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Stress hydrique : à l'ENSA, Baraka détaille les inflexions de la politique nationale de l'eau


Rédigé par Yousra Rhardoud Jeudi 1 Février 2024

Le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a présenté ce jeudi à rabat, lors d'une conférence organisée par l'École Nationale Supérieure de l'Administration (ENSA) sur le thème "Les Nouvelles Inflexions de la Politique de l'Eau", les ajustements majeurs de la politique hydrique au Maroc, soulignant l'importance de la recherche de solutions face aux défis liés à la gestion durable de la ressource hydrique.



Le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a détaille jeudi à Rabat les ajustements significatifs de la politique hydrique au Maroc, axés sur une vision à long terme et holistique. Ces changements stratégiques reposent sur la planification, l'anticipation et l'adaptation, s'inscrivant dans une logique d'agilité pour une réaction efficace en cas d'urgence.

S'exprimant lors d'une conférence organisée par l'École Nationale Supérieure de l'Administration (ENSA) sur le thème "Les nouvelles inflexions de la politique de l'eau", M. Baraka a souligné la baisse des ressources hydriques au Maroc due aux épisodes de sécheresse, marqués par une diminution des précipitations et une tendance à la hausse des températures. Cette situation entraîne une réorientation de la gestion des ressources, avec une augmentation du volume réservé à l'usage domestique par rapport à l'agriculture.

Dans ce contexte, le ministre a présenté les principales actions entreprises conformément aux Hautes Orientations Royales pour faire face au stress hydrique. Il a mis en avant l'accélération de la construction de barrages et l'interconnexion entre les barrages et les différents bassins. Il a également souligné l'importance de la collecte et de l'analyse de données relatives aux ressources conventionnelles pour élaborer des politiques adaptées aux changements.

Rationalisation de l'utilisation de l'eau

Nizar Baraka a abordé la question des ressources non conventionnelles et de leur gestion intégrée, en mettant en lumière le programme ambitieux de dessalement de l'eau et le recyclage des eaux usées, avec une orientation vers l'utilisation d'énergies renouvelables pour réduire les coûts.

Le ministre a dévoilé le lancement d'un programme comprenant 13 projets, dont l'exécution a déjà débuté à Taroudant. Il a souligné l'intention d'accélérer la concrétisation des initiatives liées aux ressources hydriques non conventionnelles. « Nous allons intensifier la mise en œuvre des programmes dédiés aux eaux non conventionnelles », a-t-il assuré, ajoutant que les stations de dessalement d'eau seront en mesure de couvrir 50% des besoins en eau potable de la population.

La gouvernance de la gestion de l'eau a également été soulignée, avec l'accent mis sur l'amélioration de la réponse aux besoins de la population et la prévention des défaillances en eau anticipées pour les prochaines années. Le ministre a rappelé la mise en place de la Stratégie Nationale de l'Eau à l'horizon 2030.

Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de l’économie d’eau à travers une rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques aussi bien au niveau du secteur agricole qu’aux autres secteurs à savoir l’industrie, le tourisme et l’administration mais aussi par les citoyens.

Profitant de l'occasion, Nizar Baraka a réitéré son appel à la population pour une utilisation plus rationnelle de l'eau. Il a rappelé que le Maroc traverse actuellement une sixième année consécutive de sécheresse persistante, soulignant que le mois de janvier a été caractérisé comme "le plus chaud au Maroc au cours des 30 dernières années".

Responsabilité collective

"Le Maroc compte actuellement 153 grands barrages, qui cumulent une capacité totale de 20 milliards de mètres cubes", a rappelé le ministre. Il a également mentionné la présence de 141 petits et moyens barrages. Le ministre a noté qu'actuellement, le pays dispose de 15 stations de dessalement opérationnelles, avec une capacité de 192 millions de mètres cubes, et a souligné l'existence de 17 ouvrages de transfert. "Ces différentes infrastructures ont contribué à généraliser l'approvisionnement en eau potable, bien que des difficultés temporaires subsistent", précise le ministre .

La directrice générale de l'ENSA, Nada Biaz, a souligné l'actualité et l'importance vitale du thème de la conférence pour le Maroc. Elle a annoncé que la promotion 2024 de l'École entreprendra une étude collective de politique publique sur l'eau, soulignant la responsabilité collective de relever les défis liés à l'eau en termes de rareté, qualité, gestion des ressources et adaptation aux changements climatiques.


Biaz a affirmé que les "nouvelles inflexions de la politique de l'eau" nécessitent une approche holistique et collaborative, impliquant experts, décideurs politiques, chercheurs et acteurs de la société civile. Elle a souligné le rôle clé de l'ENSA en tant que carrefour de réflexion et de débat, engagé à promouvoir la contribution intellectuelle, à former des cadres conscients des enjeux et à travailler en collaboration avec les parties prenantes pour développer des solutions durables aux défis hydriques au Maroc.

La conférence a réuni diplomates, parlementaires, hauts fonctionnaires, experts, universitaires, élèves et lauréats de l'école, dans le cadre d'un cycle de conférences organisé par l'ENSA pour célébrer ses 75 ans. Elle a permis de dresser un bilan alarmant du stress hydrique au Maroc et de mettre en avant les mesures préconisées pour garantir la sécurité hydrique dans le pays.









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