Les protocoles d’accord signés entre le ministère de la Transition numérique et ses partenaires institutionnels et académiques, marocains et étrangers, dessinent les premiers contours d’une IA souveraine. Ils traduisent une approche transversale, multisectorielle et résolument tournée vers l’ancrage local, en cohérence avec ma proposition d’un « modèle marocain de transformation numérique systémique » centré sur les usages et les réalités du territoire.
L’accord entre Mme Amal El Fallah Seghrouchni et M. Mohamed Saad Berrada sur l’intégration du numérique dans les programmes scolaires s’inscrit dans une logique que j’ai appelée « souveraineté cognitive ». L’enjeu n’est pas seulement technique, mais profondément épistémologique : il s’agit de préparer les jeunes générations à coexister avec l’IA, à en comprendre les ressorts, et à développer une posture critique. L’éducation à l’IA doit combiner hybridation des savoirs, personnalisation de l’apprentissage et inclusion des compétences locales. C’est le socle d’une citoyenneté numérique marocaine.
L’accord avec le Groupe Crédit Agricole du Maroc visant à digitaliser les TPE agricoles et déployer des relais d’e-services dans les zones rurales illustre parfaitement ma thèse d’un numérique pour la justice territoriale. L’inclusion numérique n’est pas qu’un objectif technique : elle relève d’une vision systémique de l’aménagement du territoire et de la reconquête des marges par la donnée. Il s’agit de doter les acteurs du monde rural d’outils de décision intelligents adaptés à leurs écosystèmes, tout en valorisant les savoir-faire endogènes.
Le mémorandum d’entente avec le ministère de l’Inclusion économique et de l’Emploi représente un levier stratégique. Comme je l’explique dans mes ouvrages, l’IA transforme la nature même de l’employabilité : il ne s’agit plus seulement d’acquérir des compétences techniques, mais de développer des capacités d’adaptation, d’éthique et d’intelligence collaborative. L’analyse prédictive du marché du travail, la reconversion par les plateformes IA et l’accompagnement des TPME sont autant d’axes qui doivent s’inscrire dans un pilotage intégré de la transition productive nationale.
La création du centre Al Jazari à Nador est emblématique d’un recentrage nécessaire : investir dans les périphéries pour structurer un écosystème technologique inclusif. Ce projet concrétise ma proposition d’une « territorialisation de la souveraineté IA », articulée autour de formations certifiantes, de la recherche appliquée et de l’accompagnement des startups. Il témoigne d’un ancrage local, mais aussi d’une ambition internationale. Le choix du nom « Al Jazari » n’est pas anodin : il renvoie à l’héritage scientifique du monde islamique et à la volonté de réconcilier tradition et innovation.
L’accord signé avec l’UM6P sur les centres de données s’aligne sur mon plaidoyer pour une souveraineté informationnelle stratégique. Dans Gouverner l’IA, je montre que la maîtrise des infrastructures numériques – cloud, data centers, cybersécurité – est la condition sine qua non de toute autonomie dans l’économie numérique. La collaboration entre l’État et les universités d’élite doit viser la création d’un cloud souverain, interopérable, écoénergétique, sécurisé, et aligné sur les standards éthiques et environnementaux.
L’accord avec le ministère de la Transition énergétique incarne la logique de double transition que je défends : numérique et écologique. L’IA peut devenir un levier de durabilité, à condition d’en repenser l’empreinte environnementale. La planification de centres de données verts et circulaires s’inscrit dans une économie régénérative, où l’intelligence artificielle optimise l’allocation des ressources, anticipe les usages, et réduit les externalités négatives. Le Maroc y a une carte majeure à jouer.
Le partenariat avec le PNUD dans le cadre de l’initiative Digital for Sustainable Development traduit la volonté du Maroc de devenir un hub numérique pour l’Afrique et le monde arabe. Dans mon livre L’IA, un pont Sud-Sud, je plaide pour que le Maroc joue un rôle de catalyseur, capable d’exporter un modèle d’IA responsable, inclusif et adapté aux réalités du Sud global. La diplomatie numérique est un axe stratégique de souveraineté.
L’accord avec la DCO insiste sur l’éthique, l’équité et l’autonomisation. Il rejoint ma notion de « gouvernance éthique augmentée » : dans un monde façonné par les algorithmes, il faut garantir des garde-fous démocratiques, une transparence des systèmes, une diversité linguistique et une accessibilité universelle. Le programme We-Elevate et le projet Green Cloud Morocco matérialisent cette volonté d’un numérique centré sur l’humain et aligné sur les ODD.
Le partenariat avec Current AI sur l’éthique, la sécurité et la diversité des applications de l’IA prolonge mes travaux sur la participation du Maroc à la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle. Il est impératif que les pays du Sud participent activement à la définition des normes, des protocoles et des usages de l’IA. Le Maroc, de par sa stabilité, sa vision stratégique et sa capacité d’innovation, peut devenir un acteur normatif majeur, et non un simple récepteur de technologies étrangères.
Les Assises nationales de l’IA ont ouvert un nouveau chapitre de la transformation numérique marocaine. Pour qu’elles ne restent pas un simple événement de communication, il faudra articuler ces engagements autour d’une feuille de route systémique, cohérente, pilotée, évaluée. L’IA n’est pas une fin en soi, mais un levier de transformation structurelle. C’est le moment d’oser un modèle marocain, éthique, souverain, inclusif et tourné vers l’avenir.
