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Santé : Le printemps arrive... les allergies saisonnières aussi !


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 12 Mars 2023

Si le retour du printemps et de ses beaux jours est tant attendu, il est aussi redouté pour une raison connue... le pollen et les allergies qui s’en suivent. Comment les prévenir et les soigner sans avoir recours aux antihistaminiques ? Un petit récap' pour vous aider.



Chaque année, le même cauchemar recommence. Les allergies aux pollens touchent des millions de Marocains et peuvent s’avérer très handicapantes. Éternuements, yeux qui grattent, nez qui coule... ces allergies sont une réaction immunitaire provoquée par une hypersensibilité à certaines substances ou agents allergènes. Elle est susceptible de survenir à tout moment et peut causer d’importants problèmes de santé, c’est pourquoi il est primordial de s’en protéger.
 
« Les allergies saisonnières se manifestent par la rhinite allergique : des crises d'éternuements, le nez qui coule ou qui est bouché, les yeux qui grattent ou qui sont rouges avec ce qu'on appelle la conjonctivite. C'est une infection bénigne, mais pour certains, elle entraîne un véritable handicap », explique Dr Fatimazahra Skalli, pneumologue.
 
Tous différents face aux allergies
 
Si les pollens sont inoffensifs pour la majeure partie de la population, ils peuvent provoquer chez certains une surréaction du système immunitaire. « La sensibilité aux pollens s’explique tout d’abord par un facteur génétique. Tout le monde n’a pas le même nombre de cellules responsables de l’allergie dans son organisme », indique Dr Skalli. Et d’ajouter que « le déclenchement d’une réaction allergique dépend aussi du seuil de tolérance, qui varie selon chacun ».
 
Outre les pollens qui circulent dans l’air, le système immunitaire des personnes allergiques est également sensible aux allergènes que l’on trouve dans nos assiettes. « Par exemple, si quelqu’un est allergique au pollen de noisetier, il réagira aussi en mangeant des noisettes », explique la spécialiste. De la même façon, les personnes allergiques au pollen d’ambroisie seront probablement allergiques aux melons, bananes ou céleri alors que les allergies au pollen de bouleau sont plutôt liées à des réactions avec les pommes. « Souvent, les symptômes immédiats se manifestent dans la région buccale : la bouche gratte, les lèvres gonflent, le palais pique », illustre Dr Skalli
 
La pollution accentue les allergies saisonnières
 
En hiver, on a tendance à tomber malade facilement à cause des virus qui circulent. Pendant le printemps, les microbes laissent place aux allergies et ce n’est pas non plus une partie de plaisir. « Il faut dire que la saison est propice aux allergies avec les pollens dans l’air, les insectes qui butinent et les rayons du soleil plus agressifs qu’en hiver », informe la pneumologue.
 
Ce qui est étonnant, selon l’experte, c’est que de plus en plus de personnes semblent souffrir d’allergies en printemps. C’est la pollution que l’on respire quand on se balade en ville et même quand on se trouve chez soi qui serait en cause : à force d’inhaler des polluants, notre organisme se fragilise et devient donc plus sensible aux allergènes.
 
Comment se protéger des allergies ?
 
« Un certain nombre de conseils pratiques sont à prendre en compte pour s’en préserver, notamment éviter de faire trop d’efforts physiques s’il fait chaud et ne pas s’exposer à la pollution atmosphérique, qui irrite les voies respiratoires et permet à l’allergène de pénétrer plus facilement », met en garde Dr Skalli.
 
Aérer son domicile, porter des lunettes de soleil pour protéger ses yeux et ne pas faire sécher son linge en extérieur pour éviter que les pollens s’y fixent sont autant de gestes simples qui permettent de limiter le contact avec les allergènes, selon la dermatologue. Mais ce ne sont pas les seuls. Il est aussi conseillé de conduire avec les fenêtres fermées pour ne pas que le pollen entre dans l’habitacle, de se laver les cheveux avant de se coucher ou encore d’éviter de tondre la pelouse. De plus, certains irritants, comme la fumée de tabac, peuvent amplifier les symptômes d’allergies.
 
Antihistaminiques : les problèmes du traitement « classique »
 
À l’inverse de ces remèdes sans effet bénéfique avéré, il existe deux types de traitements médicamenteux pour soigner les allergies aux pollens : ceux qui traitent les symptômes et ceux qui s’en prennent à la cause de l’allergie.
 
Pour Dr Skalli, les antihistaminiques prescrits par les médecins agissent comme brouilleurs de message : ils bloquent les effets de l'histamine pour apaiser les symptômes. Bien qu'efficaces, ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires et leur action est de courte durée. De plus, on peut penser que le traitement ne fait plus effet avec le temps, alors qu'en réalité il s'agit de l'allergie qui s'aggrave, n'étant pas traitée à la cause.

 
Meryem EL BARHRASSI
 


 

Les tisanes et les huiles essentielles pointées du doigt

Face à ces désagréments quotidiens, il peut être tentant d’avoir recours à des remèdes
« maison ». Cependant, huiles essentielles de menthe poivrée, de lavande ou encore tisane d’orties ne sont pas forcément bonnes à prendre. « Peut-être que certains sont efficaces, je ne les connais pas tous. Mais en ce qui concerne les tisanes aux plantes ou l’utilisation de certaines huiles essentielles, ce n’est pas validé scientifiquement », indique la pneumologue.
 
La désensibilisation peut également être une bonne solution. Son principe est d’habituer progressivement le corps à cet allergène qu’il rejette. Pour cela, et après diagnostic complet d’un allergologue, le patient sera soumis à des doses croissantes de l’allergène rejeté, parfois sur plusieurs années. Ces doses peuvent être données par voie orale ou par voie injectable. C’est un traitement long et contraignant, mais qui fait ses preuves et facilite la vie de nombreux grands allergiques.



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