Constituant plus de 90% du tissu économique national, les Petites et moyennes entreprises peinent à avoir accès au financement bancaire pour développer leurs activités et sécuriser leurs trésoreries. Ce débat s’est invité à la Chambre des représentants lors de la séance plénière consacrée aux questions orales au gouvernement, première du genre après l’ouverture de la session d’avril.
Intervenant à ce sujet, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Youness Sekkouri, a reconnu devant les députés que ce type d’entreprises souffrent d’un manque abyssal de financement.
Selon le ministre, il ne suffit pas de se focaliser sur le financement bancaire des PME et TPE pour remédier à ce problème qui semble structurel. Ceci a besoin d’une vision globale qui soit de nature à améliorer le climat des affaires pour cette catégorie. Raison pour laquelle le gouvernement élabore actuellement une nouvelle charte spécifique aux PME et TPE et qui sera soumise prochainement au Parlement, a annoncé le ministre, qui a également indiqué que son département prépare un plan de soutien aux entreprises à l’échelon régional, et ce, en partenariat avec les centres régionaux d’investissement.
La situation est PME et TPE est tellement fragile qu’elles demeurent incapables de faire face aux chocs externes comme c’était le cas durant la crise du Covid-19. Il a fallu des programmes d’urgence tels que Daman Oxygène et Daman Relance pour sauver ces entreprises. Sur ce point, Youness Sekkouri a reconnu que même ces dispositifs ne sont pas assez suffisants pour pallier les effets de la crise.
Pour permettre aux PME d’être plus résilientes, la maîtrise des programmes de soutien est de mise puisque les programmes actuels ne visent que quelques secteurs tels que le tourisme et le transport qui ont été impactés par la crise. À cet égard, Youness Sekkouri a annoncé que l’Exécutif est en cours d’élaboration d’une stratégie globale pour réorienter les programmes de financements en fonction des secteurs.
En plus du manque de financement, les PME souffrent également de la bureaucratie et de la complexité des procédures administratives. Le ministre a précisé qu’il faut absolument accélérer la numérisation.
De leur part, les députés ont soulevé la question de la concurrence déloyale du secteur informel qui pèse lourdement sur les PME. Le ministre, quant à lui, a fait part de sa volonté de renforcer le contrôle dans le cadre de l’inspection de travail afin de lutter plus efficacement contre l’évasion fiscale et la fraude sociale. Toutefois, le ministre a fait la distinction entre la fraude et la vulnérabilité des activités informelles.
Force est de constater qu’il existe une grande différence entre les business juteux qui évitent de rentrer dans l’économie formelle pour des raisons d’évasion fiscale et les commerces qui sont dans l’incapacité de supporter le coût d’une régularisation. L’Etat, rappelons-le, a mis en place la Contribution professionnelle unifiée (CPU) pour intégrer les travailleurs non-salariés et les activités libérales dans le régime de Sécurité sociale, ce qui permettra de facto leur intégration dans l’économie formelle.