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Rapport du HCP : Le moral des ménages au plus bas sous l’effet de la conjoncture


Rédigé par Yassine Elalami Jeudi 20 Octobre 2022

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié, le 18 octobre, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages. Le moral des Marocains continue sa tendance baissière, enregistrant son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008.



Rapport du HCP : Le moral des ménages au plus bas sous l’effet de la conjoncture
Dans sa dernière note, le Haut-Commissariat au Plan a dévoilé des chiffres alarmants. Selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 47,4 points au lieu de 50,1 points enregistrés au cours du trimestre précédent, et 65,5 points une année auparavant. Selon la même source, cette tendance baissière est due à la détérioration de tous les indicateurs qui composent l’ICM, reposant essentiellement sur la perception par les ménages de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables et de leur situation financière.

Détérioration des niveaux de vie

« Au troisième trimestre de 2022, 81,5% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 11,6% un maintien au même niveau et 6,9% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 74,6 points, contre moins 73,0 points au trimestre précédent et moins 41,5 points au même trimestre de l’année passée », signale l’enquête du HCP.

Dans le même sillage, il est souligné qu’ «au cours des 12 prochains mois, 49,8% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 41,9% à un maintien au même niveau et 8,3% à une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à moins 41,5 points, enregistrant ainsi une dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 34,3 points et à 9,3 points respectivement».

Le rapport a révélé, en outre, que «82,1% contre 8,1% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif avec moins 74,0 points enregistrant une détérioration aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année passée où il s’est établi à moins 69,1 points et à moins 62,0 points respectivement».

Forte hausse du chômage

Durant la même période, la proportion des ménages qui s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois atteint 87,5% contre 4,0% qui s’attendent à une baisse. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à moins 83,5 points, enregistrant son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008, contre moins 81,1 points un trimestre auparavant et moins 78,3 points un an auparavant.

Il convient de noter que selon les derniers chiffres, communiqués par la même instance, en août, entre le deuxième trimestre de 2021 et celui de 2022, le nombre de chômeurs a baissé de 218.000 personnes, passant de 1.605.000 à 1.387.000 chômeurs, ce qui correspond à une baisse de 14%, résultant d’une diminution de 182.000 chômeurs en milieu urbain et de 36.000 en milieu rural.

L’argent, nerf de la guerre

Ladite note fait savoir également que 53,5% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 43,7% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 2,8% affirment épargner une partie de leur revenu. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 40,9 points contre moins 42,8 points le trimestre précédent et moins 36,4 points une année auparavant.

Quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 52,9% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de moins 47,7 points contre moins 48,7 points au trimestre précédent et moins 48,0 points au même trimestre de l’année passée. S’agissant de l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, 16,5% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière.

Le solde d’opinion de cet indicateur s’est ainsi établi à moins 5,9 points contre moins 0,1 points au trimestre précédent et 15,1 points au même trimestre de l’année précédente.

Dans le même contexte, 11,0% (contre 89,0% qui pensent le contraire) des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif, à moins 78,0 points au lieu de moins 77,3 points au trimestre précédent et moins 70,4 points le même trimestre de l’année passée.

Une perception pessimiste

En ce qui concerne l’augmentation des prix des produits alimentaires, dans ce contexte inflationniste, «99,1% des ménages déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. Le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à moins 99,1 points en stagnation par rapport au trimestre précédent (moins 99,1 points) et en nette dégradation par rapport au même trimestre de l’année précédente (moins 86,9 points)».

Le 12 octobre, Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a rendu publique une étude intitulée : «Evolution des inégalités sociales dans un contexte marqué par les effets de la Covid-19 et de la hausse des prix». La note explique que quelques mois d’inflation ont eu un effet plus dévastateur que deux années de pandémie. 3,2 millions de Marocains basculent ainsi dans la pauvreté et la vulnérabilité, avec à la clé 7 années d’efforts de réduction des inégalités anéanties.

« Au cours des 12 prochains mois, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter, selon 76,4% des ménages contre 2,8% seulement qui s’attendent à leur baisse. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 73,6 points, au lieu de moins 74,3 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 70,9 points une année passée», conclut le rapport.



Yassine ELALAMI


Un taux d’inflation moyen de 5,5%

Les prix à la consommation ont augmenté plus vite durant la période allant de janvier à juillet 2022 et le taux d’inflation moyen, en glissement annuel, a atteint 5,5%, soit un niveau 5 fois supérieur à celui enregistré entre 2017 et 2021, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

« Cette inflation moyenne cache des évolutions différenciées selon le milieu de résidence : la hausse des prix, en glissement annuel, a été en moyenne plus élevée pour les ménages ruraux (6,2%) que pour les ménages urbains (5,2%) », précise le HCP dans une note intitulée «Évolution des inégalités sociales dans un contexte marqué par les effets de la Covid-19 et de la hausse des prix ». Cette poussée inflationniste, explique la même source, est essentiellement tirée par la hausse des prix des produits et services du quotidien, le transport et l’alimentaire.
 







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