Parole d’images, récits fragmentés, regards pluriels. La photographie marocaine s’invite cet été à Arles, à l’occasion de la 55e édition des Rencontres internationales de la photographie, pour donner à voir un Maroc multiple, en transformation, pensé à la fois depuis l’intérieur du pays et à travers les prismes de sa diaspora. Intitulée « Interférences : un certain regard sur la photographie marocaine », cette exposition collective, portée par l’Association Marocaine d’Art Photographique (AMAP) et pilotée par le commissaire d’exposition Jaâfar Akil, s’affirme comme un acte de narration visuelle profondément ancré dans le réel social, culturel et historique du Royaume.
L’événement, qui se déroulera du 8 au 19 juillet à la galerie Parade (7 rue de la Roquette), s’inscrit dans la programmation du OFF des Rencontres arlésiennes. Il bénéficie du soutien du ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – Département de la Culture, du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et de la galerie française NegPos. L’exposition constitue en réalité le prolongement itinérant des Rencontres Photographiques de Rabat, que l’AMAP a choisi de faire voyager hors du Maroc pour en porter les résonances sur la scène artistique internationale.
L’événement, qui se déroulera du 8 au 19 juillet à la galerie Parade (7 rue de la Roquette), s’inscrit dans la programmation du OFF des Rencontres arlésiennes. Il bénéficie du soutien du ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – Département de la Culture, du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et de la galerie française NegPos. L’exposition constitue en réalité le prolongement itinérant des Rencontres Photographiques de Rabat, que l’AMAP a choisi de faire voyager hors du Maroc pour en porter les résonances sur la scène artistique internationale.
Une mosaïque de sensibilités et de générations
Ils sont dix-huit photographes marocains, de générations et d’univers artistiques divers, à avoir été réunis pour cette édition. Parmi eux : Jaâfar Akil, Yasmina Alaoui, Driss Aroussi, Hicham Benohoud, Fatima Mazmouz, Abderrazzak Benchaâbane ou encore Safaa Mazirh. Leurs œuvres dialoguent autour de thématiques partagées : la mémoire, les identités fragmentées, l’exil, le corps, la condition féminine, les territoires marginaux, les héritages postcoloniaux et les tensions contemporaines.
Ce collectif d’artistes développe une écriture photographique hybride, où s’entrecroisent photographie documentaire, mise en scène, archives personnelles, installations visuelles et narration subjective. L’exposition ne cherche pas à dresser une image monolithique du Maroc, mais à mettre en scène ses paradoxes, ses recompositions, ses fractures parfois douloureuses – en somme, à ouvrir l’espace de la photographie comme celui d’une parole critique et sensible.
Décoloniser le regard, reconstruire la mémoire
Interférences s’inscrit dans une réflexion plus large sur la position du regard photographique. Loin des clichés orientalistes qui ont longtemps figé l’imaginaire occidental du Sud, les œuvres présentées ici affirment la souveraineté de leur point de vue. Elles déconstruisent les narrations exogènes, remobilisent les archives, revalorisent les subjectivités invisibilisées. Le médium photographique devient à la fois outil de résistance, de réappropriation et de création.
Ce travail sur les images s’opère aussi comme un geste politique : il interroge les cadres normatifs, explore les angles morts de l’histoire officielle et réhabilite des formes de mémoire collective trop longtemps marginalisées. Entre esthétique et engagement, ces photographes font de leur art un acte de présence, un espace d'interrogation sur le monde et leur place dans celui-ci.
Une exposition pensée comme espace de dialogue
Au-delà de l’accrochage, l’exposition propose une série de rencontres, de tables rondes et de débats, animés par des artistes, chercheurs, philosophes, historiens et acteurs culturels venus du Maroc et d’ailleurs. Ces échanges viseront à approfondir les enjeux contemporains de la photographie : circulation des images entre Nord et Sud, enjeux de représentativité, éthique documentaire, usage de l’intime dans les pratiques artistiques, transmission générationnelle et rapport à la modernité visuelle.
À travers ces discussions, Interférences se veut un espace de dialogue interculturel, où la photographie devient langage commun, outil de partage et de critique. Il s’agit aussi de penser les nouvelles formes de création issues du Sud global, dans leur complexité, leur densité et leur capacité à contribuer à la redéfinition des récits mondiaux.
Une exposition d’avant-garde pour une scène en émergence
Cet événement marque un moment fort dans la reconnaissance internationale de la scène photographique marocaine contemporaine. Si les arts visuels ont connu un essor remarquable au Maroc depuis deux décennies, la photographie y tient une place de plus en plus affirmée, nourrie par une nouvelle génération d’artistes et de commissaires de plus en plus présents sur les scènes internationales.
Des institutions comme l’AMAP, mais aussi des festivals comme Les Rencontres Photographiques de Rabat, Visa for Music ou Chabaka, ont joué un rôle structurant dans l’accompagnement des artistes visuels marocains. L’exposition à Arles prolonge cet élan et participe à renforcer les ponts entre création marocaine et espaces de diffusion internationaux.
L’exposition se tiendra du 8 au 19 juillet 2025 à la galerie Parade, au 7 rue de la Roquette, en plein cœur d’Arles, ville emblématique de la photographie mondiale. Le vernissage est prévu le 8 juillet à 17h30, en présence des artistes et partenaires du projet.