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Rail Industry Summit : 96 milliards de dirhams pour redessiner le rail marocain


Rédigé par L'Opinion Mercredi 10 Décembre 2025

La 4ᵉ édition du Rail Industry Summit Morocco, tenue les 9 et 10 décembre 2025 au Parc des Expositions Mohammed VI d’El Jadida, s’est imposée comme un moment charnière pour l’industrie ferroviaire nationale. Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’événement a réuni plus de 250 entreprises issues de 20 pays et attiré plus de 1.000 participants, confirmant son statut de carrefour international pour les décideurs, industriels et experts du rail.



Au-delà du format, cette édition s’est distinguée par la convergence entre ambitions nationales, projets industriels structurants et dynamique internationale. Une orientation que le Directeur général de l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie, a consolidée dans un discours dense, détaillant les fondements, priorités et perspectives d’un secteur désormais considéré comme un levier stratégique de transformation.
 
En ouverture, le Directeur général de l’ONCF Mohamed Rabie Khlie, a rappelé que les avancées du rail marocain depuis deux décennies ne relèvent pas du hasard. Elles s’inscrivent dans la Vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a impulsé une transformation globale adossée à des programmes de développement inédits et des stratégies sectorielles ambitieuses.
 
Parmi les résultats les plus emblématiques figure la mise en service de la première ligne à grande vitesse d’Afrique, Al Boraq, qui a contribué à repositionner le rail comme épine dorsale d’une mobilité durable, bas carbone et à fort impact socio-économique.
 
Les chiffres divulgués dans le discours confirment cette dynamique : 55 millions de voyageurs transportés en 2024, contre 38,5 millions en 2019 et 5,5 millions de passagers pour Al Boraq, presque le double des niveaux enregistrés avant la pandémie (3 millions en 2019). La modernisation du réseau s’est accompagnée d’une structuration profonde de l’ONCF, qui affiche aujourd’hui une performance opérationnelle et financière notable, selon son directeur.
 
96 milliards de dirhams pour redéfinir le rail marocain à l’horizon 2030
 
L’un des axes centraux de cette édition réside dans l’annonce et le déploiement du programme d’investissement 2030, estimé à 96 milliards de dirhams, qui marque l’entrée du Maroc dans une nouvelle phase de développement ferroviaire.
 
Le programme d’investissement s’articule autour de trois chantiers structurants qui redessinent profondément l’avenir du rail marocain. Il prévoit d’abord l’extension de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, un projet majeur doté de 53 milliards de dirhams pour les infrastructures et équipements, et qui ajoutera 430 km au tracé actuel afin de prolonger la dynamique initiée par la ligne Tanger–Casablanca.
 
Le deuxième axe porte sur l’acquisition de 168 trains nouveaux pour un investissement de 29 milliards de dirhams, destiné à renouveler le parc de l’ONCF et à accompagner l’expansion du réseau. Enfin, 14 milliards de dirhams seront consacrés à la modernisation et à la performance du réseau classique, avec notamment le développement de lignes de type RER dans trois régions et la consolidation de l’outil ferroviaire existant.
 
Pour le Directeur général, ce programme marque une « évolution-révolution », tant ses effets attendus touchent à la fois la qualité de service, les performances industrielles, les impacts environnementaux et les opportunités économiques.
 
Une édition structurée autour de l’innovation, des partenariats et des défis futurs
 
Le Rail Industry Summit est devenu une convention d’affaires internationale majeure, réunissant la totalité de la chaîne de valeur : donneurs d’ordres, équipementiers, opérateurs, fournisseurs et prestataires de services. Les entreprises présentes comptent parmi les leaders mondiaux : Hyundai Rotem, Alstom, CAF, Siemens Mobility, Wabtec, Knorr-Bremse, ou encore RATP Dev.
 
Les conférences ont mis en lumière un ensemble de thématiques stratégiques pour l’avenir du secteur, allant des grands projets ferroviaires en Afrique aux enjeux de modernisation des infrastructures, en passant par les questions cruciales de cybersécurité, d’interopérabilité et d’intégration de l’intelligence artificielle. Elles ont également souligné l’importance de l’innovation comme levier d’une mobilité durable, tout en rappelant le rôle déterminant du capital humain et de la formation dans la transformation et la compétitivité du système ferroviaire national et continental.
 
Le Maroc, locomotive ferroviaire du continent
 
Le Royaume dispose du réseau ferroviaire le plus développé du Maghreb, avec environ 3.350 km, et du deuxième réseau le plus étoffé d’Afrique. Les perspectives de croissance sont particulièrement notables : près de 56 millions de voyageurs attendus à la fin 2025 et 22,9 millions de tonnes de marchandises transportées la même année.
 
Les progrès du fret et la réussite d’Al Boraq consolident le rôle du Maroc comme hub ferroviaire régional, d’autant que les projets de connectivité à l’horizon 2030 sont multiples et structurants.
 
Un autre axe stratégique détaillé par le Directeur général de l’ONCF concerne la montée en puissance de l’industrialisation ferroviaire nationale. Le renouvellement massif du matériel roulant s’accompagne d’une forte composante de compensation industrielle, pensée pour :  implanter des unités de production au Maroc, stimuler la croissance et la productivité, renforcer la résilience des chaînes de valeur et accélérer la transition énergétique et numérique.

Le cluster Morocco TraIndustry (MTI), créé il y a seulement quatre ans, illustre cette dynamique : il mobilise de plus en plus d’acteurs autour d’un objectif commun : faire du Maroc un pôle de référence en Afrique, capable de rayonner au-delà du continent.







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