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Rapport BAM : Saisir les opportunités pour consolider la stabilité financière


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Mercredi 28 Juillet 2021

L’économie nationale n’a pas manqué de subir les conséquences des mesures de protection adoptées par les autorités contre le Coronavirus, auxquelles se sont ajoutés les impacts de la sévère sécheresse qu’a subis le secteur agricole. Détails avec la 17ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire au titre de l’exercice 2020 de Banque Al Maghrib.



Bank Al-Maghrib (BAM) vient de présenter, dans la capitale économique, la 17ème édition de son rapport annuel sur la supervision bancaire au titre de l’exercice 2020. Un document qui passe en revue l’ensemble des mesures prises par la Banque centrale, au cours de l’année écoulée marquée par la crise sanitaire liée au Coronavirus, pour assurer un financement approprié de l’économie et soutenir le secteur bancaire. A ce sujet d’ailleurs, BAM indique que l’épidémie a touché, à fin de la même année, près de 440 mille personnes et causé près de 7.400 décès.

« L’économie nationale n’a pas manqué de subir les conséquences des mesures de protection adoptées par les autorités, auxquelles se sont ajoutés les impacts de la sévère sécheresse qu’a subis le secteur agricole. Cette situation s’est traduite par une récession de 6,3% », souligne-t-elle. Malgré ce constat, la structure du système bancaire en 2020 est restée globalement stable, mis à part le secteur des établissements de paiement qui a connu l’entrée d’un nouvel opérateur agréé pour offrir des services adossés à des comptes de paiement.

Cependant, révèle le rapport, après une décélération au cours des années précédentes, le réseau des banques a marqué une baisse en 2020, au profit d’un recours croissant aux canaux digitaux. Les traits saillants du rapport portent sur la politique monétaire, l’élargissement du collatéral éligible aux opérations de recours par les banques aux avances de BAM et l’assouplissement des conditions de refinancement par la Banque Centrale des crédits bancaires aux Très petites et moyennes entreprises (TPME). Il s’agit aussi des règles prudentielles et de supervision bancaire.

Allègements temporaires

Ainsi pour ce qui est de la politique monétaire, il faut dire que les mesures ont porté sur la baisse du taux directeur de 75 points de base à un niveau historiquement bas de 1,5% et la libération intégrale du compte de la réserve obligatoire. Concernant les règles prudentielles, la BAM a introduit des allègements temporaires pour accompagner le secteur bancaire et consolider sa solidité.

Selon le rapport, ces mesures, conjuguées à de bons fondamentaux pré-crise, ont induit une bonne résilience du secteur bancaire, avec, à fin 2020, un ratio de solvabilité moyen de 15,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 moyen de 11,4%, malgré une hausse de la sinistralité à 8,2% et une baisse des résultats bancaires de 43%. D’après BAM, cette résilience a été confirmée par les résultats des stress tests effectués par les banques et par BAM au 2ème et 4ème trimestre de 2020. Pour ce qui est de la liquidité, la situation des banques est restée confortable à la faveur des mesures prises par la Banque.

Concernant la supervision bancaire, la Banque a dû s’adapter au contexte de la crise sanitaire et économique à travers un monitoring des sources de risque prioritaires et une attention renforcée à tout ce qui touche la protection de la clientèle. Dans le même sillage, elle a également finalisé une série de réformes réglementaires, décalées en raison de la crise, et qui ont été adoptées en 2021. Sur un autre plan, notamment celui du parc des guichets automatiques bancaires (GAB), le rapport indique que celui-ci a progressé de 1,6% durant l’exercice écoulé après 4,4% une année auparavant pour s’établir à 7.734 unités.

Les GAB étant généralement situés au niveau des agences bancaires, ce ralentissement est lié à l’évolution du réseau des agences bancaires. D’ailleurs, le nombre de cartes bancaires en circulation a augmenté de 6,3% à 17,2 millions à fin 2020, dont l’essentiel continue d’être utilisé pour des opérations de retrait en cash.

Digitalisation et innovation

De son côté, l’encours des crédits Relance s’est établi à 44,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin 2021. Faut-il rappeler que ces crédits sont des prêts de trésorerie mis en place au cours de la période post-confinement pour répondre aux besoins de toutes les catégories d’entreprises pour la relance de leurs activités.

A ce titre, ils ont profité à 50.100 entreprises, précise BAM. Pour leur part, le rapport note que le nombre de guichets bancaires au Maroc s’est établi à 6.510 durant l’année écoulée, en baisse de 0,4% par rapport à 2019. BAM souligne, à ce sujet, que cette évolution, qui s’inscrit dans un contexte de digitalisation du secteur bancaire avec le recours des banques aux canaux digitaux, résulte d’une baisse de 50 agences pour les banques conventionnelles, dans un objectif d’optimisation de leur réseau et d’une hausse de 21 agences pour les banques participatives.

Toujours est-il que l’année 2020 n’a pas été que Coronavirus car l’économie nationale a été résiliente grâce aux mesures initiées et, avec la campagne de vaccination, renforcée par la production de vaccins in site, la relance post Covid-19 est bien partie. Ce qui fait dire au Wali de Banque Al Maghrib qu’« au total, cette crise inédite nous appelle, régulateur et secteur bancaire, à nous adapter aux nouveaux paradigmes induits par la pandémie et en saisir les opportunités à l’effet de consolider la stabilité financière, tout en catalysant nos efforts pour une finance plus inclusive, innovante et durable ».
 
Wolondouka SIDIBE

De l’oxygène pour la relance
 
Pendant la phase de confinement, les prêts garantis « Damane Oxygène » ont été mis en place pour répondre aux besoins de trésorerie des TPME et des entreprises de taille intermédiaire ayant connu une baisse d’activité en raison de la crise sanitaire Covid-19 avec la garantie de l’Etat à hauteur de 95%. A fin 2020, ce programme a couvert 49.489 crédits pour un encours de 17,7 milliards de dirhams avec un taux de transformation qui avoisine 44%. Ce taux a progressé à 94% à fin mai 2021 après l’accomplissement des formalités de transformation. Quant aux prêts garantis « Damane Relance », ils ont été mis en place au cours de la période post-confinement, pour répondre aux besoins de toutes les catégories d’entreprises pour la relance de leurs activités. La garantie de l’Etat varie entre 80 à 90% du montant du crédit accordé selon la taille des entreprises. . A fin 2020, ce programme a couvert 35.245 crédits pour un encours de 35,3 milliards de dirhams. Les PME ont bénéficié à hauteur de 59% de l’encours, les TPE, 17%, les entreprises de taille intermédiaire (ETI), 10% et les Grandes Entreprises, 13%.








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