Le Maroc est sur le point de mettre en place un département au sein de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) pour gérer l’infrastructure de gaz naturel domestique, y compris un projet de livraison de gaz par gazoduc du Nigeria au Maroc à travers 13 pays, a déclaré une source de l’ONHYM à S&P Global Platts le 11 novembre.
Le projet est sur le chemin, a souligné l’interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat. Et d’ajouter : «C’est une nouvelle entité créée pour s’occuper de l’activité en aval». L’ONHYM est en charge du gazoduc appelé MNGP (Morocco-Nigeria Gas Pipeline) pour acheminer le gaz du Nigeria, qui détient les plus grandes réserves de gaz d’Afrique, vers le Maroc puis vers le marché européen, indique S&P Global Platts, une société américaine chargée de fournir des informations sur les cours du pétrole, filiale de Standard and Poor’s, dans un communiqué publié le 12 courant.
Le Maroc construit également des réseaux pour distribuer le gaz aux pôles industriels où les industries automobile et aéronautique se développent, a affirmé l’interviewé de S&P Global Platts. «Le secteur industriel au Maroc se développe rapidement et le gaz sera une partie importante de cette croissance », a déclaré la même source, qui a refusé de commenter ce que le Maroc envisage de faire pour remplacer le gaz perdu en provenance d’Algérie.
Des inquiétudes en Espagne
Parallèlement, S&P Global Platts note que le groupe énergétique espagnol Naturgy a déclaré, mercredi 10 novembre, qu’il était en pourparlers avec des responsables algériens et marocains afin d’obtenir une extension de l’accord de transit du gaz algérien dans le GME (Gazoduc Maghreb-Europe) via le Maroc vers l’Espagne.
C’est en effet ce qu’a fait savoir, dernièrement, son directeur de planification mondiale, Jon Ganuzo, au cours d’une visioconférence, tenue pour la présentation des résultats du troisième trimestre de la société.
« Si nous parvenions à un accord avec l’Algérie, ce serait très positif, cela signifierait la voie la plus raisonnable pour tout le monde », a-t-il indiqué, assurant que Naturgy dispose encore de volumes de gaz suffisants pour répondre aux besoins de ses clients. Force est de souligner dans ce cadre que le groupe espagnol, d’après S&P Global, était au courant depuis juillet 2018 que le contrat GME ne serait probablement pas reconduit.
« Malgré les assurances de l’Algérie, le non-renouvellement du contrat de transit de GME a suscité quelques inquiétudes en Europe compte tenu du marché actuel du gaz tendu et des prix élevés », avait souligné S&P Global.
De son côté, S&P Global Platts, autre filiale de S&P, fait remarquer que les livraisons de gaz par le gazoduc GME sont tombées à zéro le 1er novembre, après que l’accord de transit à long terme entre l’Algérie et le Maroc n’a pas été renouvelé avant son expiration le 31 octobre, fait savoir encore une fois S&P Global Platts. Depuis, les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se font exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.
Selon Platts Analytics, ce canal, à lui seul, pourrait ne pas suffire à couvrir ses prévisions d’approvisionnement algérien en Espagne pour le reste de cet hiver, avec 14 millions de m3/j à risque, même en envisageant une extension de capacité. S&P Global Platts indique, en outre, toujours dans ledit communiqué, que le Maroc a estimé ses ressources à quelque 300 Trillions de pieds cubes (Tcf) de gaz conventionnel et non conventionnel en place, et recherche des investisseurs pour explorer et développer ces ressources.
Rabat a suscité «beaucoup d’intérêt» pour son projet d’unité flottante, de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié au large de la côte atlantique, ajoute la même source de l’ONHYM. Un projet, en cours d’évaluation, qui vise à fournir de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire et éolienne au Royaume, a déclaré la même source au S&P Global Platts, ajoutant que le Maroc a besoin d’une grande découverte offshore pour attirer plus d’entreprises à explorer le pays.
