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Violence faite aux enfants: Des lacunes législatives persistent


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 3 Janvier 2023

Malgré les efforts consentis pour éradiquer la violence faite aux enfants, les actes d’abus et d’exploitation sexuels subis par les garçons restent très souvent couverts de silence. C’est le constat qui ressort d’une récente étude réalisée par l’Association Meilleur Avenir pour Nos Enfants (AMANE).



Violence faite aux enfants: Des lacunes législatives persistent
 Réalisée en partenariat avec le Secrétariat international d’ECPAT auprès 36 travailleurs sociaux de première ligne contre la violence sexuelle au Maroc, l’enquête intitulée « Exploitation et abus sexuels des enfants: le cas spécifique des garçons», a révélé que 54% des dossiers traités par 36 travailleurs sociaux étaient constitués de garçons victimes d’exploitation et/ou d’abus sexuels. La tranche d’âge des 6-10 ans était la plus touchée (40%).
 
Et si les éléments à composante sexuelle réalisés à des fins de trafic constituent les formes les plus courantes d’exploitation sexuelle à l’égard des filles et des garçons, 19% du total des travailleurs interrogés ont indiqué avoir traité des cas où des garçons avaient généré et partagé des images et/ ou des vidéos sexuelles d’eux-mêmes, et 17% avaient géré des cas de garçons victimes de traite à des fins sexuelles.
 
Quant aux auteurs de ces actes, l’enquête a souligné qu’ils sont constitués principalement de sexe masculin (67%) contre 33% de sexe féminin. Dans les cas les plus courants, ces auteurs sont, soit un membre de la famille âgé de plus de 18 ans (47%), un ami de la famille ou un autre parent (36%) ou une personne en position d’autorité.
 
Quant aux contreparties les plus courantes dans les situations d’exploitation sexuelle des garçons, l’enquête identifie l’argent (47%), la sécurité (15%), des biens (15%), un abri (6%), et autres (18%).
 
A l’heure où le fléau de la violence sexuelle faite aux garçons est passé « sous silence » pour différentes raisons socioculturelles et de genre, les victimes exposées à de l’exploitation et à des abus sexuels ont, d’après les résultats de l’enquête, souffert de maladies jusqu’au point de développer des troubles psychologiques, physiques et cognitifs.
 
Malgré les efforts consentis afin de garantir une meilleure protection des enfants contre les risques de violence, notamment sexuelle, le Maroc reste à la traîne, d’après les conclusions du rapport, principalement en raison de la persistance de plusieurs « lacunes » spécifiques aux dispositions législatives qui, selon le rapport, ne garantissent pas la protection des enfants de plus de 15 ans contre la violence sexuelle mais aussi du viol (article 486 du
Code pénal).
 
Le rapport de AMANE préconise, à cet égard, la révision du cadre légal relatif à la violence sexuelle dans le sens d’une criminalisation claire des situations d’abus et d’exploitation sexuels en ligne, mais aussi du renforcement des mesures de protection et de prise en charge, telles qu’assurées par les services d’aide aux enfants victimes d’abus ou d’exploitation sexuelle.