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Ramadan, une aubaine pour s'affranchir de l'addiction au tabac


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 19 Mars 2023

« J’arrête de fumer », une résolution fréquemment formulée par les fumeurs avec l’avènement du Ramadan. Synonyme de purification, de spiritualité et de discipline, ce mois sacré est considéré comme étant une occasion propice pour se libérer de la dépendance au tabac.



Le mois de Ramadan est un mois de piété, de recueillement et d'abstinence. Il s’agit donc d’une occasion idéale pour arrêter de fumer. Puisqu’il faut s’abstenir de fumer pendant au moins 16 heures, autant faire un effort pour s’en passer définitivement. D’après les spécialistes de la santé, grâce au mois de Ramadan, le corps peut se débarrasser complètement de la nicotine. Ce n’est pas impossible, il suffit d’un peu de volonté et de persévérance pour franchir le cap et jouir d’une vie saine et sans danger. « Plusieurs fumeurs sont portés par le désir de mettre un terme à leur dépendance au tabac, et ils déploient d'énormes efforts pour vaincre la nicotine, mais la plupart du temps ces efforts n’aboutissent pas. Selon les spécialistes, le Ramadan est une occasion propice pour arrêter de fumer. Jeûner tout au long du mois sacré et pendant des journées de jeûne assez longues constitue pour les fumeurs une réelle opportunité pour abandonner à jamais la cigarette », note le ministère de la Santé dans son portail Sehati.
 
« Le jeûne réunit les conditions idéales pour un sevrage tabagique progressif et il permet aux fumeurs de se libérer de la dépendance, de retrouver une bonne forme physique et de la vitalité. Il n’existe pas de protocole standard à respecter parce que la dépendance au tabac diffère d’une personne à une autre, mais cela n’empêche de profiter de ce mois sacré et de le considérer comme un programme qui favorise d’arrêter de fumer progressivement », explique Fatimazahra Skalli, pneumologue.
 
Épreuve redoutable pour les uns, valable pour les autres
 
Plusieurs fumeurs, conscients du danger de la nicotine, se réjouissent de faire une pause bénéfique à l’organisme tant qu’elle permet de se dégager momentanément de cette substance nuisible au corps et à l’esprit. D’autres, complètement « accros », traversent une rude épreuve de patience en observant le jeûne. Situation délicate qui influe systématiquement sur les nerfs : « l’individu fumeur qui se prive du jour au lendemain de la nicotine et de la fumée de la cigarette, souffre inéluctablement d’un déséquilibre psychique. Il ne jouit plus de la parfaite maîtrise de ses capacités mentales et devient nerveux et surexcité », souligne la spécialiste. « Il m’arrive souvent de fumer 4 ou 5 cigarettes à la file. Pour moi, la cigarette est un élément indispensable de concentration au travail. Sans elle, je me sens désemparé. Au mois de Ramadan, je m’arrange souvent pour partir en congé », raconte Mehdi, 36 ans, agent immobilier.
 
Par contre, Achraf, 29 ans, responsable administratif, n’a pas l’air de souffrir de cette abstinence : « je me sens un peu déconnecté au début du Ramadan. Juste après, je m’habitue au nouveau rythme. Je veux absolument me débarrasser de la cigarette. Durant le mois sacré, je trouve le courage et la chance d’anéantir son mal qui m’accable ».
 
Jeûner : se débarrasser des traces de la nicotine
 
Des études récentes et recherches scientifiques ont confirmé que le jeûne pendant le mois de Ramadan rend le corps humain capable de se débarrasser de toutes les toxines, en particulier les traces de nicotine, l'une des composantes les plus importantes des cigarettes qui causent la dépendance. « Le jeûne renforce le système immunitaire, reconstruit le corps et répare les défaillances dues aux toxines, en général, et au tabagisme en particulier », précise Dr Skalli, notant que le jeûne renouvelle les cellules du corps, ce qui fait de ce mois béni une opportunité pour arrêter de fumer.
 
« Lorsqu'on s'abstient de fumer, il faut faire preuve d'une grande patience durant les premiers jours car certains symptômes peuvent apparaître, dont les plus importants sont l'anxiété, la nervosité excessive, la fainéantise et le manque de concentration », indique la pneumologue. « Ce sont des symptômes qui commencent à disparaître dès la chute du taux de nicotine dans le sang, ce qui permet aux cellules du corps de se renouveler, celui-ci retrouvant sa force et sa jeunesse », ajoute-t-elle.
 
S'agissant des mesures pratiques qui aideraient le fumeur à arrêter, le spécialiste a cité notamment la prise de conscience des risques du tabagisme pour la santé, notamment le cancer du poumon, les troubles intestinaux et les palpitations cardiaques, les spasmes vasculaires, et l'hypertension artérielle. Pour parer à ces dangers, il est recommandé de pratiquer régulièrement du sport en plein air ou s'inscrire dans un club, s’hydrater en buvant beaucoup d’eau et adopter un régime alimentaire sain et équilibré et riches en vitamines.
 
Meryem EL BARHRASSI
 

Le soutien moral, la clé pour réussir le défi

Concernant le soutien que peut apporter l'entourage personnel du fumeur afin d'arrêter cette mauvaise habitude, Dr Skalli conseille au fumeur de consulter un conseiller psycho-éducatif afin de mettre en place un programme d'accompagnement pour prendre connaissance des informations sur lui et son environnement familial. Il est aussi important de s'informer sur la nature de l'environnement social où a grandi le fumeur et les raisons qui l'ont amené à fumer et de vérifier l'absence d'éventuels troubles de la personnalité ou nerveux tels que l'anxiété, la dépression, la peur, l'obsession et l'hystérie, et d'œuvrer à les satisfaire, en plus de s'attacher à traiter les causes qui l'ont conduit à fumer. La spécialiste n'a pas manqué d'insister sur l'impératif d'entourer le fumeur d'affection et d'attention, de créer un climat de dialogue serein, de participer à des campagnes de sensibilisation au sein des centres anti-tabac, et de renforcer sa détermination pour ne pas récidiver.



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