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Actu Maroc

Retraite : Les seniors peuvent-ils être opérationnels au-delà de 60 ans ?


Rédigé par Mina ELKHODARI Mardi 17 Janvier 2023

Le Maroc, à l’instar d’autres pays, veut porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans au lieu de 60 ans. Une modification qui serait favorable à certaines catégories, mais elle l’est moins pour d’autres au regard de la baisse de performance au-delà de 60 ans. Détails



Décaler l’âge de départ à la retraite se veut une mesure incontournable pour le gouvernement en raison des contraintes de gestion des caisses sociales, d’autant que l’espérance de vie à la naissance est relativement en hausse au Maroc, soit 77, 21 ans, selon les dernières projections de l’ONU. Autrement dit, l’idéal serait de travailler autant qu’on vit. Cette alternative fait couler beaucoup d’ancre car elle apparait contre-productive dans de nombreux domaines, notamment l’insertion professionnelle des jeunes diplômés qui sont les plus touchés par le chômage. Elle est aussi loin de favoriser, selon les spécialistes, la mobilité des séniors qui se verront éternisés dans un poste durant une trentaine d’années.
 
Cela pose par conséquent la problématique de la relève. « Le Maroc est un pays très jeune qui n’a pas nécessairement besoin de reporter l’âge de départ à la retraite pour répondre au besoin du marché de travail », déplore Philippe Montant, Directeur général de plateforme « Rekrute », ajoutant : «il s’agit d’une mesure qui va à l’encontre de l’employabilité des jeunes compétences. Le départ à la retraite à 60 ans facilite la vie aux jeunes de plus en plus touchés par le chômage pour trouver un emploi ».
 
D’ailleurs, si cette éventuelle nouveauté est fortement appréciée par certains notamment ceux exerçant des métiers moins pénibles, la question du report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans reste plus délicate pour certains autres qui effectuent, souvent pour ne pas dire toujours, des tâches lourdes dans des conditions de moins en moins favorables, comme en témoigne Abderrahim, âgé de 55 ans, qui travaille dans une usine de textile 15 heures/24h, tous les jours y compris les weekends en contrepartie d’un salaire minime.
 
Marié et père de 3 enfants, l’homme, qui aurait voulu partir à la retraite dans 5 ans, qualifie d’hérésie la nouvelle mesure envisagée par le gouvernement. « J’aurais voulu prendre ma retraite d’ici 5 ans. Je ne pourrai pas continuer à me réveiller chaque jour non-stop pour aller faire un métier très pénible qui a gravement pesé sur ma santé physique depuis 30 ans», dit Abderrahim.
 
Ce même point a été relevé par le Directeur général de la plateforme « Rekrute ». Surpris par l’ampleur de l’extension de l’âge de départ à la retraite, il a indiqué : « C’est difficile pour les seniors de travailler à l’âge de 60 ans et plus, surtout dans certains métiers qui s’avèrent plus pénibles que les autres, notamment ceux de la santé, l’enseignement, le transport, le secteur de la grande distribution et autres », soulignant la nécessité de prendre en compte la limite physique des actifs avant la mise en place de cette mesure.
 
En tout cas, la mesure reste en discussion, même si notre interlocuteur, y est favorable concernant son cas personnel. Il souligne, à cet égard, la nécessité de trouver les aménagements nécessaires pour faire en sorte que les séniors puissent travailler dans de bonnes conditions favorisant leur performance. « A titre personnel, il est probable que je continue au-delà de 65 ans, mais sur un mode aménagé que je choisirai moi-même. Autrement dit, travailler une demi-journée, trois jours par semaine ou autres, tout en sachant que je n’exerce pas un métier pénible ». Les seniors sont-ils aptes à ré[1]pondre au besoin du marché de l’emploi ?
 
Si les seniors restent plus expérimentés avec des qualités sollicitées par les entreprises notamment la capacité d’adaptation, les grandes qualités relationnelles et autres, ils sont, selon les observateurs, loin de répondre aux besoins en ressources humaines dans certains secteurs pointus, entre autres l’informatique. En effet, il s’agit d’un secteur en plein essor au Maroc avec l’entrée de nouveaux acteurs internationaux, exprimant une forte demande en termes de ressources humaines, les seniors étant sur ce registre, loin de répondre à ce besoin.
 
« Le Maroc est en effet en pénurie de ressources dans des compétences qui ne sont pas forcément disponibles chez les personnes de plus de 60 ans, notamment dans le domaine de l’informatique», souligne Montant qui ajoute : « ce n’est pas un développeur de 60 ans qui va savoir régler des problèmes informatiques. Il vaut mieux former les jeunes générations pour réussir leur insertion dans le domaine du travail».

 Mina ELKHODARI 

Université polytechnique Mohammed VI Ben Guérir 

Une formation pour 44 porteurs de projets en agriculture 

 
Un total de 44 jeunes issus de différentes régions du Royaume, porteurs de 25 projets dans le domaine de l’agriculture numérique et climato-intelligente, ont bénéficié d’une formation complète et d’un accompagnement sur mesure, dans le cadre de la 4ème et avant-dernière formation organisée, à l’Université Mohammed VI polytechnique de Ben Guérir, dans le cadre du concours national d’innovation AGRIYOUNG INNOVATE organisé par l’Agence de développement agricole.
 
Au cours de cette formation de trois jours, les jeunes entrepreneurs, porteurs de projets innovants dans les domaines de l’agriculture numérique et de l’agriculture intelligente en phase avec le changement climatique, ont bénéficié d’un programme de formation riche autour de la gestion de projets, des règles du marketing et des mécanismes de communication, avec un accompagnement sur mesure par des experts en la matière. Quatre rounds de formation ont été organisés, et un cinquième et dernier round sera programmé dans les jours à venir.
 
A la fin de cette formation, trois des meilleurs projets entrepreneuriaux en agriculture numérique et en agriculture intelligente face au climat seront sélectionnés. Les porteurs de ces projets bénéficieront d’un accompagnement pour obtenir la première demande de client. Pour les autres jeunes, ils seront accompagnés pour la création de leurs entreprises. « Agriyoung» vise à mettre l’innovation au service de l’agriculture marocaine». Ce projet pilote a été lancé par l’Agence de développement agricole en partenariat avec le Laboratoire d’innovation pour le développement rural de l’Université Mohammed VI polytechnique, afin de soutenir les jeunes porteurs de solutions innovantes en mesure de contribuer au développement du secteur agricole, et partant insuffler une dynamique au secteur en phase avec les défis climatiques.