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Propos ramadanesques : Coran, science et modernité (3ème partie)


Rédigé par Mohammed LANSARI le Dimanche 24 Avril 2022



Propos ramadanesques : Coran, science et modernité (3ème partie)
La question loin d’être anodine, d’aucuns sont en droit de se demander comment devient-on croyant ? Est-ce la foi qui s’impose à nous comme un leg familial, ou bien est-ce un acte volontariste, une démarche réfléchie et bien mûrie ?

On n’entre pas dans la religion de plainpied, comme on entre dans un lieu public ou un mausolée. La période d’initiation à la foi est souvent précédée d’une longue phase d’hésitation, pleine d’interrogations, auxquelles généralement on ne trouve pas toujours de réponses.

Le vrai croyant se pose également cette question «Pourquoi suis-je l’objet de tant de bienveillances et de grâces de la part de Dieu ? A quelles grâces auraisje encore droit, après avoir été comblé, tout vu, tout obtenu ? Que dois-je accomplir pour maintenir cet état de grâce et de bienfaisance ?».

La quête de la vérité peut être longe et pénible, jusqu’au jour où elle devient claire et évidente.

La nécessité de changer et d’apporter des modifications à notre vie, de même tout changement tangible dans la vie d’un être humain, ne peuvent être atteints que par deux choses indissociables.

D’abord une prise de conscience de la nécessité du changement, en déployant une volonté personnelle, ensuite en sollicitant l’aide de Dieu. L’évidence de cette démarche logique peut apparaitre comme une lumière, simplement en lisant le Saint-Coran.

Dans le chapitre13, «L’Orage -Arraad» verset11: « Dieu ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les Hommes qui le composent n’auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes». C’est cette volonté de sortir de sa «médiocrité» quotidienne qui peut amener le croyant à explorer de nouvelles voies de bonheur et de sérénité intérieure. Moïse insatisfait de son niveau de connaissance va entreprendre un long périple pour rencontrer Al Khadir, un Saint homme, reconnu pour sa sagesse et son érudition. (Cf § la Cave- Al Kahf).

En fait, tout itinéraire spirituel commence par l’appel que Dieu adresse à notre âme, afin de la sortir de l’état d’insouciance et de léthargie dans lequel elle se trouve.

Y a-t-il des degrés de foi ?

Les mystiques des trois religions monothéistes ont décrit plusieurs degrés de foi, mais ces notions restent nébuleuses pour le commun des mortels que nous sommes. Le premier degré de la foi est la foi dite « véritable ».

En effet, on nomme souvent «foi» des choses qui n’en sont pas, mais qui relèvent plus de la croyance, ou de la superstition. A noter que la croyance n’a pas une structure religieuse, mais est un trait de l’Homme. La « croyance » au sens athée est souvent vue comme de l’idolâtrie au sens monothéiste. Si l’on veut convaincre de l’existence de Dieu une personne qui n’a pas la foi, deux cas se présentent :
* elle accepte l’argumentaire et donc croît intellectuellement en Dieu ;
* elle refuse l’argumentaire et refuse la question de Dieu intellectuellement. Dans les deux cas, cette personne n’aura pas la foi, même si elle est convaincue intellectuellement de «l’existence de Dieu».

Le langage religieux, s’il est donc inadapté pour convaincre de la foi, parle à ceux qui ont la foi sur un plan symbolique, affectif, spirituel mais non littéral. Toute velléité coercitive sur la lecture littérale de la représentation spirituelle est aliénation de la foi.

De plus, toute adoration des représentations religieuses n’est pas foi, comme l’indiquent les trois religions monothéistes en parlant de «l’adoration des idoles». La foi donne la certitude de la présence de Dieu, en tant que Puissance Suprême, ordonnant les choses et les êtres.

Par conséquent, cela donne un ordre cohérent des choses, et surtout d’une complétude et d’une absence de hasard, donnant ainsi une meilleure harmonie entre foi et vie active.

Pour un Homme de foi, il est absurde de parler de croyance en Dieu, mais plus licite de parler de «présence» de Dieu. Car la foi donne une certitude «subjective» d’un ordre du monde et des hommes, et ne se pose pas en tant que question intellectuelle, ni en tant que question licite du point de vue de la logique. Dieu ne se «démontre» pas. Il EST. A l’instar de l’amour, il se ressent ou ne se ressent pas.

La foi est un sentiment personnel, intransmissible, car on ne peut convaincre intellectuellement quelqu’un d’avoir la foi, comme on ne peut convaincre un homme ou une femme de la perdre. La foi est «une expérience subjective». Reconnue comme telle, elle n’a pas valeur d’objectivité, au contraire de tout ce que l’on pourra entendre.

La spiritualité est la voie la mieux indiquée, la plus appropriée pour trouver une sorte d’harmonie entre vie spirituelle et vie active. La foi donne la certitude d’un certain «ordre cohérent» des choses, d’une «absence de hasard», d’une «complétude». Le mécréant, à l’inverse, est déséquilibré dans ses émotions, dans ses fixations mentales et dans ses «mémoires», ainsi que du manque d’harmonie entre les différentes composantes de son être : l’intellect, le corps, la parole–d’où le taux élevé de suicides dans les pays occidentaux.

Alors se pose une question : «Comment être servant de Dieu ?»

C’est toute la problématique de la vie moderne, ou comment concilier la pratique sereine de sa foi tout en étant en adéquation totale avec les contraintes de la vie active, sans stress ni angoisse ou peur ?

