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Zones économiques spéciales: Nécessité d’une profonde réflexion


Rédigé par W.S. Lundi 1 Mai 2023



Le nombre des zones économiques spéciales (ZES) ne cesse d’augmenter en Afrique, mais leurs performances restent en deçà des objectifs fixés en termes d’industrialisation, d’attraction des investissements directs étrangers (IDE) et de création d’emplois, selon un rapport publié en décembre dernier par le ministère sénégalais de l’Economie, du plan et de la coopération.Le rapport précise que l’Afrique compte au total 237 ZES réparties sur 37 pays.
 
Les pays africains qui abritent le plus grand nombre de ces zones sont le Kenya (61), le Nigeria (38), l’Ethiopie (18), l’Egypte (10) et le Cameroun (9).  En ce qui concerne les domaines d’activités, les ZES africaines ne sont pas suffisamment spécialisées. 89% d’entre elles sont multisectorielles (agro-alimentaire, équipements et appareils, produits pharmaceutiques, etc.). Seuls l’Ethiopie (Hawassa/textile), le Gabon (Nkok/bois) et le Maroc (Tanger Med et Kénitra/industrie automobile et industrie aéronautique) ont jusqu’ici développé des zones spécifiques pour exploiter leurs avantages comparatifs dans des secteurs bien déterminés.
 
Définies comme étant des espaces géographiques délimités à l’intérieur des frontières d’un pays, qui offrent aux investisseurs des incitations fiscales (réduction ou la suppression des impôts), des infrastructures (terrains aménagés, bâtiments d’usine, services publics), un régime douanier spécial (exemption des intrants des droits de douane et de taxes) et des procédures administratives simplifiées par rapport à ce dont ils bénéficieraient normalement dans l’environnement national, les ZES doivent essentiellement leur notoriété aux pays asiatiques.
 
La création des zones économiques spéciales, dans les années 80, dans des villes portuaires chinoises telles que Zhangzhou et Shenzhen a permis à l’empire du Milieu de transformer structurellement son économie, à travers la diversification et l’accroissement de ses exportations de produits manufacturés.
 
Accélérer l’industrialisation
Selon la Banque mondiale, les ZES chinoises ont représenté au moins 22% du PIB, 46% des IDE et 60% des exportations au cours de ces dernières années. Elles ont également généré plus de 30 millions d’emplois et accéléré l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture et l’urbanisation du pays, tout en permettant un transfert des technologies, du savoir-faire technique et des compétences managériales.
 
Le rapport souligne dans ce cadre que les ZES africaines n’ont pas globalement réussi jusqu’ici à industrialiser les économies du continent. Entre 2015 et 2020, les produits manufacturés représentaient moins 25% des exportations africaines contre 61% des importations.
 
Des cas de succès ont été notés dans certains pays comme le Maroc, l’Ethiopie, l’Ile Maurice ou Djibouti. Hormis ces quelques exceptions, les ZES du continent n’ont pas été performantes comparativement à celles de l’Asie et de l’Amérique latine, où elles ont joué un rôle clé dans l’attraction des IDE, l’industrialisation et la création d’emplois.
 
 
 








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