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Solidarité : 143 millions de dirhams pour moderniser l’action sociale


Rédigé par Yousra Rhardoud Mardi 25 Novembre 2025

La dynamique de soutien aux associations sociales a franchi un nouveau cap, avec 370 projets appuyés pour près de 143 millions de dirhams. Un chiffre fort mis en avant par la ministre Naïma Ben Yahya, ce lundi 24 novembre 2025, devant les membres de la Chambre des Représentants.



Entre 2022 et 2025, la dynamique de soutien aux associations sociales s’est intensifiée, portée par un engagement accru de l’État envers les acteurs agissant sur le terrain auprès des populations les plus vulnérables. Selon les données présentées lundi à Rabat par la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, 370 projets associatifs ont bénéficié d’un financement global avoisinant 143 millions de dirhams, traduisant une volonté claire de renforcer l’impact social à l’échelle nationale.

En réponse aux questions des membres de la Chambre des Représentants, la ministre a insisté sur le respect du principe d’égalité des chances dans la répartition des projets soutenus comme dans l’allocation des budgets. Ainsi, les enveloppes distribuées reflètent une logique d’équilibre entre les différents secteurs d’intervention : 29 millions de dirhams ont été dédiés à la famille, un montant équivalent à l’enfance, tandis que 32 millions ont été alloués aux projets en faveur des personnes en situation de handicap. Les initiatives destinées aux femmes ont bénéficié d’un soutien de 39 millions, alors que 10 millions ont été orientés vers l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées. À cela s’ajoute un ensemble de 793 programmes communs, témoignant de la diversité et de la complémentarité des actions menées.

Soutien associatif renforcé

La ministre a rappelé que le partenariat entre son département et les associations opérant dans le domaine social constitue l’un des fondements essentiels de la mise en œuvre des politiques publiques. Ces organisations, a-t-elle souligné, représentent des relais stratégiques dans l’exécution, le déploiement et l’évaluation des programmes sociaux à l’échelle locale, régionale et nationale. Elle a précisé que le ministère assure un accompagnement constant, tant technique que financier, afin de garantir la réussite des initiatives soutenues.

Dans cette logique, le département de la Solidarité réaffirme son engagement à appliquer les principes de bonne gouvernance, de transparence et d’équité dans l’accès aux aides publiques. L’objectif est d’offrir aux associations des conditions optimales pour la concrétisation de leurs projets et la réalisation des objectifs stratégiques fixés, notamment en matière d’inclusion sociale, d’amélioration des conditions de vie et de soutien aux catégories vulnérables.

Le financement des projets repose sur deux mécanismes distincts. Le premier consiste en un appel à propositions élargi, ouvert aux associations actives dans les domaines d’intervention du ministère. Le second est fondé sur des partenariats thématiques conclus avec des associations dotées d’une expertise confirmée dans la mise en œuvre de projets spécifiques. Ces mécanismes permettent à la fois une ouverture démocratique du financement et une mobilisation ciblée des compétences disponibles.

Gouvernance et transparence

Sur le volet de la gouvernance et du contrôle, Naïma Ben Yahya a insisté sur l’importance du suivi régulier des projets financés afin d’assurer une gestion optimale des ressources publiques. L’Inspection générale du ministère, en collaboration avec celle de l’Entraide Nationale, a mené plusieurs missions de contrôle ayant débouché sur diverses mesures. Parmi elles figurent des poursuites judiciaires engagées contre 16 associations, l’émission de 11 avertissements, la création de Comités administratifs pour rectifier la situation de 4 institutions, la résiliation de partenariats avec 3 associations, ainsi que l’injonction adressée à une association pour restituer les fonds indûment perçus. Des correspondances officielles ont également été adressées aux gestionnaires concernés pour garantir la conformité et le redressement des dysfonctionnements constatés.

Rôle associatif essentiel

La ministre a également mis en lumière l’importance du tissu associatif dans la gestion des institutions de protection sociale. Actuellement, 1.315 associations agréées en vertu de la loi 05.14 supervisent ces structures, qui accueillent environ 116.000 bénéficiaires. Ces personnes appartiennent à différentes catégories vulnérables : enfants en difficulté, femmes en situation de précarité, personnes âgées ou en situation de handicap. Fait notable, 54% de ces associations opèrent dans des zones rurales, confirmant le rôle de premier plan qu’elles jouent dans l’accompagnement des populations éloignées des grands centres urbains.