Les fondateurs de la psychanalyse moderne (P. Pinel, W. Cullen, S. Freud…) ont cherché l’origine de la maladie mentale dans les facteurs suivants :

• Physiques, organiques : Organogenèse
• Sociaux, environnementaux, culturels : Sociogenèse
• Psychologiques : Psychogenèse

Selon les périodes et les auteurs, l’une ou l’autre de ces hypothèses a été prédominante dans l’histoire de la psychiatrie et de la psychothérapie. Freud, qui s’élèvera contre l’abandon par les médecins des problèmes d’âme aux philosophes, en particulier Kierkegaard, va être le premier dans l’histoire de la psychologie et de la psychiatrie à donner à l’angoisse un statut particulier.

La psychanalyse va s’appuyer sur la théorie du «psychisme», sur la «psychothérapie » et sur «l’entretien clinique» (E.C.). A chaque dispositif thérapeutique correspond une forme spécifique d’interaction qui active les «processus mentaux», et qui permet de les identifier, dans le but de les modifier. Mais le mot «Psychanalyse», apparu seulement en 1896 sous la plume de Freud, ne désigne d’abord qu’un mode d’exploration de l’inconscient. Il devient ensuite une technique thérapeutique, puis une nouvelle théorie du psychisme humain, fondée sur l’idée d’un inconscient dominé par certaines pulsions, en particulier sexuelles.

La spiritualité ne se limite pas à une démarche conceptuelle ou dogmatique, mais plutôt est mue par la recherche d’intériorité, de connaissance de soi, de transcendance, de sagesse, ou de dépassement des limitations de la condition humaine. C’est une démarche en fait assimilée à une démarche intellectuelle, cherchant à générer une expérience transcendante, une relation avec Dieu, le Soi, la Conscience, l’Âme, le Monde, le Devenir. L’intérêt pour la spiritualité est d’abord une exploration profonde de son intériorité, conduisant à l’éveil spirituel. Une conversion intime, ou l’accession à un état de conscience modifié et durable.

Par contre, la réalité divine -«Haqîqa»- ne peut être atteinte qu’en traçant un itinéraire de l’âme vers Dieu, et en empruntant diverses étapes de la pratique de la loi révélée – «Sharîa»-. Nécessitant en cela une méthodologie nécessaire de psychologie morale qui guide chaque vocation individuelle.

Le grand Maître soufi, Djalàl-ud-Dîn Rûmî (1207-1273), disait : «Quelques mots qui transmettent une leçon sont comme une lampe allumée qui a donné un baiser à une lampe qui ne l’était pas encore, puis s’en est allée. Cela suffit, et le but est atteint».

Ainsi, grâce à l’aide et à l’enseignement d’un maître soufi, (E.C.) ! Les différents concepts de la foi peuvent être mieux appréhendés. Même si la foi ne peut être enseignée -au sens classique de l’enseignement- le maître soufi peut «accélérer » et contribuer à la révélation de la foi chez certaines personnes, au moyen de certaines techniques ésotérique, même si on n’enseigne pas la foi, du moins pas au sens des enseignements classiques, enseignements que l’on pourrait qualifier de «livresques». On enseigne l’histoire des religions, ou la vie des grands Hommes liés d’une façon ou d’une autre à une tradition religieuse.

Ceci explique que le prosélytisme naturel ne puisse être que «sensibilisation à une religion» (prise en tant que dogme), et ne devrait jamais prétendre à «convaincre de l’existence de Dieu», ce qui est absurde logiquement, parce que la foi ne se présente pas comme un choix intellectuel entre un monde avec Dieu et un monde sans Dieu, mais comme l’assurance de la vérité de la présence de Dieu. Dieu est Vérité.

La foi est «personnelle» et «intransmissible ». C’est une «expérience subjective », sans «valeur objective». On ne peut convaincre intellectuellement quelqu’un d’avoir la foi, comme on ne peut convaincre un homme ou une femme de foi de la perdre. La foi est un sentiment qui ne peut théoriquement s’aliéner à aucune personne ni à aucun système de représentations.

La foi est «inaliénable». Cela ne signifie pas que les religions sont obligatoirement aliénantes parce qu’elles possèdent un système de représentation de la spiritualité. Cela signifie qu’il doit y avoir compatibilité symbolique du système de représentation religieux et de la foi individuelle. Le langage religieux, s’il est donc inadapté pour convaincre de la foi, parle à ceux qui ont la foi sur un plan symbolique, affectif, spirituel mais non littéral.

Pour les gens de foi, la question de l’«existence de Dieu» n’est donc pas une question licite du point de vue de la logique. «Dieu» ne se démontre pas ; il «est». A l’instar de l’amour, il se ressent ou ne se ressent pas. D’où le fait que poser la question de l’existence de Dieu est vu par les personnes qui ont la foi comme un signe d’une absence de foi et d’une démarche purement intellectuelle de Dieu.

«La foi est un sentiment personnel, intransmissible». Certaines thèses soutiennent que l’on peut enseigner la foi, dans le sens où certaines personnes pourraient «accélérer la révélation» de la foi chez certains êtres au moyen de certaines techniques ésotériques. Cette démarche est utile dans le long chemin vers Dieu, dans le respect absolu de Ses préceptes et Ses enseignements. Elle s’articule d’abord par une purification de l’âme, pour se concrétiser par une meilleure vision de l’univers, en passant par un meilleur choix des accompagnateurs dans la quête de la vérité.

En conclusion, la preuve est donnée de la prééminence du Coran sur une autre branche de la science: la Psychanalyse, en tant que science de la nature humaine, empruntant exclusivement les enseignements du Coran pour lutter contre les fléaux de la vie moderne.


Partie IV : Les contes d’Amour dans le Coran


Mohammed LANSARI
Consultant international
Écrivain



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