Dr Az-Eddine Bennani
Professeur, expert en intelligence artificielle
Auteur de 'L’intelligence artificielle au Maroc – Souveraineté, inclusion et transformation systémique' et 'Gouverner l’IA – Savoirs, systèmes et performances'
L’accord entre Mme Amal El Fallah Seghrouchni et M. Mohamed Saad Berrada sur l’intégration du numérique dans les programmes scolaires s’inscrit dans une logique que j’ai appelée « souveraineté cognitive ». L’enjeu n’est pas seulement technique, mais profondément épistémologique : il s’agit de préparer les jeunes générations à coexister avec l’IA, à en comprendre les ressorts, et à développer une posture critique. L’éducation à l’IA doit combiner hybridation des savoirs, personnalisation de l’apprentissage et inclusion des compétences locales. C’est le socle d’une citoyenneté numérique marocaine.
L’accord avec le Groupe Crédit Agricole du Maroc visant à digitaliser les TPE agricoles et déployer des relais d’e-services dans les zones rurales illustre parfaitement ma thèse d’un numérique pour la justice territoriale. L’inclusion numérique n’est pas qu’un objectif technique : elle relève d’une vision systémique de l’aménagement du territoire et de la reconquête des marges par la donnée. Il s’agit de doter les acteurs du monde rural d’outils de décision intelligents adaptés à leurs écosystèmes, tout en valorisant les savoir-faire endogènes.
Le mémorandum d’entente avec le ministère de l’Inclusion économique et de l’Emploi représente un levier stratégique. Comme je l’explique dans mes ouvrages, l’IA transforme la nature même de l’employabilité : il ne s’agit plus seulement d’acquérir des compétences techniques, mais de développer des capacités d’adaptation, d’éthique et d’intelligence collaborative. L’analyse prédictive du marché du travail, la reconversion par les plateformes IA et l’accompagnement des TPME sont autant d’axes qui doivent s’inscrire dans un pilotage intégré de la transition productive nationale.
La création du centre Al Jazari à Nador est emblématique d’un recentrage nécessaire : investir dans les périphéries pour structurer un écosystème technologique inclusif. Ce projet concrétise ma proposition d’une « territorialisation de la souveraineté IA », articulée autour de formations certifiantes, de la recherche appliquée et de l’accompagnement des startups. Il témoigne d’un ancrage local, mais aussi d’une ambition internationale. Le choix du nom « Al Jazari » n’est pas anodin : il renvoie à l’héritage scientifique du monde islamique et à la volonté de réconcilier tradition et innovation.
L’accord signé avec l’UM6P sur les centres de données s’aligne sur mon plaidoyer pour une souveraineté informationnelle stratégique. Dans Gouverner l’IA, je montre que la maîtrise des infrastructures numériques – cloud, data centers, cybersécurité – est la condition sine qua non de toute autonomie dans l’économie numérique. La collaboration entre l’État et les universités d’élite doit viser la création d’un cloud souverain, interopérable, écoénergétique, sécurisé, et aligné sur les standards éthiques et environnementaux.
L’accord avec le ministère de la Transition énergétique incarne la logique de double transition que je défends : numérique et écologique. L’IA peut devenir un levier de durabilité, à condition d’en repenser l’empreinte environnementale. La planification de centres de données verts et circulaires s’inscrit dans une économie régénérative, où l’intelligence artificielle optimise l’allocation des ressources, anticipe les usages, et réduit les externalités négatives. Le Maroc y a une carte majeure à jouer.
Le partenariat avec le PNUD dans le cadre de l’initiative Digital for Sustainable Development traduit la volonté du Maroc de devenir un hub numérique pour l’Afrique et le monde arabe. Dans mon livre L’IA, un pont Sud-Sud, je plaide pour que le Maroc joue un rôle de catalyseur, capable d’exporter un modèle d’IA responsable, inclusif et adapté aux réalités du Sud global. La diplomatie numérique est un axe stratégique de souveraineté.
L’accord avec la DCO insiste sur l’éthique, l’équité et l’autonomisation. Il rejoint ma notion de « gouvernance éthique augmentée » : dans un monde façonné par les algorithmes, il faut garantir des garde-fous démocratiques, une transparence des systèmes, une diversité linguistique et une accessibilité universelle. Le programme We-Elevate et le projet Green Cloud Morocco matérialisent cette volonté d’un numérique centré sur l’humain et aligné sur les ODD.
Le partenariat avec Current AI sur l’éthique, la sécurité et la diversité des applications de l’IA prolonge mes travaux sur la participation du Maroc à la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle. Il est impératif que les pays du Sud participent activement à la définition des normes, des protocoles et des usages de l’IA. Le Maroc, de par sa stabilité, sa vision stratégique et sa capacité d’innovation, peut devenir un acteur normatif majeur, et non un simple récepteur de technologies étrangères.
Les Assises nationales de l’IA ont ouvert un nouveau chapitre de la transformation numérique marocaine. Pour qu’elles ne restent pas un simple événement de communication, il faudra articuler ces engagements autour d’une feuille de route systémique, cohérente, pilotée, évaluée. L’IA n’est pas une fin en soi, mais un levier de transformation structurelle. C’est le moment d’oser un modèle marocain, éthique, souverain, inclusif et tourné vers l’avenir.
Dr Az-Eddine Bennani
Professeur, expert en intelligence artificielle
Auteur de 'L’intelligence artificielle au Maroc – Souveraineté, inclusion et transformation systémique' et 'Gouverner l’IA – Savoirs, systèmes et performances'