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Remontada des contaminations…dernier tracas des Bidaouis (Photos)


Samedi 7 Novembre 2020

Malgré la montée en flèche des contaminations dans la métropole, une bonne partie de Casablancais continuent de vivre leur quotidien sansrespect strict des mesures sanitaires préventives.



«Kissaryate Haffari», à Casablanca (Ph. Kamal)
«Kissaryate Haffari», à Casablanca (Ph. Kamal)
Depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations dans la région de Casablanca-Settat, et particulièrement dans la capitale économique, connait une montée catastrophique et arrive à froler la barre des 2000 contaminations par jour (1931 cas le 7 novembre à 18H).

Cette augmentation de cas s’avère inquiétante, au point même que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a explicitement déclaré, mercredi 4 novembre, devant les membres de la Commission de l’Intérieur et des Collectivités locales à la Chambre des représentants, que si les habitants de Casablanca ne démontraient pas de discipline en respectant les mesures sanitaires nécessaires, notre seul salut résiderait dans l’obtention d’un vaccin, qui parait pour l’instant loin d’être acquis.

Sans langue de bois, le ministre a déploré : « soyons honnêtes, à Casablanca les gens ne veulent pas nous aider ».

Pour leur part, les habitants de la ville qui ne « dormait » pas ont une position différente. Avançant des raisons qui semblent pour le moins persuasives, ils se sont remis à vivre de manière normale, sans le moindre souci du danger qui devient de plus en plus alarmant.

A «Kissaryate Haffari», dans le vieux quartier de «Derb Soultane», commerçants, clients et simples passants se délectent d’une ambiance mouvementée et vogue, qui avait manqué aux rues de la Kissarya pendant les mois du confinement, négligeant pleinement la situation épidémiologique inquiétante que connait la ville.

Yassine, un jeune commerçant responsable d’un magasin de produits alimentaires à la Kissarya, nous explique que «ce n’est pas par inconscience ou par négligence que nous avons repris nos activités de cette manière». Il avance que les commerçants ont vécu les cinq mois du confinement une crise financière irrattrapable, ils se sont donc retrouvés dans l’obligation de reprendre leurs activités, « les commerçants peinent mais s’acharnent à retrouver un soupçon du rayonnement que vivait ce pôle commercial intéressant », explique-t-il avant de souligner que pour lui et ses confrères de la Kissarya «l’aide apportée par le gouvernement est loin d’être suffisante pour subvenir à nos besoins primordiaux».

Dans cet environnement où toutes les précautions semblent dédaignées, Souad, vendeuse de pduits de beauté trouve une manière de justifier l’abandon de la raison face à la menace qui guette non seulement les commerçants mais également les clients, « j’avoue que le commerce doit être fait dans le respect des mesures sanitaires, cependant une attitude pareille nécessite une infrastructure absente dans ce milieu ». Avec amusement, elle pointe du doigt une foule de clients et s’interroge « Regardez autour de vous, où peut-on placer toutes ces personnes avec le respect d’un mètre de distanciation ».

Reportage photo : Kamal
Non loin, au marché «Korea», un des centres névralgiques du commerce à Casablanca, les images de l’insouciance sont encore plus frappantes : des embrassades entre amis, des poignées de mains pour marquer la conclusion d’une vente, des dizaines de personnes sans masques et des couloirs bondés d’allants et venants qui se bousculent pour se frayer un chemin. Rien dans cet univers unique et étonnant ne prête à penser que le monde est chamboulé par une situation pandémique sans précédent.

«C’est que les gens sont ennuyés», nous explique Amine, jeune trentenaire qui faisait le tour des magasins. «Nous avons été cloitrés pendant plusieurs mois, les gens sont fatigués d’avoir peur et de rester enfermés», déclare-t-il, avant de faire remarquer que la situation épidémique va encore durer pour plusieurs mois. «Si on nous enferme encore pendant d’autres mois, les gens deviendront plus fous qu’ils ne l’étaient», avance-t-il avec un air mi-sérieux, mi-moqueur.

De son coté, Aziz, propriétaire d’un magasin à « Korea », nous avoue que cette affluence des clients et ce dynamisme commercial sont une tendance qui règne depuis des décennies dans ce marché et que « rien ne peut changer ces habitudes». «Ici, tout le monde est habitué à ce mode : les gens viennent ici parce qu’ils peuvent trouver tout ce qu’ils veulent, bouger comme ils veulent, toucher la marchandise, l’essayer et l’acheter à des prix concurrentiels (...) c’est ce tumulte, cette ambiance et ce dynamisme qui attire les clients ici », explique-t-il.

Ces mêmes images se répètent également dans les ruelles serrées du fameux marché «Derb Ghallef», destination favorite des fanatiques de matériel informatique. Pour des raisons identiques, les commerçants qui ont été touchés de plein fouet par la crise, s’activent à présent, à retrouver l’éclat des affaires qu’ils ont toujours connu dans l’ère pré-Covid-19.

Néanmoins, la situation des vendeurs de «Derb Ghallef» est bien plus compliquée, en raison du coup d’arrêt de la contrebande, suite à la fermeture des frontières du Royaume. Avec l’arrêt du transport de marchandises non déclarées, les marchands de la «Joutia», qui avaient écoulé tous, leurs stocks au début de la crise, n’ont aujourd’hui plus rien à vendre.  Ainsi, les commerçants sont prêts à tout faire pour pouvoir gagner leur pain et assouvir leurs besoins et ceux de leurs familles. «La pauvereté fait plus peur que la Covid», nous déclare un journalier, avant de conclure : «vivement le retour à la normale». 








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