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Titulaires de doctorats : le ministère de l’Enseignement supérieur mise sur les universités privées


Rédigé par Anass Machloukh Lundi 24 Janvier 2022

Très en colère, les titulaires de doctorat en situation de chômage revendiquent toujours leur intégration dans la Fonction publique. Conscient de ce problème légué par le gouvernement précédent, le ministère de tutelle veut le régler à la racine, en pariant sur les universités privées. Détails.



Titulaires de doctorats : le ministère de l’Enseignement supérieur mise sur les universités privées

L’un des dossiers les plus difficiles légués par le gouvernement précédent, celui des titulaires de doctorats en situation de chômage est un casse-tête qui préoccupe visiblement le ministère de tutelle d'autant que ces derniers sont montés au créneau pour revendiquer leur intégration dans la Fonction publique dans les différentes universités du Royaume. Ce sujet épineux a été à l’ordre du jour à la Chambre des représentants lors de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales. Interrogé sur les revendications des docteurs chômeurs, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatitf Miraoui, qui n’a pu se présenter à l’hémicycle à cause de sa contamination au covid-19, a laissé à son camarade au gouvernement, Younes Sekkouri, le soin de porter sa parole. 
 
Avec des termes mûrement choisis, le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'Emploi et des compétences, s’est montré très compréhensif de la colère des docteurs qui n’ont eu de cesse de manifester depuis le mandat précédent. “ Le gouvernement reconnaît la valeur des détenteurs de doctorats qui ont fourni des efforts considérables durant leur parcours”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’un grand effort a été fourni pour permettre à cette catégorie d’avoir plus de place dans le recrutement public. “Il y a eu augmentation des postes budgétaires dévolus à cette catégorie ces dernières années” , a indiqué le ministre, selon qui, les postes budgétaires annuels attribués à l’Enseignement supérieur ont augmenté de 350 entre 2012 et 2017 à 800 actuellement. 
 
Considérant que ces chiffres demeurent tout de même dérisoires, le ministère de tutelle ne veut pas se contenter d’intégrer les actuels et les futurs docteurs dans la Fonction publique. Une solution jugée partielle. À entendre ses réponses relayées par Younes Sekkouri, on comprend bien que le département d’Abdellatif Miraoui compte sur le secteur privé pour absorber le chômage dans les rangs des titulaires de doctorat. Raison pour laquelle le ministère de tutelle veut opérer une réforme globale du cycle de doctorat pour permettre une meilleure formation et une meilleure mobilité des futurs chercheurs pour qu’ils puissent répondre aux exigences du marché de travail et notamment à celles des universités privées. 
 
En effet, la crise des docteurs en état de chômage n’est qu’un des reflets du fossé qui sépare l’université marocaine du marché du travail et qui fait peser trop de pression sur la Fonction publique, notamment dans le domaine de l'enseignement supérieur. Etant donné que les chercheurs et les titulaires du doctorat n’ont pas d’autres débouchés que l’enseignement dans l’université, ils s’y accrochent comme seule perspective de carrière. rapprocher la formation supérieure au monde entrepreneurial et technologique est l'une des finalités essentielles de la réforme globale de l’enseignement supérieur que prépare actuellement le ministre de tutelle, Abdellatif Miraoui, qui a annoncé son ambition de vouloir former une nouvelle génération de chercheurs au service de l’innovation.