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International

Rapport : Les « coûts des guerres »


Rédigé par L'Opinion Jeudi 18 Mai 2023

Le projet «Costs of War» de l’Université Brown revient sur les multiples guerres engagées par les Américains à la suite de l’attentat du 11 septembre 2001. Ces conflits ont fait plus de 4,5 millions de morts depuis.



Plus de 4,5 millions de personnes ont été tuées dans des guerres, depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et ce chiffre continue d'augmenter, indique une nouvelle étude élaborée par l'Université Brown dans l’État américain de Rhode Island.

Les chiffres recensés dans le cadre du projet "Costs of War", ont été publiés lundi 15 mai, et font état des bilans atterrants lors des deux décennies qui ont suivi le 11 septembre 2001.
Le rapport estime que près d'un million de personnes (906.000 à 937.000) ont été directement tuées par les guerres en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, en Syrie, au Yémen, en Libye et en Somalie.

En outre, plus de 3,5 millions de personnes (3.588.000 à 3.716.000) sont mortes indirectement de facteurs liés à la guerre tels que l'effondrement économique, l'extrême pauvreté, la malnutrition et la propagation de maladies comme le choléra ou encore la rougeole.
Les bilans additionnés donc des morts directes et indirectes de la guerre totalisent un chiffre allant de 4,5 millions à 4,6 millions de personnes, et ce bilan continue de s’alourdir à cause des conflits mondiaux.
 
Les USA cités dans bon nombre de conflits
 
"Ces guerres se poursuivent toujours pour des millions de personnes dans le monde, qui vivent avec et meurent de leurs effets", indique le rapport, qui souligne que les femmes et les enfants "souffrent le plus de ces impacts".

Bien que le projet ne pointe aucun pays en particulier, les États-Unis ont été spécifiquement cités pour leur rôle dans bon nombre de ces conflits à travers le monde après le 11 septembre, et en particulier pour les victimes de plus de 20 années de conflit en Afghanistan.

"Bien qu'en 2021, les États-Unis aient retiré leurs forces militaires d'Afghanistan, mettant officiellement fin à une guerre qui avait commencé avec une invasion effectuée 20 ans auparavant, aujourd'hui, les Afghans souffrent et meurent des causes liées à la guerre à une cadence plus rapide que jamais", explique le rapport.

Le projet "Costs of War" a aussi fait savoir que beaucoup plus de recherches sont nécessaires pour collecter des données plus adéquates "afin de guider les interventions pouvant sauver des vies".

"Davantage d'études sont nécessaires sur l'impact de la destruction des services publics par la guerre, en particulier au-delà du système de santé, sur la santé de la population", ajoute le rapport. "Les dommages infligés aux systèmes de distribution d'eau et d'assainissement, aux routes et aux infrastructures commerciales telles que les ports, par exemple, ont des conséquences importantes, mais moins bien comprises".

Le projet a également appelé les gouvernements du monde entier ainsi que les États-Unis, à assumer la responsabilité de réparer les dommages infligés.
 
Les femmes et les enfants comme dommages collatéraux
             
Le rapport de l’Université Brown porte aussi sur l’impact continu de ces guerres sur la santé des civils, en particulier celle des femmes et des enfants.

Ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus des nombreuses conséquences à long terme de ces guerres. En Irak, les viols et les violences sexuelles ont fortement augmenté après l’invasion américaine de 2003. Une femme irakienne sur cinq a subi des violences physiques ou psychologiques depuis. Les femmes sont plus souvent victimes de violences sexuelles en zone de combat.

La majorité des personnes déplacées par ces guerres sont des enfants (53% en 2017). Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, notamment en raison des taux élevés de malnutrition infantile dans les zones de guerre. Au total, plus de 7,6 millions d’enfants de moins de cinq ans dans ces pays souffrent actuellement de malnutrition aiguë.
L’Organisation mondiale de la Santé a estimé en 2017 qu’un Syrien sur cinq souffrait de problèmes de santé mentale.

Une autre enquête menée en 2018 montre que plus de 60%  de réfugiés syriens, afghans et irakiens avaient été traumatisés par des expériences de guerre, notamment d’avoir été témoins de meurtres, de tortures ainsi que de viols et d’autres sévices sexuels contre leur épouse et d’autres membres de leur famille.
 

En Ukraine, des terres agricoles inexploitables pour des années

Les bombes qui n'ont pas explosé, les obus et les mines disséminés en Ukraine non seulement menacent la vie de ses habitants mais risquent de rendre inexploitables des terres agricoles fertiles pendant des années, a souligné mardi la Croix-Rouge.

Ce pays contre lequel la Russie a déclenché une offensive en février 2022 après huit ans d'un conflit larvé est devenu un des plus menacés du monde par la présence de mines.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a averti que tous ces engins n'ayant pas explosé qui jonchent la campagne ukrainienne pourraient avoir de graves conséquences pour l'agriculture, un secteur vital pour l'économie nationale.

"Les agriculteurs sont souvent confrontés à un choix impossible", a déploré de Kiev via un lien vidéo Andrew Duncan, le chef de l'unité du CICR dans la capitale ukrainienne s'occupant de la contamination par les armes, devant la presse à Genève.

"Au quotidien, ils doivent décider s'ils veulent risquer leur vie pour cultiver leurs terres ou risquer de perdre leurs revenus et les moyens financiers de subvenir aux besoins de leur famille", a-t-il ajouté.

Duncan a noté que la contamination par ces armes se poursuivait à un rythme plus élevé que celui auquel elles pourraient être éliminées.








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