
Selon le rapport, les marges des laboratoires varient de 12 DH à 115 Dh, sachant que, rappelle le Conseil, “les frais liés à la composante du personnel et à l’amortissement des équipements et d’aménagement devraient baisser en fonction de l’augmentation du nombre des tests par jour et la réalisation parallèle des autres types de tests de diagnostic par le même laboratoire”.
L’étude a montré également que les marges varient en fonction de la taille du laboratoire, le nombre de tests réalisés et le choix d’investissement adopté pour chaque laboratoire. Selon les calculs réalisés par les services d’instruction du conseil, les résultats nets annuels des laboratoires privés peuvent varier de plus de 126 952 milles dirhams, si le laboratoire ne réalise que la prestation de PCR conventionnelle, à plus de 1,7 million en cas de réalisation simultanée de tous les types de tests.
Le Conseil de la Concurrence est parvenu à cette conclusion en examinant scrupuleusement le coût de production des tests. Les instructeurs du Conseil ont constaté que le prix de revient du test PCR conventionnel dépend fortement des coûts de réactifs et consommables à raison de 38% pour un prix minimum de coût de revient, à 61% pour un prix maximum. “La part du prix du réactif à lui seul varie entre 13% pour le cas d’un réactif produit localement, à 37% pour le cas d’un réactif importé”, lit-on sur le document qui est paru sur le site officiel", explique le rapport. Sur ce point, le Conseil trouve le prix de revient sous-estimé dans la mesure où les charges communes (personnel, amortissement, équipements, charges divers…) ayant été comptabilisées pour chaque type de test, n’ont pas été répartis par type de tests faute de clé de répartition adéquate.
Prenant acte de la réalité du marché des tests, le Conseil a émis une série de recommandations pour tirer les conclusions de la crise liée à la pandémie. L’étude recommande d’atténuer la dépendance du marché national des chaînes d’approvisionnement mondiales. Ceci est d’autant plus nécessaire que le marché national est dominé par les importateurs et les distributeurs qui génèrent plus de 90% de son chiffre d’affaires. A titre d’exemple, le Conseil évoque le marché des réactifs de tests COVID qui, selon le rapport, compte un seul fabricant national avec un produit « 100% marocain », et deux fabricants avec des licences de fabrication d’origine coréenne. Pour renforcer le tissu productif national, le Conseil préconise un cadre législatif de référence pour la mise sur le marché des réactifs « 100% marocains » et de favoriser l’innovation dans l’industrie de tests de diagnostic. Le rapport propose également d’encourager la consommation des réactifs fabriqués localement.
Par ailleurs, pour un tissu productif plus solide, le Conseil de la Concurrence propose une amélioration de la gouvernance du secteur des médicaments et des dispositifs médicaux. Raison pour laquelle l’étude plaide pour la mise à jour et l’opérationnalisation de la plateforme de soumission des demandes d’enregistrement. Pour ce faire, la mise en place de l’Agence Nationale du Médicament est indispensable.
Le Conseil rappelle que la contribution des entités privées ne dépasse pas 31% du total des tests effectués depuis le début de la pandémie à la fin de l’année 2021. De son côté, le secteur public a réalisé 68% des tests PCR dont 40% ont été assurés par l’Hôpital militaire