, le choix d’une langue moins universelle que l’anglais permet de créer des ponts avec d’autres artistes dans le même cas. El Grande Toto a croisé le micro avec le Nigérian CKay _- , les Espagnols Morad et Farid Bang ou encore l’Italien Baby Gang, décentrant ainsi de plus en plus le monopole occidental sur le rap.
Enfin, les sujets traités par El GrandeToto sont indissociables de cette identité car ses chansons relatent la vie quotidienne d’un jeune Marocain, une vie remplie de rêves et de désillusions. Le rappeur dépeint la violence du quartier, la consommation de stupéfiants, l’espoir d’un avenir radieux et le désir profond de rendre fiers ses parents. ‘’Quand je parle de moi je parle de tout le monde’’, disait-il dans l'émission Légendes urbaines. Son parcours est émaillé de collaborations d’ici et d’ailleurs : Tagne, Small X, Dollypran, Khtek, Garzo, Morad, La Fouine… Le 28 juin, pour le prochain Mawazine, ElGrandeToto sautillera sur la scène de l’OLM Souissi, en ouverture du concert de Lil Baby, l’une des figures du rap américain. Un événement d’ampleur, qui marque l’entrée du rap marocain dans une nouvelle dimension internationale. Embrasser le monde depuis chez soi, voilà une performance tressée dans l’inédit.
Anis HAJJAM