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Variole du singe : Peut-on compter sur le vaccin classique pour éviter la contagion ?


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 29 Mai 2022

Fièvre, douleurs musculaires, gros boutons... Depuis la mi-mai, le nombre de cas de variole du singe, transmis par gouttelettes respiratoires et contact prolongé, se répand sur le globe, surtout chez des patients jeunes. S’il n’existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, les traitements contre la variole « classique » peuvent être efficaces.



Le nombre de cas confirmés de variole du singe dans le monde ne cesse d’augmenter. Au total, 19 pays où la maladie est inhabituelle, la plupart en Europe, ont rapporté au moins un cas confirmé.

Les inquiétudes grandissent quant au risque d’épidémie mais cette maladie est beaucoup moins grave que la variole humaine. La variole du singe, ou Monkeypox, est un virus bien connu des scientifiques, et pourtant, sa récente propagation à travers le monde inquiète. La variole du singe est une zoonose virale, c’est-à-dire un virus qui se transmet de l’animal à l’Homme.

Si, dans la majorité des cas, la maladie est bénigne pour les humains, la question des traitements et du vaccin se pose alors que des cas ont été recensés simultanément dans plusieurs pays. Faut-il ressortir des cartons le vaccin contre la variole humaine pour protéger du monkeypox ? Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « le vaccin contre la variole « classique », qui a provoqué de graves épidémies en Europe jusqu’au XVIIIe siècle, est efficace à 85% pour prévenir de la variole du singe, pour laquelle il n’existe pas de vaccin propre ». Une vaccination antérieure contre la variole peut donc entraîner une maladie moins grave.

Une autre forme de variole ?

« Il s’agit d’un virus à ADN, donc stable d’un point de vue génétique, pas du tout comme un virus à ARN tel que le Covid ou du VIH. Ce sont de très gros virus, dont on ne doit pas craindre l’émergence des variants », explique Dr Ilham Adouane, médecin infectiologue. « C’est une maladie liée à un virus de la variole dont le réservoir animal sont des rongeurs et en particulier des écureuils arboricoles très probablement », ajoute-t-elle.

« La durée d’incubation peut durer de 5 à 21 jours. Ensuite, le malade souffre de fièvre et de fatigue qui durent quelques jours puis des lésions sur la peau apparaissent, ce sont des vésicules ou des pustules qui surgissent partout sur le corps », détaille la spécialiste.

Dans la majorité des cas, la maladie est bénigne et guérit spontanément après quelques semaines. Bien que la maladie porte le nom de « variole », elle n’est pas comparable au virus qui a été responsable jusqu’au XVIIIe siècle de dizaines de milliers de morts par an rien qu’en Europe. « C’était une maladie infectieuse très grave et mortelle dont le réservoir était uniquement l’Homme », indique Dr Adoune.

La variole du singe n’a donc rien à voir avec la variole classique. Cette dernière est une maladie virale extrêmement grave qui a décimé une partie de la population humaine pendant des siècles. Son élimination a été le plus grand succès de l’OMS dans les années 1970, avec une recherche active et ciblée des cas, ainsi qu’une vaccination très importante dans la population mondiale. Les adultes de plus de 40 ans ont encore souvent une marque très caractéristique sur le bras.

Efficace à 85%

Doit-on ressortir les vaccins contre la variole pour contrer une potentielle épidémie ? Pour la spécialiste, rien ne le justifie. À ce jour, « il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre la variole du singe, mais on peut endiguer les flambées », explique l’OMS. « On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de l’orthopoxvirose simienne. Car le Monkeypox n’est pas le virus humain de la variole, ce sont deux virus proches mais différents », informe Dr Adouane.

« La protection conférée par le vaccin antivariolique contre le Monkeypox n’est donc logiquement pas totale, mais il offre ici une protection croisée, protégeant d’ailleurs plus contre la maladie que contre l’infection », estime-t-elle.

Ainsi, aujourd’hui, « on peut estimer que les personnes plus âgées seront protégées contre la variole du singe, en particulier les plus de 50 ans. Celles et ceux nés dans les années 1960-1970, car c’est la dernière génération née au temps de la vaccination antivariolique obligatoire. Avec la problématique qu’en prenant de l’âge, on perd des populations immunitaires, donc on ne peut pas parler ici d’immunité collective. Pour autant, les plus âgés ne semblent pas relever des groupes à risque de contact avec cette infection », poursuit l’infectiologue.


Meryem EL BARHRASSI


Moderna effectue des essais précliniques des vaccins contre la variole du singe
 
La Société pharmaceutique américaine Moderna teste des vaccins contre la variole du singe dans le cadre d’essais précliniques, a rapporté l’agence Reuters. Les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont déclaré que le gouvernement des États-Unis prévoyait de mettre en circulation un vaccin de marque Jynneos produit par l’entreprise danoise Bavarian Nordic.

Plus tôt, le 24 mai, l’OMS avait signalé que 131 cas confirmés d’infection humaine par la variole du singe avaient été signalés depuis le 7 mai et 106 cas présumés d’infection dans 19 pays.

En règle générale, le taux de létalité des épidémies de variole du singe se situe entre 1% et 10%, la majorité des décès survenant dans les groupes d’âge plus jeunes. Il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin contre la variole du singe, mais une vaccination préalable contre la variole classique permet également une prévention très efficace de la maladie.

 



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