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Rapport de la BAD et de l’OIT: La Covid-19, goulot des TPME et un handicap à la création d’emploi


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 3 Juin 2021

Généraliser et densifier l’accès des TPME aux financements externes, à travers la poursuite des facilités d’accès au financement des TPE dans le contexte Covid-19, telle est l’une des principales recommandations de la BAD et de l’OIT dans leur dernier rapport. Des mesures salvatrices à prendre quand on sait que ces structures ont vu leur CA connaître une baisse drastique au 1er semestre 2020.



Rapport de la BAD et de l’OIT: La Covid-19, goulot des TPME et un handicap à la création d’emploi
C’est un document qui continuera à alimenter les débats au sein de la classe politique et du monde de l’économie. Il s’agit de la note d’orientation politique, que vient de publier la BAD et l’OIT, intitulée : « Impact de la crise Covid-19 sur l’emploi et les TPME au Maroc ». Ce document de haute teneur vient confirmer ce que l’on redoutait déjà, à savoir les pertes d’emploi et l’assèchement de la trésorerie des petites structures.

Il apparait à ce sujet qu’une proportion de 79% des TPME a connu une baisse de plus de 15% de son chiffre d’affaires au premier semestre 2020. Ce qui a induit une baisse de l’emploi et du nombre d’heures de travail. Cette perte d’emplois est estimée à 432.000 à fin 2020.

D’ailleurs, la Confédération des TPE-TME indiquait dans une étude réalisée, du 18 mars au 6 mai 2020, que 83% de ses affiliées, Auto-entrepreneurs et Coopératives ont été en arrêt total. Elle n’avait pas de trésorerie ni de quoi nourrir leurs enfants et famille. « Leurs trésoreries étaient à sec ou plonger dans des crédits à cause de la basse saison. Chez les TPE-PME et Auto-entrepreneurs les mois de décembre, janvier, février et la moitié de mars sont des périodes où l’activité de la majorité de ces entreprises est en arrêt total ou presque », relevait-elle.

Résultat : les TPME ont été les plus impactées alors qu’elles concentrent les trois quarts de l’emploi et ne contribuent qu’à 35% du PIB, comme le souligne l’enquête de la BAD et de l’OIT. La situation serait plus grave n’eussent été les mesures prises par les autorités concernant aussi bien les indemnisations des travailleurs formels et informels que les facilités accordées aux entreprises.

Mesures d’urgence

Pour les deux institutions, ces mesures ont contribué à préserver 6,5 points du taux de croissance PIB et sauvegarder 71% de l’emploi menacé après le premier confinement. En outre, il apparaît que les mesures d’urgence adoptées par le Comité de veille économique (CVE) pour faire face au choc du confinement auraient atténué de manière substantielle la baisse du PIB.
Le rapport ajoute également que la mise en oeuvre des mesures devrait atténuer cette baisse et situer le taux de croissance du PIB de 2020 à –8,1% (soit une baisse moindre de 10,6%).Cependant, la non-mise en oeuvre des mesures d’atténuation aurait entraîné un taux de croissance négatif du PIB en 2020 de -14,6%, peut-on lire dans le document.

Au-delà de la crise sanitaire, le rapport décrit un autre facteur qui aurait contribué à la dégradation de la situation des TPME. Pour la BAD et l’OIT, les chefs de TPME sont à 60% sans niveau de qualification et les diplômés ne prennent pas assez l’initiative d’entreprendre (moins de 20% d’entre eux). Une insuffisance sur laquelle il va falloir réfléchir dans les mois et années à venir. Une fois le diagnostic posé, il est recommandé afin de soutenir la reprise, d’inclure, dans chaque plan sectoriel de relance, des projets et programmes à fort potentiel d’impact sur la création d’emplois et de réaliser une revue à mi-parcours de la Stratégie nationale de l’emploi. Pour réussir ce pari, la BAD et l’OIT recommande de penser l’après Covid-19. Cela permet d’appréhender l’économie marocaine avec des fondations plus résilientes, plus inclusives et plus innovantes. Dans cette optique, une croissance endogène créatrice d’emplois décents, davantage tirée par les TPME s’avère ainsi fondamentale. Car c’est autour de ces axes que s’articulent les principales recommandations de cette note conjointe.

Financements externes

En ce qui concerne le renforcement de l’accès des TPME au marché, à la commande publique et à l’internationalisation, l’étude propose une réforme du système national de la commande publique pour favoriser l’accès des TPME à la commande publique et d’augmenter les opportunités d’accès des TPME marocaines aux marchés internationaux en général, et africains en particulier. Egalement, le rapport recommande la généralisation et la densification de l’accès des TPME aux financements externes, à travers la poursuite des facilités d’accès au financement des TPE dans le contexte Covid-19, la facilitation de l’accès au financement des TPE formelles et informelles par le renforcement des institutions de micro-finance. C’est l’ensemble de ces mesures qui permettront aux TPME de trouver le salut et participer à la création d’emploi.

Enfin, rappelons que cette note d’orientation analyse les répercussions de la pandémie de Covid-19 sur l’emploi et le développement des TPME marocaines est le fruit d’une collaboration entre les deux institutions. Elle a été initiée par la plateforme entrepreneuriale « Souk At-Tanmia », soutenue par la BAD avec un financement du Programme de partenariat dano-arabe (DAPP). Elle s’appuie sur les résultats des outils de simulation macroéconomique et de données d’enquêtes portant sur 300 TPME du Maroc.



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