Au moment où les groupes terroristes sévissent au Sahel, le Polisario se convertit de jour en jour au terrorisme après avoir échoué dans son projet séparatiste. Cela fait des années que les camps de Tindouf entretiennent des liens douteux avec les milices djihadistes en Afrique subsaharienne. Maintenant, le front devient un pourvoyeur majeur de combattants.
Plus d'une centaine de miliciens issus du Polisario sont enrôlés dans les rangs des branches sahéliennes de Daech et Al Qaida, selon les données livrées par le Directeur du Bureau central d'Investigations judiciaires, Cherkaoui, Habboub à Jeune Afrique.
Selon le patron du BCIJ, les membres du front séparatiste rejoignent de plus en plus aisément les groupes susmentionnés étant donné "la faiblesse des contrôles frontaliers".
Certains seigneurs du Polisario ont d'ores et déjà joué des rôles de commandement comme ce fut le cas d'Adnan Abou Walid al-Sahraoui, liquidé par l'Armée française en 2021 après avoir été l'un des têtes pensantes de la branche sahélienne de Daech.
"L’ex-leader de l’État islamique (EI) au Grand Sahara, Lahbib ould Abdi ould Said ould Bachir, alias Adnan abou Al Oualid Sahraoui, avait fait ses premières classes à partir de 1998 au sein du Polisario avant d’intégrer la mouvance islamiste radicale en 2008 sur fond de ralliement de la Katibat Tariq ibn Ziad relevant d’AQMI au nord-Mali", a expliqué le patron du "FBI marocain".
Les camps de Tindouf sont devenus une foyer de radicalisation et une pépinière de recrutement pour les organisations terroristes. Livrée au désespoir et aux illusions, la jeunesse des camps demeure une proie facile à la propagandes terroriste.
Dans son entretien avec Jeune Afrique, Cherkaoui Habboub a mis en garde contre la menace que constitue actuellement le Sahel où Daech a élu durablement domicile après son déclin au Moyen Orient. « La menace terroriste s’est déplacée du Moyen-Orient vers le Sahel, zone devenue un épicentre d’instabilité », a-t-il prévenu.