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Robotique : vecteur de croissance ou danger pour l’industrie marocaine ?


Rédigé par La rédaction Dimanche 14 Février 2021

L’intégration numérique dans le secteur industriel a permis l’apparition de nouvelles formes de robots industriels. Une avancée technologique qui pourrait favoriser des pays au tissu industriel intermédiaire comme le Maroc, en s’arrimant, grâce à l’effet Leapfrog, aux nouveaux modes de productions industrielles.



L’industrie mondiale accomplit depuis quelques années une nouvelle révolution avec le perfectionnement de l’automatisation, notamment en matière d’intelligence artificielle. Un mouvement qui vient chambouler les processus de production datant du début du 20ème siècle, et qui fut l’objet du 10e congrès de robotique organisé par GIZ. Une e-conférence qui avait pour thématique « la fabrication intelligente du futur ». L’occasion pour des spécialistes allemands de mettre en avant les avancées en matière d’intégration de l’outil robotique dans la production industrielle, comme il y va de l’usage de l’intelligence artificielle dans le secteur des services.

Des techniques qui, du point de vue du profane, peuvent paraître de l’ordre de la science-fiction, mais qui sont déjà présentes dans certains segments du tissu industriel local. « Le Maroc est entré en phases avancées de son plan d'accélération industrielle, plusieurs usines modernes sont désormais installées dans des secteurs phares tels que l'aéronautique, l'automobile, l'agroalimentaire et l'énergie. La production de ces secteurs est destinée essentiellement à l'export et est soumise à des règles strictes de qualité et de sécurité. Pour une meilleure compétitivité, nos industriels sont conscients de cet enjeu de taille. Ils sont invités à miser sur la transformation digitale en industrie pour monter en efficience opérationnelle », explique Hafid Griguer, conseiller technique principal de GIZ et directeur de l’Innovation Lab for Operation à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir (UM6P).

Effet Leapfrog

Une transformation de l’outil industriel qui est favorisée par l’effet Leapfrog ou saut de grenouille. Un concept qui cible un grand bond technologique et qui peut faire favoriser des pays connaissant un retard technologique. Cet effet se fait notamment ressentir en Afrique subsaharienne où l’intégration numérique dans certains secteurs a favorisé l’éclosion de secteurs d’activités à fortes valeurs ajoutées et qui permettent de dépasser le manque d’infrastructures de base qui handicape les pays de la région. L’explosion du mobile banking grâce à un opérateur kényan, Safaricom, dont le réseau gère aujourd’hui plusieurs milliards de dollars de transactions, allant du simple virement à l’achat d’une police d’assurance ou de bons du trésor, en passant par la possibilité de souscrire à un emprunt, est un exemple édifiant.

Un effet qui peut être transposable au Maroc, notamment au niveau des différents écosystèmes mis en place par le gouvernement depuis 2014. « Un effet leapfrog industriel est possible au Maroc, mais plutôt pour les nouveaux entrants et les nouvelles constructions industrielles », confirme Griguer. Les concepts de Doing by learning sont des vecteurs pour l’introduction de robots, voire les Cobols. Une nouvelle variante de robots industriels qui, grâce à l’intelligence artificielle, utilise la vision (via caméra) comme un élément de travail. Une fonction qui permet au Cobol d’interagir avec des appareils et outils analogiques. Des outils, par ailleurs, développés pour faire rapatrier une partie de la production délocalisée par des pays comme l’Allemagne, à cause des coûts de main-d’œuvre.

Relocalisation

Un scénario qui pourrait susciter la crainte au niveau des opérateurs marocains, vu que le Maroc compte sur le coût de sa main-d’œuvre, en plus de son positionnement géographique, pour capter des IDE, notamment du fait que le revenu moyen chinois a explosé durant la dernière décennie.  « Souvent, nous confondons digitalisation industrielle et robotisation qui est juste une brique parmi d'autres. La digitalisation ne peut pas remplacer l’être humain, elle vient lui apporter de l'aide pour mieux piloter l'excellence opérationnelle. Les robots- collaboratifs ou Cobol en est le meilleur exemple ! », nuance Griguer.

Pour l’heure, il existe bel et bien, au niveau national, des disciplines comme le machine-learning ou encore le deep-learning, dont les premières applications se font ressentir au niveau des techniques d’agriculture de précision, à l’image du programme Al Moutmir lancé en 2019 par OCP Group ou de la Business Unit AgriEdge développée par l’UM6P. Il n’empêche qu’hors champ d’application d’un mastodonte comme OCP, rares sont les entreprises marocaines à avoir investi dans l’industrie 4.0.








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