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Transformation de l’administration publique : AMAEENA remet son Livre Blanc à la CSMD


Vendredi 27 Novembre 2020

L'Association marocaine des anciens élèves de l’École nationale d'administration de France (AMAEENA) a publié un Livre Blanc intitulé «Nouveau modèle de développement : La nécessaire transformation de l’administration publique». Ce document étant consacré à la transformation de l’administration publique dans le cadre du nouveau modèle de développement.



Transformation de l’administration publique : AMAEENA remet son Livre Blanc à la CSMD
Cette contribution, qui a été remise au président de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD), Chakib Benmoussa, s'inscrit dans le cadre des réflexions nationales sur le nouveau modèle de développement, qui bénéficient de la Haute Sollicitude de Sa Majesté le Roi, et s’appuie sur la pratique de hauts fonctionnaires et de praticiens des politiques publiques, relève le communiqué.

Convaincus que l’administration publique constitue l’épine dorsale du nouveau modèle de développement dont elle doit accompagner efficacement la mise en œuvre et ne surtout pas en constituer un frein, les contributeurs du Livre Blanc, ont souhaité apporter des réflexions sur les principaux enjeux et défis, ainsi que des propositions en vue de sa transformation profonde, et ce au travers de trois axes à savoir, «Une administration qui devient plus efficace», «Une administration qui répond à la montée des besoins sociaux» et «Une administration qui se positionne en locomotive de l’essor économique».

Accélération de la réforme : une condition sine qua non pour une administration plus efficace

«La question de l’efficacité de l’administration traite des transformations juridiques et statutaires de l’administration dans les territoires, mais aussi et avant tout de la culture et des outils de l’administration et du fonctionnaire. La régionalisation avancée, la déconcentration, les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies doivent être des leviers pour changer de manière résolue les modes d’action de l’administration, mais également la notation, le parcours, la gestion de carrière et les compétences des fonctionnaires et hauts fonctionnaires», note l'AMAEENA.

«Les réformes en cours ont atteint des seuils qui rendent crédible la perspective d’une remise à plat totale, d’autant que la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement constitue de ce point de vue une opportunité unique d’impulser une dynamique consensuelle, large et une approche pédagogique pour engager l’État sur le chemin de cette réforme», poursuit l'Association.

«Cette remise à plat ne saurait se faire sans des contreparties claires pour les fonctionnaires, la formation continue, des garanties statutaires, et des régimes de primes à la performance incitatifs pour les fonctions d’encadrement. Notre analyse est que le rythme et la profondeur des réformes doivent nécessairement s’accélérer pour disposer d’une administration au service des deux enjeux primordiaux pour le développement : l’amélioration de la protection sociale et le développement économique», a-t-elle ajouté.

De nouvelles perspectives pour répondre aux besoins sociaux

Le deuxième axe relatif à la réponse à la montée des besoins sociaux traite des réformes nécessaires pour atteindre les objectifs que se donne l’État dans les domaines sociaux notamment l’extension de la couverture médicale, des filets de protection sociale pour les plus démunis, la prise en charge de la vieillesse et l’amélioration du système d’éducation-formation, relève la même source, notant que les réformes engagées notamment l’extension de la protection sociale doivent permettre la clarification et la simplification pour les bénéficiaires de la protection sociale tout en s’inspirant des dernières perspectives internationales en matière de définition des catégories bénéficiaires, y compris les limites récemment démontrées des techniques dites de ciblage en Amérique latine.

Et de poursuivre: «La question de l’extension de la protection sociale va de pair avec une réforme et une extension des régimes contributifs afin que tous puissent contribuer à hauteur de leur possibilité, ces régimes étant les garants de la pérennité de ces protections. Enfin, la couverture des besoins sociaux nécessite des réformes profondes de structures au sein des administrations, des réformes qui demandent d’ailleurs la clarification et la contractualisation des rapports entre la sphère publique et le secteur privé, entre la logique de service public et la logique de profit qui de notre point de vue ne sont pas irréconciliables».

«A l’Éducation nationale, il s’agit d’engager une remise à plat des rapports entre les enseignants et les établissements, d’ouvrir les établissements sur la société et de favoriser une nouvelle gouvernance ancrée dans les territoires. A la Santé, les réformes de gouvernance sont inéluctables pour garantir la croissance et l’amélioration des services publics et privés», note le communiqué.

«Pour cela, une refonte des formations et curricula des personnels médicaux est nécessaire pour former plus et répondre au déficit actuel de personnels. Une remise à plat de la gouvernance du ministère autour de ses missions de gouvernance, supervision et formation, et une autonomisation graduelle des établissements publics régionaux sont des pistes de travail à consolider. La contribution et les obligations du secteur privé notamment dans le domaine du recouvrement fiscal doivent être impérativement posés dans le débat», lit-on dans le communiqué.

Pour un meilleur pilotage de la dépense publique

Le troisième axe relatif à l’accélération de l’essor économique revient, quant à lui, sur les enjeux de la rationalisation des dépenses de l’État et des administrations pour un meilleur pilotage de la dépense publique, qui mieux employée peut être un levier plus important et qualitatif de la croissance économique. «Nous traitons également du rôle majeur que doit jouer l’administration pour s’assurer et permettre la croissance du secteur privé, en particulier des très petites et moyennes entreprises (TPME)», relève l'AMAEENA.

La refonte de la fiscalité et de son équilibre entre les différents facteurs de production, capital et travail est un horizon nécessaire de travail et nous suggérons que le débat entamé au moment des Assises de la fiscalité puisse trouver un aboutissement concret autour des préconisations de la Commission spéciale notamment pour déterminer une ligne de crête entre la perspective pour l’État de maintenir un volume de recettes lui permettant d’investir tout en adoptant un profil de taxation qui permette d’élargir sa base fiscale notamment en favorisant l’emploi formel et durable, soulève le communiqué.

Le rythme et la meilleure répartition de la croissance nationale suppose que la population active marocaine dans toute sa diversité soit mieux employée, et donc de répondre concrètement aux demandes sous-jacentes de participation et d’inclusion des jeunes et des femmes au marché du travail. Ce déficit, constitue un véritable handicap dans la structure de la croissance économique au Maroc et le résoudre permettrait d’élargir graduellement la base fiscale de l’État.

«De ce point de vue, les mesures d’accompagnement sur le marché du travail doivent faire l’objet d’un examen attentif. Enfin, il convient de construire les perspectives de croissance de long terme qui de notre point de vue nécessitent de renforcer le positionnement du Maroc en tant que hub africain et peuvent se situer au cœur même de notre continent», selon l'Association.

«L’augmentation des flux d’investissements et des exportations du Maroc vers les pays africains ces dix dernières années nous paraît une politique cohérente et solide, de co-développement, qui pourrait être accompagnée par de nouvelles mesures visant une intégration régionale beaucoup plus poussée afin de la conforter et l’amplifier», précise la même source.

Créée en 1990, l'AMAEENA regroupe les anciens élèves ayant suivi le cycle initial ou une formation diplômante de l’ENA. Elle a pour objectifs notamment de fédérer les anciens élèves au Maroc et consolider les liens de fraternité entre anciens élèves au Maroc et dans le monde et promouvoir les valeurs liées à l’intérêt général et au service de l’Etat, à la modernisation et à la réforme de l’Etat, à l’accès méritocratique aux postes de responsabilité et à la formation des hauts fonctionnaires.








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