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Reconstitution des ressources du FAD : Contribuer significativement à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 8 Décembre 2022

La seizième reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, pour la période 2023-2025, organisée à Tanger, a tenu toutes ses promesses avec l’engagement d’une enveloppe totale de 8,9 milliards de dollars par les partenaires. Le Maroc n’est pas en reste et pour sa première participation, le Royaume a contribué à hauteur 5 millions de dollars.



Alors que le Fonds africain de développement (FAD) fête ses 50 ans en cette année 2022, le Maroc a eu l’honneur et le privilège d’abriter la conférence de reconstitution des ressources de cette institution financière continentale. Une rencontre qui a tenu toutes ses promesses. Puisqu’une enveloppe totale de 8,9 milliards de dollars a été engagée par les partenaires, lors de cette quatrième et dernière réunion de la seizième reconstitution des ressources du FAD, qui vient de se tenir à Tanger.

Il s’agit de la plus importante reconstitution de l’histoire du FAD, qui accorde des dons et des prêts à des conditions favorables aux pays à faible revenu du continent, dit-on à la Banque africaine de développement. Le Maroc n’est pas en reste des généreux contributeurs.

Dans cette optique, Akinwumi A. Adesina, président du groupe la BAD, annonce que le Royaume a contribué à hauteur de 5 millions de dollars au Fonds, le guichet concessionnel de la Banque continentale. Cette décision de contribuer à la seizième reconstitution des ressources du Fonds pour la période 2023-2025 est la première pour le Maroc.

Pour comprendre la portée du FAD, il est bon de souligner que, depuis 1974, plus de 45 milliards de dollars ont été investis sur l’ensemble du continent africain, avec un soutien à plus de 2.700 projets dans 37 pays africains dans divers secteurs. Ce n’est pas tout puisqu’au cours des cinq dernières années, ce sont plus de 15,5 millions de personnes qui ont pu être raccordées à l’électricité tandis que près de 74 millions d’Africains ont bénéficié d’améliorations dans le domaine de l’agriculture, dont 35 millions de femmes.

En matière d’infrastructures, près de 8.700 km supplémentaires de routes ont été construits ou réhabilités dans le cadre des projets sans compter l’amélioration de l’accès aux transports pour 50 millions de personnes, y compris la construction et la réhabilitation de 8.700 kilomètres de routes et plus de 42 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement.

Paquet de financement

Qu’en est-il du futur ? Selon les responsables de la FAD, et pour les 3 prochaines années, plus de 20 millions de personnes seront connectées à l’électricité. Durant la même période, plus de 24 millions de personnes bénéficieront d’améliorations dans l’agriculture tandis que quelque 32 millions de personnes auront l’accès à l’eau et à l’assainissement, tout comme 15 millions de personnes connaitront une amélioration de l’accès aux transports. C’est à juste titre d’ailleurs, au cours de cette rencontre, que les parties ont discuté des orientations politiques et financières ainsi que des approches pour faire face aux différents défis qui se posent au continent. D’où le processus a abouti à un paquet de financement pour les trois années du cycle du FAD-16 (2023-2025).

A cet effet, le rapport du FAD-16, les niveaux de financement et les conditions de la reconstitution seront également approuvés. Cette année a été, en outre, marquée par une série de consultations entre la Direction du FAD et les pays donateurs sur la seizième reconstitution des ressources du guichet de prêts concessionnels du Groupe de la BAD. Ce qui fait dire au président de la BAD que ces financements augmenteraient de manière significative la contribution du Fonds à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Ils permettront au FAD, a-t-il fait remarquer, de consolider sa réputation de deuxième meilleure institution de financement concessionnel au monde.

Ces financements serviront également à soutenir les pays africains à faible revenu, les plus vulnérables et les moins préparés à lutter contre le changement climatique, sans oublier que le guichet d’action climatique et le FAD contribueront à renforcer la résilience climatique en Afrique. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que le Fonds (lire l’encadré) contribue à promouvoir le développement économique et social dans les pays africains les moins développés, en octroyant des financements concessionnels dédiés à la mise en oeuvre de projets et de programmes, et une assistance technique pour mener des études et des activités de renforcement des capacités. D’ailleurs, les investissements cumulés du Fonds au fil de ses 44 années d’opérations sur le continent africain s’élèvent à 29.4 milliards d’UC (45 milliards de dollars EU).

Changement climatique

A ce sujet, faut-il relever, les ressources du Fonds sont reconstituées tous les trois ans, auprès de ses 31 pays donateurs. Durant les consultations pour la reconstitution, les pays donateurs sont représentés par leurs plénipotentiaires du FAD. Dans les grandes orientations, le Fonds donnera la priorité au développement des infrastructures durables, résilientes au changement climatique et de qualité, et à la gouvernance, le renforcement des capacités et la gestion durable de la dette dans les pays bénéficiaires.

Rappelons que la création du Fonds africain de développement (FAD) a été motivée par la nécessité de résoudre deux contraintes majeures, qui sont apparues après le démarrage des opérations de la BAD. Il s’agit du plafond des ressources que la Banque pouvait fournir mais aussi la nature et les modalités des prêts, que ses pays membres les plus pauvres ne s’étaient pas pleinement appropriées, notamment s’agissant des projets à échéances plus longues ou à rendements non financiers.

Enfin, dans l’Accord portant création du FAD, il est dit que le Conseil des gouverneurs est désigné comme l’organe suprême chargé de l’élaboration des politiques du Fonds. Le Conseil des gouverneurs se réunit au moins une fois l’an. Le Conseil d’administration du FAD compte, quant à lui, sept administrateurs représentant chacun des pays donateurs (les administrateurs sont désignés par leurs mandants) – outre sept administrateurs qui représentent la BAD. Le Conseil d’administration supervise le fonctionnement général du Fonds.



Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir
 
Le Fonds africain de développement (FAD) est le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Fondé en 1972, il est devenu opérationnel en 1974. Administré par la Banque africaine de développement, le Fonds compte, à ce jour, 32 pays contributeurs, qui oeuvrent en faveur de 37 pays en Afrique.

Parmi les 37 pays éligibles au FAD, il y a, d’un côté, ceux qui renforcent leurs capacités économiques pour devenir de nouveaux marchés émergents et, de l’autre, ceux qui sont encore fragiles et ont besoin d’une aide spécifique pour garantir la prestation des services de base. Avec près de la moitié de ses pays emprunteurs considérés comme des États fragiles, le FAD se voit confronté à un défi de taille, dans la mesure où des économies stables peuvent elles-mêmes devenir fragiles, sous l’effet d’un choc interne ou externe.

La quatorzième reconstitution générale des ressources a été conclue, en juin 2017 pour le financement des activités du Fonds sur la période 2017-2019. Pour ladite période, les plénipotentiaires du FAD sont convenus d’un montant de reconstitution, (compte non tenu de l’écart technique) de 7,06 milliards de dollars EU.
 








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