À travers ces chiffres, le ministère met en avant une stratégie fondée sur la consolidation des partenariats, le renforcement du contrôle et la valorisation du rôle des associations dans l’action sociale. Cette orientation s’inscrit dans la volonté de moderniser les modes d’intervention sociale et d’améliorer l’efficacité des politiques publiques, tout en assurant une meilleure couverture des besoins réels des citoyens, en particulier ceux vivant dans des conditions de vulnérabilité.

Dans son intervention, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahya, est également revenue sur la situation de la violence faite aux femmes, rappelant qu’aucune conclusion ne peut être avancée quant à une hausse ou une baisse du phénomène en l’absence de nouvelles statistiques officielles. Elle a précisé que le travail mené avec les associations ne relève pas d’une délégation, mais d’un partenariat structuré, fondé sur la volonté du tissu associatif de coopérer avec l’État dans l’intérêt général. Selon elle, l’objectif n’est pas qu’une partie “gagne” au détriment de l’autre, mais que les citoyens bénéficient d’un service public renforcé.

La ministre a indiqué que le Maroc compte actuellement 107 centres multifonctionnels, incluant des espaces d’écoute, et que leur nombre atteindra 122 en 2026. Elle a invité les parlementaires à transmettre la liste des centres évoqués comme étant dépourvus d’encadrement ou d’équipements, affirmant que son département est prêt à intervenir dès réception d’informations précises. Les créations de centres, a-t-elle expliqué, se font soit sur la base d'études internes, soit en réponse aux besoins signalés par les représentants de la nation, qu’il s’agisse de structures pour la petite enfance, le handicap ou les personnes âgées. Elle a enfin rappelé que 80 conventions de partenariat concernent actuellement les centres d’écoute et d’orientation pour les femmes victimes de violence, soulignant qu’il s’agit d’une coopération institutionnelle et non d’un transfert de responsabilités.

Femmes : Autonomisation économique accrue

L’autonomisation économique des femmes constitue une priorité pour le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, qui met en lumière leur rôle central dans le développement social et économique. La ministre Naïma Ben Yahya a souligné que douze conventions de partenariat ont été signées avec les wilayas et régions afin de renforcer les compétences des femmes et de faciliter leur accès à l’emploi. Ainsi, 37.713 femmes ont été accompagnées dans le développement de leurs compétences via des formations numériques et en présentiel, tandis que 1.400 sessions ont touché près de 150.000 porteuses de projets. 6.373 femmes ont bénéficié d’un suivi personnalisé, 4.223 plans d’affaires ont été élaborés et 1.475 projets financés, impliquant 4.415 bénéficiaires. L’accompagnement comprend également des crèches sociales, déployées dans plusieurs régions, y compris rurales et agricoles, permettant aux femmes actives d’accéder au marché du travail dans de meilleures conditions.

La mendicité virtuelle inquiète

La mendicité électronique, en plein essor sur les réseaux sociaux comme TikTok, s’invite au cœur des débats parlementaires. Le phénomène suscite des inquiétudes majeures, en particulier à cause de l’exploitation d’enfants dans des vidéos virales. Interpellée ce lundi 24 novembre 2025 par la députée Salma Benaziz (RNI), la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, a rappelé que la mendicité, qu’elle soit traditionnelle ou virtuelle, «ne se pratique plus seulement en cas de besoin». Elle a insisté sur la nécessité d’une approche globale, combinant prévention, protection et cadre légal, pour endiguer ce fléau qui touche enfants et femmes. Elle a également souligné l’importance de la sensibilisation des familles et de la coopération avec les plateformes numériques pour limiter l’exploitation et responsabiliser les utilisateurs.

Cadre légal et actions préventives

Pour faire face à la mendicité électronique, l’État mobilise deux leviers complémentaires. Le premier est le cadre légal, qui sanctionne sévèrement toute forme de mendicité organisée ou professionnelle. Les articles 326 à 332 du Code pénal prévoient des peines pouvant atteindre trois ans d’emprisonnement, voire davantage selon la gravité des cas. Le second volet repose sur l’action sociale et préventive menée par le ministère. La ministre a présenté plusieurs initiatives, dont un guide de protection des enfants face aux dangers d’Internet, une étude nationale sur la violence en ligne réalisée avec l’UNICEF, ainsi que des programmes d’accompagnement, de sensibilisation et de prise en charge dans les centres sociaux, visant à protéger les enfants et à responsabiliser familles et communautés face à ce phénomène en pleine expansion.
 







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