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Politique générale : Face aux députés, Akhannouch défend sa feuille de route


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mercredi 26 Octobre 2022

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réfuté les critiques de l’opposition sur la gestion de la crise, qui n’a pas eu raison de l’action gouvernementale. Détails.



Politique générale : Face aux députés, Akhannouch défend sa feuille de route
Le Chef du gouvernement a retrouvé les députés à la Chambre des Représentants lors de la traditionnelle séance consacrée à la politique générale. Une séance très attendue vu le moment sensible dans lequel elle intervient et qui coïncide avec la présentation du Projet de Loi des Finances.

Une occasion pour le Chef de l’Exécutif, qui était accompagné des ministres concernés, pour échanger avec les élus et surtout répondre aux critiques de l’opposition qui attendait avec impatience ce rendez-vous pour déballer ses griefs. D’ailleurs, ils ont été nombreux, les députés trouvant dans la hausse du coût de la vie sur fond d’une inflation importée une aubaine pour reprocher au gouvernement de n’avoir pas fait assez pour mettre fin à la crise actuelle. Certains d’entre eux ont même reproché au gouvernement de faire une politique contraire à l’idéal de l’Etat social.

« On garde la boussole »

Des critiques balayées d’un revers de main par Aziz Akhannouch qui s’est réjoui du fait que son gouvernement ait pu garder la stabilité de l’économie nationale dans une conjoncture si difficile. La crise, aussi dure soit-elle, n’a pas eu raison de l’action de l’Exécutif qui a su garder la boussole, selon le Chef du gouvernement qui a jugé opportun de répondre aux critiques en revenant sur son bilan qu’il juge positif. Soutien au pouvoir d’achat par la compensation et l’aide au transport, généralisation de l’Assurance maladie obligatoire, hausse des salaires des fonctionnaires, réforme de la Santé publique… Akhannouch a fait un rappel de tout ce que le gouvernement a réalisé de positif dans la première année de son quinquennat.

L’inventaire rassurant !

En effet, le dialogue social a accouché de trois accords fondamentaux avec les syndicats, dont celui relatif à la hausse du SMIG à 3500 dirhams dans la Fonction publique et celui qui porte sur le nouveau statut des enseignants chercheurs en vertu duquel ces derniers ont obtenu une valorisation salariale (3000 dhs de plus). Idem pour les médecins du secteur public auxquels le gouvernement a concédé une hausse des salaires à hauteur de 3800 dhs sur deux ans. Rappelons sur ce point que la valorisation salariale pour les catégories précitées va coûter 4,3 MMDH dans le cadre du projet de Loi des Finances 2023 qui a augmenté le budget alloué aux secteurs sociaux, dont la Santé et l’Education.

En outre, le gouvernement, en considération de tous ces grands chantiers sociaux, a augmenté de 30 milliards de dirhams (MMDH) le montant des dépenses au titre du PLF, soit +2,5% du PIB, a précisé M. Akhannouch, soulignant que l’Exécutif s’engage à poursuivre la mise en oeuvre effective du chantier royal de la protection sociale, en y allouant 9,5 MMDH pour couvrir les frais d’adhésion des populations démunies et vulnérables à l’Assurance maladie obligatoire, outre un budget de 26 MMDH destiné à subventionner les produits de première nécessité.

Bientôt les fruits des grandes réformes ?

Aziz Akhannouch s’est réjoui également du fait que toutes les réformes importantes soient accomplies dès la première année, et dont l’effet se fera sentir avant même la fin du mandat du gouvernement. En effet, ici, le gouvernement a parlé de la promulgation de la Charte d’Investissement qui a été votée au Parlement après l’ouverture de la session parlementaire d’octobre. Une loi qui a vocation de relancer l’investissement privé, et que le gouvernement a tâché de faire adopter dès le début de son quinquennat, sachant que les deux gouvernements précédents n’ont pas été en mesure de le faire. « La Charte est restée bloquée pendant douze ans, nous l’avons sortie en une seule année », a-t-il rétorqué à ses détracteurs.

Les questions qui fâchent !

Les retrouvailles d’Aziz Akhannouch avec les députés ont été l’occasion de débattre des questions sensibles qui font parfois l’objet de surenchères politiques. Concernant les hydrocarbures, la question du retour à la compensation a été au coeur d’un échange entre les députés de l’opposition et le Chef du gouvernement qui a refusé catégoriquement la « recompensation » pour la simple raison qu’il ne faut pas sacrifier les réformes sociales et l’investissement public.

« Nous avons des priorités, il n’est pas judicieux de sacrifier des réformes dont dépend l’avenir du pays », a-t-il martelé, ajoutant que l’amélioration des services publics, de la Santé, de l’Education et la relance de l’investissement demeurent des priorités absolues. « On ne change pas de politique au gré des polémiques et des changements de tempérament de l’opinion, nous savons où nous voulons aller et nous avons un cap clair avec des priorités constantes », a-t-il mis au clair d’un air grave.

Bien que réticent à subventionner les carburants dont le marché est loin d’être concurrentiel, selon le rapport du Conseil d’Ahmed Rahhou, l’Exécutif se déclare déterminé à soutenir le pouvoir d’achat via d’autres moyens. Aziz Akhannouch a cité l’aide aux transporteurs, la subvention des produits de base (gaz, blé et sucre) et l’aide aux agriculteurs. Pour ce qui est de l’aide directe, il a été clair à ce sujet, jugeant que le registre social, en cours de préparation par le ministère de l’Intérieur, va permettre de mieux identifier les bénéficiaires et cibler ceux qui ont le plus besoin du soutien de l’Etat. En évoquant cela, il a annoncé que le registre sera prêt en 2023 alors qu’il était prévu pour 2025.

PLF 2023 « trop bon pour plaire à l’opposition » !

Aziz AKhannouch ne s’est pas contenté de défendre son bilan, il a également évoqué le Projet de Loi des Finances qui vient d’être transmis au Parlement. Un budget qui se veut une continuité du précédent avec un investissement public plus conséquent (300 MDH, soit +22% par rapport à 2022). Là, la réforme de l’Impôt sur les Sociétés a suscité le débat parce qu’ils ont été nombreux à s’étonner de l’absence d’une taxe sur les superprofits, comme l’a recommandé le Conseil de la Concurrence dans son rapport sur le marché des hydrocarbures.

Pour le Chef du gouvernement, la réforme fiscale a été conçue de sorte à faire payer ceux qui gagnent le plus pendant la crise et à alléger la pression fiscale sur les salariés et les retraités. « Personne n’a eu le courage de le faire auparavant », a-t-il martelé, rappelant que la conjoncture exige que ceux qui gagnent plus payent plus. Le gouvernement, rappelons-le, a commencé l’opérationnalisation de la convergence vers un taux d’IS unifié de 20% en taxant les bénéfices supérieurs à 100 MDH à 35%. Les banques et les assurances seront assujetties à un taux de 40%.

En procédant de la sorte, l’Exécutif entend «rompre avec le phénomène de « la fiscalité sur mesure » pour établir un système transparent et efficace, permettant une meilleure visibilité pour les différents acteurs au cours des quatre prochaines années»,




Anass MACHLOUKH








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