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​El Jadida : Le Parc Mohammed V, un joyau en péril, attend sa renaissance !


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mercredi 2 Juillet 2025

À El Jadida, le Parc Mohammed V, centenaire en sursis, s’éteint lentement dans un silence coupable. Jadis fleuron du patrimoine paysager marocain et théâtre d’un événement artistique d’envergure internationale, ce havre de verdure est aujourd’hui relégué à l’oubli. À l’aube de ses cent ans, il ne reste que des traces effacées d’une ambition délaissée.



C’est ici, en 2000, que naquit le tout premier Symposium International de Sculpture en plein air du Maroc. Placé sous le haut patronage de SAR la Princesse Lalla Meryem, à l'initiative l'Association Doukkala, il avait réuni des artistes venus de France, de Russie, de Belgique et du Liban, aux côtés de figures majeures de la scène marocaine telles qu’Ikram Kabbaj, initiatrice du projet, et M’hammed El Aadi, sculpteur doukkali célébré à l’étranger mais ignoré chez lui. L’objectif était clair : bâtir un fonds national de sculptures et inscrire durablement le Maroc dans le circuit de l’art contemporain mondial.

Vingt-cinq ans plus tard, les sculptures s’effritent sous l’effet du temps, la végétation centenaire se meurt, et la mémoire collective s’estompe. Le parc, pourtant berceau d’un mouvement artistique pionnier, sombre dans l’indifférence. La commune, responsable de sa gestion, laisse le site dépérir, sans qu’aucun projet sérieux de sauvegarde ne voie le jour.

Pourtant, le potentiel reste intact. Le Parc Mohammed V n’est pas un simple espace vert. Il est un témoin rare de l’audace culturelle marocaine, un symbole d’ouverture et de création. Sa réhabilitation doit être totale, ambitieuse et immédiate.

Elle passe par trois engagements clairs : restaurer les œuvres du symposium et créer un parcours muséal en plein air ; mettre en place un programme scientifique de préservation des essences rares ; enfin, donner vie au fonds national de sculptures promis en 2000.

Plus qu’une urgence patrimoniale, il s’agit d’un devoir de mémoire. Redonner souffle à ce lieu, c’est affirmer que le Maroc ne tourne pas le dos à ses pionniers. C’est rappeler que la culture ne se conserve pas à coups de slogans, mais à travers des actes forts, concrets, durables.

Le Parc Mohammed V peut redevenir ce qu’il a été : un phare. Encore faut-il que la volonté suive. Faute de quoi, El Jadida perdra à jamais l’un de ses plus beaux héritages.
 
Mohamed LOKHNATI









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