Feuille de route pour le développement du gaz naturel à l’horizon 2050
D’ailleurs, c’est dans cette perspective qu’une feuille de route nationale pour le développement du gaz naturel 2021-2050 a été mise en place. En effet, les objectifs de cette stratégie s’articulent autour d’orientations stratégiques, notamment la création d’un marché régulé de gaz naturel en stimulant une évolution progressive de la demande, le développement d’un projet d’infrastructure gazière structurant, l’accès aux industriels et tous autres consommateurs à une énergie compétitive, l’amélioration de la compétitivité des industriels marocains exportateurs et le développement d’autres activités annexes de sous-traitance autour de la filière du gaz naturel.
La feuille de route met en place les jalons du développement du gaz naturel, pour les besoins industriels dans un premier temps, suivi du domestique dans un deuxième temps tout en poursuivant son développement pour intégrer les besoins de production d’électricité.
Elle fixe les étapes à suivre pour mettre en place la structure du marché et ses acteurs. Il s’agit, en première lieu, de mettre en place le cadre règlementaire du secteur du gaz naturel à travers notamment la promulgation du projet de loi n°94- 17 relatif au secteur aval du gaz naturel, combustible et l’activité de stockiste indépendant, l’élargissement des attributions de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité pour réguler le secteur du gaz naturel, la mise en place d’un Gestionnaire du Réseau de Transport du gaz naturel marocain, la réglementation des activités d’importation libre du Gaz Naturel, de transport, de stockage et de distribution, l’amendement de la réglementation relative aux spécifications techniques et normes de sécurité régissant le secteur du gaz naturel.
La seconde étape concerne l’évaluation de la demande à travers l’évolution de la consommation actuelle et celle des dernières années ainsi que le potentiel de la demande future, sachant qu’un développement rapide de la demande pourrait avoir lieu suite à un rush des industriels vers ce nouveau combustible, propre et compétitif.
Enfin, pour la troisième étape, il s’agit d’évaluer les différentes options d’approvisionnement en gaz naturel et en gaz naturel liquéfié, notamment par gazoducs (GME), par des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), par terminaux on shore, et les flux multidirectionnels.
Le projet est sur le chemin, a souligné l’interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat. Et d’ajouter : «C’est une nouvelle entité créée pour s’occuper de l’activité en aval». L’ONHYM est en charge du gazoduc appelé MNGP (Morocco-Nigeria Gas Pipeline) pour acheminer le gaz du Nigeria, qui détient les plus grandes réserves de gaz d’Afrique, vers le Maroc puis vers le marché européen, indique S&P Global Platts, une société américaine chargée de fournir des informations sur les cours du pétrole, filiale de Standard and Poor’s, dans un communiqué publié le 12 courant.
Le Maroc construit également des réseaux pour distribuer le gaz aux pôles industriels où les industries automobile et aéronautique se développent, a affirmé l’interviewé de S&P Global Platts. «Le secteur industriel au Maroc se développe rapidement et le gaz sera une partie importante de cette croissance », a déclaré la même source, qui a refusé de commenter ce que le Maroc envisage de faire pour remplacer le gaz perdu en provenance d’Algérie.
Des inquiétudes en Espagne
Parallèlement, S&P Global Platts note que le groupe énergétique espagnol Naturgy a déclaré, mercredi 10 novembre, qu’il était en pourparlers avec des responsables algériens et marocains afin d’obtenir une extension de l’accord de transit du gaz algérien dans le GME (Gazoduc Maghreb-Europe) via le Maroc vers l’Espagne.
C’est en effet ce qu’a fait savoir, dernièrement, son directeur de planification mondiale, Jon Ganuzo, au cours d’une visioconférence, tenue pour la présentation des résultats du troisième trimestre de la société.
« Si nous parvenions à un accord avec l’Algérie, ce serait très positif, cela signifierait la voie la plus raisonnable pour tout le monde », a-t-il indiqué, assurant que Naturgy dispose encore de volumes de gaz suffisants pour répondre aux besoins de ses clients. Force est de souligner dans ce cadre que le groupe espagnol, d’après S&P Global, était au courant depuis juillet 2018 que le contrat GME ne serait probablement pas reconduit.
« Malgré les assurances de l’Algérie, le non-renouvellement du contrat de transit de GME a suscité quelques inquiétudes en Europe compte tenu du marché actuel du gaz tendu et des prix élevés », avait souligné S&P Global.
