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Stress des examens : Parents, adoptez le bon comportement


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 5 Juin 2022

Mains qui tremblent, coeur qui palpite, problèmes de sommeil, d’appétit... Le stress envahit les enfants à la veille des examens. Enfants stressés, parents agacés, comment préparer ces examens sans s’énerver ? Comment aider son enfant à mieux gérer ce stress et à réussir ses études ? Les conseils de nos experts.



La dernière fois que vous avez été enfermé dans une salle d’examen remonte à des lustres et pourtant, vous aussi, vous vous apprêtez à passer le bac, le brevet, un concours... Mais cette fois par procuration, bien sûr, puisque c’est votre progéniture qui a le nez dans les bouquins. Or stresser, piétiner devant leur bureau, ce n’est pas ce que vos enfants attendent de vous pendant cette période de révisions.

En cette période de l’année, la tension monte dans la plupart des familles. « Pour les enfants qui préparent les examens, il est tout à fait normal de stresser avant la période des examens. Eprouver du stress et de l’anxiété avant les examens est naturel, surtout lorsqu’il s’agit d’examens décisifs dans leurs parcours scolaires », explique Dr Ghizlane Benamar, pédopsychiatre.

Le message est clair : il est impératif de cesser d’angoisser son enfant. Bien au contraire, il faut lui insuffler la confiance en soi. « Les parents doivent inciter leurs enfants à s’adonner au sport et à la lecture. Ce sont les deux ingrédients essentiels pour leur épanouissement et leur réussite scolaire », informe Jihane Laraichi, coach scolaire.

Attention à vos paroles

Lorsque vous voyez votre enfant concentré plutôt devant un match de foot que sur ses cours de maths, il y a de quoi être inquiet en pensant à l’échéance qui approche. Mais bannissez la tirade du : « Tu n’y arriveras jamais si tu continues comme ça ». Selon Dr Benamar, vous n’allez pas le soutenir comme ça. Vous risquez même de le voir s’isoler. « À l’adolescence, les ‘tu n’as qu’à...’ provoquent plutôt un retrait du dialogue », alerte la spécialiste.

« Il faut que les parents comprennent une chose. Ils doivent parvenir à cette conviction : il vaut mieux un enfant qui obtient 14 de moyenne, épanoui, qui s’adonne à la lecture et qui pratique le sport, qu’un enfant qui a 16 de moyenne, mais socialement isolé, pris par la trouille, sous l’emprise du trac et de l’angoisse », indique Jihane Laraichi.

N’anticipez pas une demande d’aide

« Moi, de mon temps, je faisais des petites fiches bristol avec les principaux points du chapitre ». Très bien, mais la méthode qui a marché pour vous n’est pas forcément celle qui convient à votre enfant. « Si ce dernier ne demande pas votre aide, pas besoin d’anticiper un besoin qui n’en est pas un.

En revanche, s’il vient vers vous pour réclamer un coup de main pour organiser son planning de révisions, pour une explication, pour l’aider à apprendre son cours, on répond présent tout en étant rassurant. Et, pour un temps, faites une croix sur les tâches ménagères qui lui reviennent afin qu’il se consacre totalement à ses révisions », conseille Dr Benamar.

Certes, il est souvent difficile pour certains parents d’être totalement présents pour leurs enfants. Pourtant, dans les périodes de préparation d’examens, c’est la toute première chose dont l’enfant aura besoin. D’autres parents se diront qu’ils n’ont pas le même niveau que leurs enfants et ne peuvent pas les aider dans leurs révisions. « L’important ce n’est pas de les aider à réviser, mais de leur donner une présence bienveillante pour les rassurer et c’est souvent l’erreur des parents », souligne la pédopsychiatre.

Créer un environnement réconfortant

Si vous ne voulez pas toujours voir votre enfant foncer chez des amis ou à la bibliothèque pour vous fuir, gardez une bienveillante distance. « Préparez-lui ses petits plats préférés, toutes les quarante-cinq minutes pendant qu’il révise, proposez-lui de faire une pause de dix minutes pour s’aérer un peu, invitez-le à déconnecter le soir avant de se coucher, en regardant une série ou en lisant, pour bien tourner la page de la journée », conseille Dr Benamar.

Autre consigne de la pédopsychiatre : éviter de donner des aliments à effet excitant aux enfants, tels que le café, les sodas, etc. ou des quantités importantes de jus parce qu’ils peuvent engendrer du stress. Mais pas que. Les jeux vidéo sont également déconseillés. Ils activent ce que les spécialistes appellent le circuit de la récompense et rendent l’enfant accro. Petit à petit, il s’isole et devient très violent si on essaie de l’éloigner des consoles.



Meryem EL BARHRASSI


« Je m’angoisse et j’ai peur que mon enfant n’obtienne pas de bonnes notes ! »
 
Pas assez brillant, pas assez motivé, très cancre, très mou, mauvais en maths, etc., la peur que son enfant n’y arrive pas, décroche ou ne soit pas parmi les meilleurs de la classe, tétanise aussi bien les parents que les enfants eux-mêmes qui finissent, souvent, par culpabiliser et perdent confiance en eux.

« Il est vrai que je m’angoisse lorsque ma fille passe ses examens. J’ai peur qu’elle ne soit pas suffisamment préparée ou qu’elle rate ses examens. Mais je suis consciente que la révision se fait tout au long de l’année. Et c’est ce qui me rassure, finalement, parce que, quotidiennement, je l’aide à faire ses devoirs. J’ai confiance en sa capacité à exceller », témoigne Mounia, 48 ans, mère d’une bachelière.

« La période des examens est stressante pour les parents et pour les enfants. Les parents doivent éviter de mettre la pression aux enfants. Bien au contraire, ils doivent les rebooster et leur remonter le moral. Il faut impérativement rassurer les enfants », recommande Dr Benamar.
 



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