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Session de la CoM2023 : Favoriser la reprise et la transformation sur le continent


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 20 Mars 2023

Renforcer la mobilisation des ressources nationales, réduire les flux financiers illicites et intégrer des mécanismes et instruments innovants tels que le financement vert et les marchés du carbone pour stimuler les investissements, CoM2023 promet sur toute la ligne.



C’est ce lundi, et demain mardi, que la 55ème Session de la Conférence des ministres africains, des Finances, de la Planification et du Développement économique (CoM2023) connaîtra son apogée puisqu’elle entamera le segment ministériel de la Conférence les 20 et 21 mars 2023. Entamé depuis le 15 courant, cet événement annuel se déroule sous un format hybride : en modes présentiel et virtuel.
Cette année, l’édition est marquée par plusieurs thématiques qui serviront de feuille de route pour les prochaines années. L’enjeu est de taille. D’ailleurs, la thématique choisie en dit long à ce sujet puisqu’il s’agit de « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ». Quand on sait que la crise sanitaire a fortement impacté les économies du continent et aggravé la pauvreté, on comprendra dès lors l’importance de cette Session.
En la matière, le Secrétaire Exécutif intérimaire de la Commission, M. Antonio Pedro, est, on ne peut plus, clair. Il rappelle, à cet effet, que malgré les taux de croissance élevés au cours des deux dernières décennies qui ont réduit les niveaux de pauvreté en Afrique, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté passait de 55 à 35% entre 2000 et 2019.
Cependant, force est de constater qu’en 2022, 667 millions de populations vivent encore dans l’extrême pauvreté. C’est la conséquence de la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 et les chocs mondiaux. Et l’Afrique est appelée à relever les défis de tous genres. Car les chocs mondiaux ont transformé des millions de personnes vulnérables en nouveaux pauvres du continent annulant des décennies de progrès réalisés, et ont poussé 55 millions d’Africains supplémentaires sous le seuil de la pauvreté. 
 
Investissements verts

Cette conférence est donc l’occasion pour l’Afrique et ses partenaires d’explorer les voies et moyens pour inverser la tendance. Des opportunités considérables pour atteindre ces objectifs existent sur le continent et au-delà, notamment grâce aux activités menées dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine, aux investissements verts, à la transformation numérique et aux réformes de l’architecture financière mondiale.
 
Pour les experts, l’Afrique doit se réinventer et développer la résilience au sein des nations africaines. D’ailleurs, c’est l’un des objectifs assignés à la CoM2023 en vue de renouveler l’attention et l’action sur la réduction de la pauvreté, des inégalités et d’autres facteurs qui ont rendu la population africaine continuellement vulnérable à ces fléaux.  Le continent africain regorge d’opportunités et il convient de travailler à un changement de paradigme sur le terrain. A cet effet, tous les acteurs, qui font partie de ce paysage et qui appuient l’Afrique pour qu’elle continue de travailler pour l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2065, doivent penser autrement.
 
D’ailleurs, en marge de la CoM2023, la CEA lancera son Rapport économique 2022 sur l’Afrique, sous le thème : « Tirer parti de la technologie numérique et de l’innovation pour promouvoir les chaînes de valeur pour mieux construire en Afrique ».Pour ce faire, l’optimisme est de mise. En effet, note-t-on dans ce document, on s’attendait à un taux de croissance de 3,9% pour 2023. Plutôt, le taux de croissance devrait remonter à 4,1% alors qu’il était de 3,9% en 2022, moins 6% pour 2021. Selon les spécialistes, la croissance est en train de remonter mais très lentement.
 
Sur un autre plan, le déficit fiscal continue d’être très élevé, on s’attendait à ce qu’il tombe à 4,8% en 2023, mais en 2022 pour la moyenne, il y a eu huit pays africains qui étaient dans une situation extrêmement difficile et d’autres très à risque. 12% de taux d’inflation pour 2022 et on s’attend au même genre de chiffres pour 2023. C’est dire qu’un travail de fond doit être mené pour sortir de ce cycle infernal.
 
Pour ce qui est du ralentissement de la croissance en Afrique, les participants à cette conférence indiquent qu’il est dû au ralentissement mondial avec la crise de l’Ukraine. Un conflit qui a fait empirer les conditions de vie dans le monde entier avec un impact très fort sur la croissance de l’Afrique. Tandis que sur le plan interne, il n’y a pas suffisamment d’investissement pour alimenter la croissance locale.
 
Renverser la tendance
 
La résultante est que la diversification reste très faible par rapport à l’importation des matières premières, notamment le pétrole, les minéraux continuent d’être le pavillon de l’exportation. D’où le coup de gueule de cet économiste : « On ne peut tout de même pas continuer comme ça. On espère mener des actions pour renverser la tendance ».
 
Aujourd’hui, le continent a besoin d’une restructuration efficace de la dette, accélérée et à grande échelle. L’augmentation du volume des prêts par les banques multilatérales de développement, y compris celui des prêts concessionnels, pourrait changer la donne pour les pays en difficulté. Et cela en augmentant leurs fonds propres, en tirant mieux parti des capitaux existants et en mettant en œuvre les recommandations de l’Examen du régime d’adéquation des fonds propres du G20, et en réorientant les Droits de tirage spéciaux (DTS) via les Banques multilatérales de développement (BMD).
 
En outre, souligne la CEA, tant que les pays africains auront besoin de ressources urgentes, la Relance des ODD du Secrétaire général nécessitera également une nouvelle émission de DTS, ce qui entraînera des taux de rendement économique élevés sur le développement durable. Les décideurs politiques africains peuvent s’inspirer de cette 55e session de la Commission économique pour l’Afrique, en vue des réunions au printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, et ce, pour faire pencher la balance vers un changement significatif et durable pour des millions de personnes auparavant non pauvres et pour les pauvres risquant la vulnérabilité chronique.
Wolondouka SIDIBE

Bon à savoir

La cinquante-cinquième session de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) comprend une réunion préparatoire du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, suivie du segment ministériel de la Conférence. Outre le fait qu’elle examine les questions statutaires relatives à la Commission, la Conférence est l’une des plus importantes instances de dialogue et d’échanges de vues entre les ministres africains et les gouverneurs des banques centrales sur des questions relatives au programme de développement de l’Afrique. Sur un autre plan, les gouvernements peuvent financer le développement par le biais de financements verts innovants. À 120 dollars américains par tonne de carbone, près de 82 milliards de dollars américains par an peuvent être mobilisés à partir de crédit carbone basés sur la nature en Afrique.








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