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L’Humeur : Excédé, Hajib tire dans le tas


Rédigé par Anis HAJJAM le Vendredi 12 Septembre 2025



L’Humeur : Excédé, Hajib tire dans le tas
Hajib Farhane est en colère. Dans un entretien accordé fin août à Radio France International (RFI), le chanteur prévient : « L’aïta ne parle pas d’amour, mais des guerres, des révoltes. » Pour le festif, on repassera. Lui qui aime l’aïta de Abda, le hasbaoui, pousse un cri de lamentation : « Je souhaite qu’on documente le genre, qu’on retranscrive les textes transmis oralement et qu’on enregistre les maîtres encore de ce monde. » Mais le cheikh ne semble pas être au courant. En 2017 sort l’anthologie « Chikhates et chioukhs de l’aïta », réalisée par Atlas Azawan sous la direction de Brahim El Mazned. Ce travail reçoit le Coup de Cœur de l’Académie Charles-Cros des Musiques du monde. Seulement, Hajib n’y figure pas, ni en texte, ni en photo, ni en enregistrement. Les plus grands, femmes et hommes, contribuent à cette aventure humaine : Aïda, Ouled Ben Äguida, Khadija Margoum, les Frères Zarhouni, Khadija Al Bidaouia, Hadda Ouâakki, Chama Zaz, Mustapha Rahmani, Said El Guerfti… Il y a ensuite un dérèglement, un parfum de contradiction : « J’ai fait en sorte que le jeune public puisse s’intéresser à l’aïta. La manière avec laquelle j’ai chanté, c’était pour rapprocher cet art des jeunes (…) L’aïta demande une voix forte. C’est un appel, il faut qu’il soit entendu. » Cette jeunesse a ses codes. Elle modernise et essaie de capter le plus d’oreilles. Ce qui a la faculté d’indisposer Farhane : « Quand cette musique sort de son moule, ce n’est plus de l’aïta, cela devient une simple chanson commerciale et éphémère. » Et de tonner : « Sans talent, il n’y a pas d’artiste. Il y a une grande di érence entre quelqu’un de vraiment talentueux et celui qui veut juste faire de l’argent avec l’art. Ce dernier ne va rien donner musicalement. » Reste cette traque dont le cheikh fait les frais au vu et au su des autorités : « Le problème actuellement, c’est que quand tu sors quelque chose, dès le lendemain tout le monde va le chanter, se l’approprier et tu ne sais plus à qui appartient la chanson. J’ai mis des nouveautés de côté. Tout est écrit, tout est prêt, mais j’attends que les responsables trouvent une solution. » Si ce n’est pas de l’acharnement !