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Quartiers insalubres: Le foncier fait frein aux projets de reconstruction


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 5 Décembre 2023

Les projets de requalification des quartiers informels dans les différentes villes du Royaume peinent à s’achever malgré les ressources matérielles qui y sont investies. Voici les explications de la ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima Zahra Mansouri.



Le phénomène des quartiers insalubres persiste encore malgré les efforts soutenus déployés en ce sens. Ainsi, le Maroc s’engage dans une course contre la montre afin de réhabiliter et reconstruire ces quartiers en vue de promouvoir un développement urbain inclusif. Cependant, il est clair que la mise en œuvre des programmes en vigueur connaît « une régression », au regard « des résultats insuffisants » obtenus jusqu’à présent, car les quartiers en attente de reconstruction sont estimés à presque 850 quartiers à l’échelle nationale, dont plusieurs sont constitués de bidonvilles, notamment à Casablanca, selon un bilan du Département de l’Habitat.

Ce sujet s’est, d’ailleurs, invité à la Chambre des Représentants lors de la séance plénière de questions orales tenue lundi 4 décembre, auquel la ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima Zahra Mansouri, a tenté de donner des réponses claires et pratiques.

Selon la responsable, un travail continu est en train d’être fait dans les coulisses afin de réussir la requalification et l’intégration urbaine des quartiers insalubres dans les différentes régions du Royaume. Les projets menés dans ce sens consistent à réaliser des voies de désenclavement, l’exécution et le renforcement du réseau d’assainissement, d’eau potable, d’électrification et d’éclairage public, en vue de garantir l’équité sociale.

Néanmoins, « ce chantier est freiné par plusieurs contraintes conduisant au non-aboutissement des projets de reconstruction de certains quartiers informels, notamment à Casablanca et à Marrakech », reconnaît la ministre.

Evoquant l’exemple du quartier « Lahraouiyine » à Casablanca, objet de revalorisation dans le cadre d’un projet royal ambitieux, la ministre affirme que les obstacles d’aboutissement résultent plutôt des problèmes d’accès au foncier, de gouvernance et de non-convergence des actions que dans les accords ou les ressources matérielles nécessaires.

L’absence d’une approche participative auprès des différentes parties prenantes semble, elle aussi, fait frein au bon déroulement des projets en question. L’exemple évoqué par la ministre est celui des accords pour des projets de logement signés sans la participation des collectivités territoriales concernées dans certaines villes.

Egalement, des projets sont suspendus, selon Mansouri, étant donné que les accords ont été signés sans documentation ni études préliminaires approfondies, entraînant naturellement des difficultés et des obstacles dans leur mise en œuvre.

Ces accords ne passeront pas inaperçus, car ils feront objet d’examens, puis de révision dans le cadre de réunions avec le  nouveau Wali de la région de Casablanca-Settat, Mohammed Mhidia, selon Mansouri. Laquelle insiste sur le fait de tenir SM le Roi au courant des défis rencontrés, vu le caractère royal du projet, qui rentre dans le cadre du Plan de développement du Grand-Casablanca (PDGC).

Mais ce qui est clair, est que le problème « n'est pas seulement lié à Casablanca, mais concerne plusieurs villes connaissant une expansion urbaine s'étendant aux communes voisines », selon les propos de Mansouri. Chose qui justifie, d’ailleurs,  le lancement de Plans directeurs visant à intégrer ces zones dans le développement global et inclusif des grandes villes.

Pour mieux comprendre la démarche suivie par le ministère de l’Habitat, il est important de noter que le département de Mansouri intervient à deux niveaux dans ce contexte : en préparant des plans pour redéfinir ces zones à la demande des collectivités territoriales, et en structurant des tissus urbains illégaux pour fournir aux résidents les infrastructures, les routes et les services essentiels.

A cet égard, 260 études de restructuration couvrant 237 zones avaient été préparées, et 60 % de ces études avaient été approuvées, selon Mansouri. De plus, 777 accords ont été signés pour restructurer des quartiers mal équipés et insalubres, pour un coût estimé à 55,22 milliards de dirhams, avec une contribution d'environ 21 milliards de dirhams du ministère, visant 3 millions de familles.
 








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