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Viande blanche: Le train de consommation se maintient, malgré les critiques sur la qualité


Rédigé par Mina ELKHODARI Jeudi 13 Avril 2023

La consommation de viande blanche par individu reste à un niveau important, bien que la chaîne de distribution affiche, selon une enquête parlementaire, plusieurs dysfonctionnements qui pèsent sur la qualité de la viande livrée au consommateur. Détails.



En dépit de la hausse inattendue qu’a connue son prix ces derniers mois (jusqu’à 18 dirhams/kg), la viande blanche trouve toujours sa place dans les plats des ménages.  Ainsi, chaque personne, au Maroc, consomme en moyenne annuelle 19.7 Kg de viande blanche. L’offre, quant à elle, ne manque pas, car le Royaume dispose de 8527 unités d’élevage de poulets, produisant 782.000 tonnes de viande de volaille. C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport d’une mission parlementaire sur la filière avicole et le réseau de commercialisation des produits agricoles au Maroc.

Toutefois, malgré le succès de la filière des volailles et un contexte de crise socio-économique difficile, la chaîne de distribution et de commercialisation du poulet au Maroc affiche des dysfonctionnements majeurs impactant le prix mais aussi la qualité de la viande blanche qui atterrit à la table du consommateur.

Dans ce sens, le présent rapport pointe du doigt les conditions de distribution de la viande blanche. Il fait ainsi remarquer que les poulets vivants sont généralement transportés dans des conditions qui ne respectent pas les normes de salubrité et de sécurité sanitaire. Un constat qui exige, selon la même source, d’introduire un soutien spécifique à l'achat de moyens de transport pour la volaille et la viande blanche, qui répondent aux normes requises.

A cela s’ajoutent la fluctuation des prix, et le problème du contrôle de canaux de distribution non approuvés, permettant aux plumeurs, communément appelé « les riacha », d’acquérir 90% de la part de marché. Dans le détail, le rapport de ladite mission indique que le marché est perturbé par la présence de près de 150.000 « riacha » qui accaparent une bonne partie de l’offre de viande blanche au détriment des unités homologuées pour cette mission.

Les « riacha » traitent, donc, la majorité du poulet existant sur le marché (90%) ou encore 10% de la viande de la dinde. Résultat : les 27 abattoirs et les 5 unités de découpe approuvées au Maroc ne traitent que 10% de la viande de poulet et 90% de la viande de dinde.

Un autre résultat frappant se dégage de l’enquête parlementaire en question. Près de 80% des poulets passent par les canaux traditionnels et les marchés de gros, tandis que seulement 20% des produits avicoles passent par des canaux modernes, principalement des abattoirs industriels.

D’autres maux impactent le secteur avicole, cette fois-ci concernant le volet relatif à l’investissement. D’ailleurs, a contrario de la bonne approche consistant à disposer d’une prévision sur le marché adéquat à la commercialisation de leurs produits, les investisseurs de  la filière se préoccupent d’abord de produire, puis cherchent ensuite le marché auquel ils vont destiner leurs produits.

De plus, le caractère traditionnel, la non structuration et la non réglementation des canaux de marketing et de distribution permettent l’intervention d’acteurs non structurés, favorisant ainsi le désordre dans le secteur. Preuve à l’appui, l’enquête relève une absence presque totale des marchés de gros spécifiques à la filière avicole, sauf à Casablanca.

Outre le fait que cette situation impacte négativement le pouvoir d’achat des ménages, elle constitue un frein au développement de la filière avicole, d’où la nécessité, selon la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), de renforcer le contrôle des points de vente, mais également de procéder à la réhabilitation et à la mise à niveau des « riachate », qui sont des petites boutiques de vente de volaille, en particulier celles situées près des zones urbaines à grande densité. L’idée serait, selon la fédération, de les convertir en points de vente contrôlés par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires.

Dans le même temps, la fédération signale que la fermeture des points de vente non-conformes a eu l’inconvénient de créer un déséquilibre entre l'offre et la demande, entraînant une chute des prix qui a causé des pertes aux éleveurs de volaille et même des faillites pour certains d'entre eux ou encore la réduction de la production pour d'autres.
En ce qui concerne les raisons derrière la hausse des prix du poulet, constatée ces derniers mois dans plusieurs marchés du Royaume, le rapport de ladite mission parlementaire a cité la hausse des coûts de production qui sont passés de 11 ou 11,50 dirhams kg à 16,50 ou 17 dirhams, en particulier à Casablanca et Rabat. 
 
Mina ELKHODARI
 
 








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