SIAM 2024 : Quand l’agriculture africaine se met au service du climat

En cette matinée ensoleillée de ce mardi, ils arrivaient en petit nombre, parfois en groupe pour contempler, admirer ou découvrir les merveilles de l’agriculture du Royaume exposées au Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) dans sa seizième organisation. Une édition dont l’ouverture officielle a été présidée, lundi, par Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan.

Pour cette année 2024, les organisateurs misent sur la diversification et la durabilité d’une agriculture résiliente. En la matière, le choix du thème n’est pas fortuit puisque cette grand-messe de l’agriculture marocaine et internationale est consacrée au « Climat et Agriculture : Pour des systèmes de production durables et résilients ».

Comme à l’accoutumée, chaque édition amène sa nouveauté. Ainsi, celle de cette année sera caractérisée par la mise en place d’un nouveau pôle dénommé « Agrodigital ». Selon le ministère de tutelle, ce nouvel espace incarnera l’intersection entre technologie et agriculture.

Naturellement, le SIAM c’est aussi ces chiffres qui démontrent sa force mais aussi son admiration. Pour 2024, la superficie totale est de 12,4 hectares, dont 11 hectares couverts, en augmentation de 13% par rapport à l’édition précédente. Et ce n’est pas tout puisque le Salon aura comme invité d’honneur l’Espagne sans compter que les organisateurs tablent également sur 1.500 exposants, contre 1.400 lors de l’édition 2023 avec 40 conférences et tables rondes au programme.

On ne peut parler du SIAM sans aborder ses 12 pôles thématiques dont celui des « Régions », lequel invite le public à découvrir la diversité de produits et des savoirfaire au sein du Royaume. Ainsi, pour chaque région, sont mis en avant notamment la spécificité géo-climatique, la politique agricole, les produits du terroir ou encore l’agrotourisme, lit-on dans un communiqué de presse. Ce pôle est la déclinaison territoriale de la politique agricole nationale. 
 

On ne peut passer sous silence l’Initiative pour l’adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique (AAA). Elle a été lancée par le Royaume du Maroc lors de la COP22 à Marrakech en novembre 2016. Elle se mobilise pour catalyser l’action climatique dans l’agriculture africaine.

Pour comprendre la portée du triple « A », il faut dire que les besoins de financement pour l’adaptation agricole en Afrique sont estimés à près de 580 milliards de dollars d’ici 2030, alors que seulement 11,4 milliards de dollars sont mobilisés chaque année. Afin de combler ce fossé critique, il est impératif d’explorer des approches innovantes et de stimuler des investissements massifs et coordonnés. D’ailleurs, et depuis son lancement, la conférence ministérielle de l’Initiative AAA est devenue un événement crucial pour l’avancement de l’agriculture africaine. C’est aussi une occasion renouvelée pour les ministres de partager leurs expériences, leurs perspectives et leurs points de vue sur les défis et les opportunités auxquels l’agriculture africaine est confrontée, et de tracer une voie d’action pour l’avenir. Naturellement, un détour au pavillon « Génération Green » est indispensable pour les professionnels. Car ‘il s’agit d’un espace de découverte de la stratégie agricole, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en février 2020 pour la décennie 2020-2030. Elle est mise en œuvre par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts.

Ledit pavillon regroupe les Directions centrales et 17 établissements sous tutelle du ministère. Les espaces thématiques sont structurés autour des axes des deux fondements de la stratégie, qui donnent la priorité à l’élément humain, tout en poursuivant la dynamique de développement du secteur.
 

Ainsi, à travers ses douze pôles thématiques, le Salon mettra en lumière l’écosystème agricole, la stratégie agricole, les innovations dans le secteur, les technologies et les bonnes pratiques pour une agriculture plus résiliente, plus durable et plus respectueuse de l’environnement.

C’est à juste raison d’ailleurs que le SIAM 2024 s’engage, à travers ses exposants, conférences et événements, à sensibiliser sur la problématique du changement climatique, comme il ambitionne de fournir une plateforme aux institutions œuvrant au développement de technologies et de solutions agricoles adaptées et résilientes, en les mettant directement en contact avec tous les acteurs du secteur. 

Enfin, rappelons que le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a participé à l’inauguration de cette foire agricole internationale. Dans un communiqué, il est noté que « cette manifestation est considérée comme la plus prestigieuse d’Afrique du Nord ». D’ailleurs, en tant qu’invité d’honneur, l’Espagne dispose d’un stand.

Cet espace accueille une importante représentation d’entreprises espagnoles, couvrant les différentes étapes de la production agricole (intrants agricoles, pépinières, technologie d’irrigation, réfrigération industrielle, etc.). D’ailleurs, la participation de l’Espagne à ce Salon est aussi l’occasion de montrer non seulement son importance comme acteur majeur de sécurité alimentaire, mais aussi son potentiel en termes de développement de la technologie et de l’innovation liées au secteur primaire.

Lundi, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, et le ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Marc Fesneau, ont signé, à Meknès, une feuille de route pour le développement de la coopération et du partenariat dans les domaines agricole et forestier. Cette feuille de route fixe les axes prioritaires de coopération entre les deux pays dans les domaines précités.

Elle vise également à renforcer la coopération Maroc-France dans ces domaines et d’en faire un levier pour atteindre un développement durable mutuellement bénéfique qui favorise l’émergence de coopérations politiques, sectorielles, économiques, techniques, technologiques, pédagogiques et scientifiques concrètes. Il s’agit également de contribuer à atteindre les objectifs communs de sécurité et de souveraineté alimentaires, et de gestion durable des ressources naturelles (eau, sols, forêts et biodiversité).