De son côté, S&P Global Platts, autre filiale de S&P, fait remarquer que les livraisons de gaz par le gazoduc GME sont tombées à zéro le 1er novembre, après que l’accord de transit à long terme entre l’Algérie et le Maroc n’a pas été renouvelé avant son expiration le 31 octobre, fait savoir encore une fois S&P Global Platts. Depuis, les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se font exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.
Selon Platts Analytics, ce canal, à lui seul, pourrait ne pas suffire à couvrir ses prévisions d’approvisionnement algérien en Espagne pour le reste de cet hiver, avec 14 millions de m3/j à risque, même en envisageant une extension de capacité. S&P Global Platts indique, en outre, toujours dans ledit communiqué, que le Maroc a estimé ses ressources à quelque 300 Trillions de pieds cubes (Tcf) de gaz conventionnel et non conventionnel en place, et recherche des investisseurs pour explorer et développer ces ressources.
Rabat a suscité «beaucoup d’intérêt» pour son projet d’unité flottante, de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié au large de la côte atlantique, ajoute la même source de l’ONHYM. Un projet, en cours d’évaluation, qui vise à fournir de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire et éolienne au Royaume, a déclaré la même source au S&P Global Platts, ajoutant que le Maroc a besoin d’une grande découverte offshore pour attirer plus d’entreprises à explorer le pays.
Feuille de route pour le développement du gaz naturel à l’horizon 2050
D’ailleurs, c’est dans cette perspective qu’une feuille de route nationale pour le développement du gaz naturel 2021-2050 a été mise en place. En effet, les objectifs de cette stratégie s’articulent autour d’orientations stratégiques, notamment la création d’un marché régulé de gaz naturel en stimulant une évolution progressive de la demande, le développement d’un projet d’infrastructure gazière structurant, l’accès aux industriels et tous autres consommateurs à une énergie compétitive, l’amélioration de la compétitivité des industriels marocains exportateurs et le développement d’autres activités annexes de sous-traitance autour de la filière du gaz naturel.
La feuille de route met en place les jalons du développement du gaz naturel, pour les besoins industriels dans un premier temps, suivi du domestique dans un deuxième temps tout en poursuivant son développement pour intégrer les besoins de production d’électricité.
Elle fixe les étapes à suivre pour mettre en place la structure du marché et ses acteurs. Il s’agit, en première lieu, de mettre en place le cadre règlementaire du secteur du gaz naturel à travers notamment la promulgation du projet de loi n°94- 17 relatif au secteur aval du gaz naturel, combustible et l’activité de stockiste indépendant, l’élargissement des attributions de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité pour réguler le secteur du gaz naturel, la mise en place d’un Gestionnaire du Réseau de Transport du gaz naturel marocain, la réglementation des activités d’importation libre du Gaz Naturel, de transport, de stockage et de distribution, l’amendement de la réglementation relative aux spécifications techniques et normes de sécurité régissant le secteur du gaz naturel.
La seconde étape concerne l’évaluation de la demande à travers l’évolution de la consommation actuelle et celle des dernières années ainsi que le potentiel de la demande future, sachant qu’un développement rapide de la demande pourrait avoir lieu suite à un rush des industriels vers ce nouveau combustible, propre et compétitif.
Enfin, pour la troisième étape, il s’agit d’évaluer les différentes options d’approvisionnement en gaz naturel et en gaz naturel liquéfié, notamment par gazoducs (GME), par des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), par terminaux on shore, et les flux multidirectionnels.
A. CHANNAJE
Le Maroc prévoit de produire 110 millions de m3 de gaz naturel en 2021
Au cours des dernières années, le Maroc a effectivement procédé à l’exploitation de certains puits de prospection de gaz naturel. Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a indiqué au parlement que le Maroc a produit en 2020 près de 98 millions de m3 de gaz naturel, estimant que cette quantité est faible par rapport au besoin annuel du Royaume qui s’élève à un milliard de m3, ce qui veut dire que le Maroc ne produit localement que 10% de ses besoins en cette matière vitale. En 2021, la production du Maroc s’élèverait à environ 110 millions de m3.
La ministre a révélé que les bassins sédimentaires marocains ne sont pas suffisamment explorés, soulignant que la densité moyenne de puits par 10.000 km2 ne dépasse pas 4 puits, par rapport à la moyenne mondiale de 1.000 puits par 10.000 km2.