En 2024, le réseau bancaire du Royaume a connu une inflexion stratégique. Le nombre total d’agences s’est établi à 5.692, marquant un recul net de 120 agences pour les banques classiques, compensé en partie par l’ouverture de 7 nouvelles unités participatives. Cette contraction s’inscrit dans une logique de rationalisation des points physiques, dictée notamment par l’accélération de la digitalisation des services bancaires.
Fait notable : malgré cette réduction, la densité bancaire s’est améliorée. On recense désormais 4.709 adultes de plus de 15 ans par agence, contre 4.791 en 2023, traduisant une meilleure couverture relative de la population. Le ratio d’agences pour 10.000 habitants reste stable à 2,1. En parallèle, le parc de guichets automatiques bancaires (GAB) poursuit sa croissance (+1%), atteignant 8.328 unités.
Les disparités régionales restent toutefois marquées : Casablanca-Settat concentre à elle seule 28% des agences, 39% des dépôts et 65% des crédits, creusant l’écart avec les autres régions comme Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès.
Le segment des banques participatives confirme sa dynamique ascendante. En 2024, leurs financements ont progressé de 19,9%, atteignant 33,8 milliards de dirhams. Ces crédits sont dominés à 99% par les produits Mourabaha, orientés principalement vers l’immobilier (78,7%), suivis de l’équipement (15,4%) et de la consommation (5,9%).
Le réseau participatif compte désormais 206 agences, bien implantées dans les douze régions, mais toujours concentrées dans les grandes agglomérations. Ce développement traduit une structuration progressive du modèle de finance éthique au Maroc.
Fait notable : malgré cette réduction, la densité bancaire s’est améliorée. On recense désormais 4.709 adultes de plus de 15 ans par agence, contre 4.791 en 2023, traduisant une meilleure couverture relative de la population. Le ratio d’agences pour 10.000 habitants reste stable à 2,1. En parallèle, le parc de guichets automatiques bancaires (GAB) poursuit sa croissance (+1%), atteignant 8.328 unités.
Les disparités régionales restent toutefois marquées : Casablanca-Settat concentre à elle seule 28% des agences, 39% des dépôts et 65% des crédits, creusant l’écart avec les autres régions comme Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès.
Le segment des banques participatives confirme sa dynamique ascendante. En 2024, leurs financements ont progressé de 19,9%, atteignant 33,8 milliards de dirhams. Ces crédits sont dominés à 99% par les produits Mourabaha, orientés principalement vers l’immobilier (78,7%), suivis de l’équipement (15,4%) et de la consommation (5,9%).
Le réseau participatif compte désormais 206 agences, bien implantées dans les douze régions, mais toujours concentrées dans les grandes agglomérations. Ce développement traduit une structuration progressive du modèle de finance éthique au Maroc.
Comptes de paiement : Un tremplin pour l’inclusion numérique
L’année 2024 aura marqué une rupture nette en matière d’inclusion financière. Le nombre de comptes de paiement ouverts a bondi de 33%, pour atteindre 13,8 millions d’unités. Cette progression est largement soutenue par les programmes sociaux et la volonté politique d’élargir l’accès aux services financiers.
Le taux d’activation a connu une hausse remarquable, passant de 17,7% à 28%, ce qui représente 3,81 millions de comptes actifs au dernier trimestre. Les transactions associées à ces comptes ont explosé de 323%, culminant à 43,6 milliards de dirhams, principalement portées par les virements d’aides sociales (22,8 MMDH). Les retraits représentent 56% des opérations, les transferts 27% et les dépôts 11%.
Le paiement électronique poursuit sa montée en puissance. Le nombre de terminaux de paiement (TPE) installés a crû de 13%, atteignant 94.387 unités, dont 72% sont actifs. L’adoption du paiement par Mobile-Wallet s’est fortement accélérée : 93% des TPE l’acceptent désormais, contre 75% un an plus tôt.
Casablanca reste la locomotive de ce mouvement, avec 35% du parc national. Le volume des paiements par TPE s’élève à 79 milliards de dirhams (+11%), avec un panier moyen en recul à 426 dirhams, révélateur d’un usage élargi aux dépenses courantes.
Les transferts de fonds ont atteint 65,8 MMDH en 2024 (+10%). La France reste le principal pays émetteur (25%), suivie de l’Espagne, l’Italie, les États-Unis et l’Arabie Saoudite. Le canal digital gagne du terrain : 7,6 MMDH ont été transférés via des plateformes numériques, contre 4,8 MMDH en 2023. Casablanca concentre 22% des transferts domestiques, soulignant son rôle de hub financier national.
Réclamations bancaires : Hausse des
plaintes, amélioration du traitement
plaintes, amélioration du traitement
La Direction de la supervision bancaire a reçu 2.298 réclamations, contre 1.459 en 2023, un chiffre en nette progression. Les motifs principaux concernent le fonctionnement des comptes (36%), les conditions de crédit (27%) et les moyens de paiement (22%).
Près de 70% des litiges ont été traités par le Centre Marocain de Médiation Bancaire (CMMB), avec un taux de résolution favorable aux plaignants de 74%, illustrant l’efficacité croissante du dispositif de médiation.
Le système bancaire reste fortement concentré : les cinq premières banques détiennent 76% du total-actif, et les trois premières 61,9%. En matière de crédits, ce trio concentre 60,4% des financements. Néanmoins, les banques à capital privé marocain renforcent leur position : elles détiennent désormais 73,4% du total-actif et 74,4% des crédits. Cette évolution reflète un rééquilibrage discret mais significatif du paysage bancaire, au bénéfice d’acteurs locaux plus agiles.
Hausse des actifs et des dépôts : Effet levier pour la croissance
Le total-actif bancaire a atteint 1.909 milliards de dirhams en 2024, soit une hausse de 8,7%, représentant 120% du PIB. Cette croissance est alimentée par l’augmentation des crédits à l’équipement et le dynamisme des portefeuilles-titres.
Les dépôts enregistrent également une hausse, stimulée par l’opération de régularisation fiscale des particuliers, ayant facilité le rapatriement de capitaux vers les banques marocaines. Ce regain de liquidité constitue un levier important pour le financement de l’économie.
Le système bancaire marocain a démontré en 2024 sa résilience structurelle face aux mutations technologiques et aux exigences de transformation inclusive. S’appuyant sur une concentration encore forte, mais aussi sur une démocratisation croissante des services financiers, il poursuit son adaptation à une nouvelle ère dominée par le digital, l’inclusion et l’innovation.
L’expansion de la finance participative, la montée en puissance des paiements électroniques et la diversification des canaux de transfert traduisent un changement profond dans les usages. Le secteur avance ainsi vers une bancarisation plus équitable, tournée vers le développement durable et la cohésion économique.
Yassine ELALAMI